Comme nous vous l'annoncions la semaine dernière, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, et Fleur Pellerin, ministre déléguée au numérique, ont posé les bases d'un groupe de travail visant a redonner des couleurs à l'industrie vidéoludique française. Sa première réunion n'aura par contre pas été des plus productives.
Selon nos confrères du Monde, présents lors du lancement de cette nouvelle initiative, aucune annonce concrète n'a été faite durant les deux heures de présentation au sein des locaux du studio Quantic Dream. C'est tout juste si Fleur Pellerin a esquissé quelques pistes, comme une réflexion autour de la protection du droit d'auteur, tandis qu'Aurélie Filippetti a affirmé que les travaux se dérouleront en deux étapes. « Pour les mesures fiscales, l'objectif c'est l'été, puis les autres volets cet automne ».
Concernant la fiscalité, le crédit d'impôt jeu vidéo, mis en place courant 2008 et reconduit jusqu'à fin 2017, pourrait être un des leviers utilisés par le gouvernement pour relancer l'industrie. C'est en tout cas ce que souhaite Guillaume de Fondaumière, co-fondateur du studio Quantic Dream. « Si le crédit d'impôt est relevé de 20 à 30 % , nous pourrons immédiatement créer 20 à 30 emplois supplémentaires à Paris ».
Le sujet du financement des entreprises n'a visiblement pas été abordé, certainement au grand regret du SNJV, qui nous avait confié récemment souhaiter que la Banque Publique d'Investissement (BPI) ouvre les vannes du crédit aux entreprises du secteur. Julien Villedieu, son délégué général a également déploré les nombreuses défaillances d'entreprises qui minent l'industrie, alors que celle-ci voit son importance grandir chaque année. En 2012, le chiffre d'affaires du jeu vidéo en France s'élevait a 2,7 milliards d'euros, ce qui représente un peu plus de 5 % des parts de marchés mondiales. « L'industrie du jeu vidéo est au cœur d'un paradoxe. Jamais elle n'a été aussi prospère, mais jamais il n'a été aussi complexe de réussir », conclut le responsable syndical.