Pour l’EFF, il est temps d’en finir avec le « troll » Lodsys

Le brevet, cet accélérateur de l'innovation

La société Lodsys est une « patent holding », autrement dit une entreprise créée dans le seul but de réunir des brevets. Elle a attaqué ces dernières années des dizaines d’éditeurs d’applications pour faire valoir ses droits, jusqu’à des constructeurs d’imprimantes. L’emprise et les succès de Lodsys s’étendent malgré l’intervention de grandes firmes telles qu’Apple et Google.

inapp

Les achats in-app : une vraie manne 

Le processus dure depuis deux ans environ : Lodsys attaque à tour de bras pour faire valoir plusieurs de ses brevets. Les cibles sont tantôt des éditeurs d’applications mobiles, voire de jeux, tantôt des entreprises n’ayant rien à voir, notamment les constructeurs d’imprimantes tels que Canon, HP et Brother. Hulu, Samsung et même Novell font partie des entreprises attaquées. Mais après plus d’un an de silence, Lodsys repart en guerre, et les applications mobiles sont dans le collimateur.

 

Ces dernières essuient le gros des tirs nourris de Lodsys. La raison est simple : la société clame qu’elle est en possession de plusieurs brevets sur des technologies au cœur du système d’achats in-app. Il s’agit pour rappel du processus qui permet à une application mobile déjà installée de recevoir du contenu. Les achats in-app sont particulièrement utilisés dans le cas des journaux et autres magazines, ainsi que par des jeux gratuits qui permettent d’accélérer une partie en ouvrant le portefeuille.

Apple et Google tentent d'intervenir 

Apple possède bien des brevets sur ce mécanisme. La firme de Cupertino a d'ailleurs tenté d'intervenir dans les premiers procès pour expliquer que cette protection s’étendait aux développeurs tiers. C’est tout du moins ce qu’elle tente de faire, car l’autorisation d’intervention est toujours en attente. Du côté de Google, les armes ont été également affutées et une demande de réexamen des brevets a été envoyée au bureau américain des brevets (USPTO). Cependant, la défense de Lodsys sera elle aussi entendue.

 

Aujourd’hui, plus de 200 entreprises versent des royalties à Lodsys. Et la pratique est juteuse puisqu’il est alors demandé le versement de 0,575 % des gains générés par l’ensemble des achats in-app. Et si Lodsys se contentait au début de petits éditeurs, la société s’attèle depuis à de bien plus gros poissons.

 

Depuis peu, une nouvelle vague de plaintes s’attaque en effet aux éditeurs de jeux. Une dizaine d’entre eux sont concernés, et pas des moindres puisqu’on y trouve notamment Gameloft et Walt Disney. Dans sa plainte contre Disney, Lodsys indique avoir déjà prévenu la firme dans le passé. Disney aurait cependant choisi de continuer à violer ses brevets en toute connaissance de cause et sans prêter attention aux offres qui étaient faites. Dans chaque plainte, un exemple est cité : pour Disney, il s’agit de « Where’s My Water », pour Gameloft de « Real Soccer 2012 ».

 

Ars Technica fournit une liste des entreprises récemment attaquées :

Comme on pourra le constater, il s'agit toujours des deux mêmes brevets, estampillés 7 620 565 et 7222 078, sur lesquels d'ailleurs Google tente d'intervenir via sa demande de réexamen.

L’EFF veut en finir avec ce « troll »

La situation a attiré l’attention de l’Electronic Frontier Foundation. Dans un billet intitulé « Lodsys est de retour. Il est temps de battre ce troll », l’ONG dresse un portrait relativement sordide de l’entreprise, notamment à travers un historique peu reluisant. Elle indique également avoir observé de près la situation et se propose de venir en aide aux développeurs touchés à travers une FAQ. L’organisation se propose même d’aider les entreprises touchées à se tourner vers un avocat.

 

Il est à noter, comme le rappelle l’EFF, que les conditions offertes aux développeurs ne protègent en aucun cas ces derniers : si une plainte les vise pour avoir utilisé une technologie inhérente à la plateforme, ni Apple, ni Google ne pourront intervenir. Pour l’ONG, il s’agit malheureusement du prix à payer pour profiter de boutiques telles que l’App Store et le Play Store. Sans ce véritable parapluie militaire, elle estime que les développeurs et utilisateurs seront lésés avec « moins d’applications et moins d’innovation ».

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