Après la colère des industriels suite aux demandes des journaux français de taxer les moteurs de recherche et les agrégateurs d’actualités en leur faveur, Google, particulièrement visé, a vivement réagi aux micros de l’AFP. Le moteur de recherche n°1 en France a notamment estimé que ce projet était néfaste pour tout le monde et non seulement pour lui-même.
Qui y gagnera ?
« Le projet de loi proposé par les associations françaises des éditeurs de presse serait néfaste à la fois pour Internet, pour les internautes, et pour les éditeurs qui bénéficient d'un trafic substantiel envoyé par le site Google Actualités ainsi que par le moteur de recherche » a résumé Google France.
La logique de Google n'est pas une surprise, dès lors que la société l'a maintes fois utilisée dans le passé. Ces dernières années, Google a ainsi été en conflit en Belgique avec la presse locale, au point de déréférencer tous les sites de presses s'attaquant à lui afin de mettre fin aux attaques subies.
Et depuis quelques jours, le moteur de recherche fait face à une situation difficile en Allemagne. Le pays a adopté un projet de loi protégeant la propriété intellectuelle de la presse en ligne et imposant aux moteurs de recherche et aux agrégateurs d'actualités de rétribuer les organes de presse pour chaque citation.
Vers la mort de Google Actualités ?
Pour la France, ce qui n'est encore qu'un projet semble agacer Google, ceci sur bien des points. Pour le moteur de recherche, la mise en place de cette idée « aboutirait à limiter l'accès à l'information ainsi qu'à freiner l'innovation, facteur pourtant clé pour les éditeurs de presse pour toucher de nouvelles audiences et bénéficier de nouvelles opportunités de revenus en ligne ».
Sans l'annoncer ouvertement, Google menace donc la presse française de stopper tous liens avec elle, que ce soit via son moteur de recherche ou via son service Actualités (News). Si Google Actualités venait à fermer ses portes et si le moteur de recherche venait à censurer tous les liens pointant vers un site de presse français, les conséquences pour les sites internet des journaux seront assurément visibles, avec pour variable la dépendance desdits sites envers Google.
Il faut en effet rappeler que le moteur de recherche Google est utilisé par plus de 9 internautes français sur 10 et la société américaine représente parfois près de 100 % des visites provenant d'un moteur de recherche. Le niveau de lecteurs réguliers varie selon les sites, et par conséquent le niveau de dépendance aux moteurs de recherche (et donc à Google) est tout aussi variable. Néanmoins, si tous les agrégateurs d'actualités ainsi que les moteurs de recherche venaient à boycotter les sites de presse, rendant caduque toute taxe pour ce type de services, les internautes seront de façon évidente les grands perdants de l'histoire.