Le Parquet de Brest vient d'ouvrir une information judiciaire pour « tentative d'extorsion » suite au suicide d'un garçon de 18 ans l'automne dernier. Le jeune homme avait été victime d'une personne mal intentionnée, qui lui réclamait 200 euros pour ne pas diffuser une vidéo compromettante de lui. Problème : l'adresse IP jusqu'à laquelle sont remontés les enquêteurs est située en Côte d'Ivoire.
Le 10 octobre 2012, un Brestois de 18 ans se pendait, chez lui. Il décèdera une semaine plus tard à l’hôpital, comme le rapportait Ouest-France. À l’origine de ce geste : une rencontre sur Chatroulette ayant mal tourné. En effet, après s’être dénudé devant une fille par webcam interposées, Gauthier s’était vu sommé de lui donner une somme de 200 euros s’il ne voulait pas qu’une vidéo compromettante de lui soit diffusée sur le Net, et notamment à ses amis Facebook.
La famille avait alors porté plainte contre X, et une enquête préliminaire fut menée par la police de Brest. Celle-ci permit de remonter rapidement jusqu’à une adresse IP, qui correspondait à un cybercafé situé à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le service juridique de Facebook fut également sollicité. Cependant, le Parquet de Brest faisait savoir fin octobre à Ouest-France qu’il serait difficile, voire « impossible », de retrouver le ou les auteurs de ce chantage. « Déjà en Europe, c’est compliqué, alors en Afrique... »
Le ministère public vient toutefois d’entrer dans une nouvelle phase, puisqu’il vient d’ouvrir une information judiciaire. « Une instruction a été ouverte après clôture de l'enquête préliminaire pour essayer d'identifier les auteurs » du chantage, a indiqué le Parquet de Brest à l’AFP. « Ça ne va pas être simple », a néanmoins reconnu cette source. Un juge d’instruction devrait donc être saisi du dossier, en vue de mettre éventuellement en examen certaines personnes.
Le Parquet a précisé que cette instruction avait été ouverte pour « tentative d'extorsion », un délit passible de 7 ans de prison et de 100 000 euros d’amende, voire même un crime puni de 20 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende lorsque ses auteurs ont agi en bande organisée.