Fin de Google Reader : les remplaçants misent sur le payant

Vous aimez le gratuit ? Il va falloir vous habituer au Premium

Alors que Google vient d'annoncer la fin de son service Reader, les remplaçants potentiels cherchent chacun à tirer leur épingle du jeu afin d'attirer le plus d'utilisateurs possible... en attendant de miser sur une offre payante. Une évolution dans le milieu du partage du contenu qui se veut plus générale qu'elle n'en a l'air ?

Google a annoncé la fin de l'un de ses services phares, Reader, il y a un peu plus de deux semaines. Si celle-ci n'interviendra que d'ici quelques mois, le 1er juillet très exactement, les utilisateurs commencent déjà à chercher une solution de secours et à modifier leurs habitudes. 

Tout le monde parle du remplaçant de Reader... qui n'existe pas encore

Si certains pensent que leur service est déjà au point et n'ont pas montré de grands signes de modifications depuis, comme Netvivbes, d'autres ont senti l'odeur du bon coup et ont déjà tenté de surfer sur cette mort annoncée. On a ainsi vu Digg annoncer qu'il proposerait un service équivalent, sans vraiment dire de quoi il était question, et les sociétés qui se proclament comme la meilleure alternative se font de plus en plus nombreuses. 

 

R.I.P. 

 

La presse n'est d'ailleurs pas en reste puisque les papiers annonçant « Les dix meilleures alternatives à Google Reader » et autres « Google Reader, c'est la fin, voici ce qu'il faut savoir » se multiplient. Tout cela alors qu'un fait est toujours avéré : Google Reader n'a pour le moment aucun remplaçant.

 

Il faut en effet revenir à ce qui compose Reader et aux raisons de son succès. Si son antériorité sur le marché, son interface simpliste et la tendance des services de Google à avoir une position dominante sur le web expliquent en partie l'engouement des utilisateurs et par conséquent leur déception, ce n'est pas la seule chose à prendre en compte. Car outre ces points forts, Reader était avant tout un point central pour nombre d'entre nous. 

Google Reader : plus qu'un outil pour flux RSS, le centre de tout un écosystème

En effet, une fois vos flux ajoutés à ce service, vous pouviez aussi bien les utiliser via son interface web que par des clients pour PC de bureau comme l'excellent RSS Owl (multiplateformes et open source), ou pour smartphones et tablettes : Feedly, Flipboard, Pulse,  Reeder ou encore Taptu ont d'ailleurs largement profité de l'API proposée par Google afin d'attirer des utilisateurs en masse.

 

Le géant du web en avait d'ailleurs sans doute un peu marre de voir tout un écosystème se développer sur son dos, alors même que ladite API ne lui rapportait rien, pas plus que Google Reader qui n'affichait aucune de ses publicités. Dès lors, la mise à mort du service semble assez logique, d'autant plus que d'autres applications sont désormais prioritaires concernant la diffusion de contenu : Flux d'actu qui finira bien par se monétiser et l'arrivée imminente de partenariats avec la presse afin de passer au payant.

 

Google Flux actu

 

Maintenant, il faudra donc choisir son camp. On aimerait en effet qu'une des sociétés qui prétend prendre la suite de Google Reader se décide et annonce ouvertement qu'elle va proposer une API gratuitement aux développeurs tiers, quitte à rendre son usage payant au niveau de l'utilisateur final, mais pour le moment, chacun est assez discret sur ce point.

 

Chacun fourbit donc ses armes dans un seul objectif : constituer la plus grosse base d'utilisateur dès maintenant et les rendre accroc... afin de mieux leur proposer une offre Premium dans les mois à venir. Et à ce petit jeu, certains semblent s'en sortir mieux que les autres, notamment grâce à un bon timing et à la préparation de nouveautés de longue date : Feedly et Flipboard.

Feedly cherche à ressembler à Reader et prépare son API ainsi qu'une offre Premium

Le premier est sans doute celui qui a le plus profité de l'annonce de la fin de Google Reader. Déjà largement utilisé avant l'annonce, il cumulait plusieurs désavantages de poids : des interfaces paramétrables, mais pas toujours très pratiques, une version web qui s'adapte mal aux grandes diagonales d'écran et qui affiche une colonne de droite au départ pensée pour monétiser le service, une intégration des réseaux sociaux qui pousse à utiliser le service de raccourcissement de lien maison... 

 

 

Mais avec l'arrivée massive d'utilisateurs (3 millions depuis l'annonce de la fin de Reader selon le service), l'équipe de développement a décidé de se remettre au travail de manière intensive. Ainsi, ces derniers jours, on a eu droit à une mise à jour du site et des différentes applications mobiles. Nouveau système de tri des flux, affichage amélioré, de nouvelles options... tout y est pour que les utilisateurs se passent le mot : Feedly est LE remplaçant incontournable de Reader.

 

Tout n'est pas encore parfait. Les styles de présentations sur mobile misent encore trop souvent sur des modes « Magazine » même si des scripts viennent combler certains manques, la colonne de droite de la version web est toujours aussi inutile bien que présente, mais les choses avancent dans le bon sens. 

 

Et la suite est déjà en préparation puisque la fin de Google Reader a été anticipée et l'API Normandy permettant de la remplacer était en cours de développement au moment de l'annonce. Celle-ci devrait permettre une synchronisation des flux au sein des différents clients de Feedly, mais une annonce encore assez vague a été faite concernant les développeurs tiers.

 

Feedly

Feedly en 1080p

 

Pour le moment, on ne sait pas si Normandy sera accessible à tous ou non, et si le service sera payant ou non. Nous avons demandé des précisions à l'équipe, sans réponse pour le moment. Quoi qu'il en soit, l'ouverture totale de manière gratuite nous semble un brin utopiste. D'autant plus que si l'on en croit les déclarations faites à nos confrères de Paid Content, Feedly compte bel et bien proposer rapidement une version Premium du site, mais ne dit pour le moment quasiment rien de ce que celle-ci permettra. 

Flipboard se met à la « curation » et cherche à s'associer aux éditeurs

Il en est de même pour Flipboard qui vient de publier la version 2.0 de son application pour iOS. Si dans les grandes lignes, rien ne change si ce n'est un moteur de recherche déplacé et amélioré, on notera une première évolution majeure : la création de magazines par les utilisateurs.

 

Ceux-ci peuvent ainsi agréger du contenu et le partager avec des amis ou un plus large public de manière simple. L'utilisation se veut simple, la réalisation assez efficace et cela devrait séduire ceux qui cherchent à jouer un rôle dans la diffusion de l'information sans forcément en être à l'origine. Notez au passage qu'un bookmarklet permet de faire cela depuis n'importe quel site.

 

 

Flipboard mise donc sur l'indépendance des flux RSS et ses utilisateurs pour ajouter et mettre en forme les contenus. Derrière cela se cache aussi l'arrivée d'une monétisation, évoquée sur la page du site dédiée aux annonceurs. Un partenariat avec les groupes de presse est d'ailleurs déjà en train de se mettre en place, après que le site se soit fâché avec certains éditeurs parce qu'il propose d'afficher leurs contenus de manière simplifiée et donc sans publicité, sans même passer par leur site. Les abonnés payants du New York Times peuvent ainsi se connecter à leur compte au sein de Flipboard pour accéder à l'ensemble du contenu du journal, et cela ne pourrait bien être qu'un début

 

On imagine en effet assez bien que l'abonnement pourra se faire à terme directement depuis l'application, tout comme la souscription à certains magazines devrait être payante à terme. C'est en tous cas ce que le PDG indiquait au Guardian il y a quelques jours.

Les outils de lecture et de partage de contenu : l'intermédiaire de la presse en ligne

Du côté des outils qui se sont développés sur la mode de la « curation » de contenus, la tendance semble d'ailleurs être la même. Scoop.it qui propose déjà une offre payante et continue de développer son service tout en misant aussi sur sa nouvelle solution Read.it alors que Storify vient de lancer son service VIP lui permettant une association avec différents médias.

 

De quoi faire dire que l'avenir du contenu et de sa diffusion passera a minima par le Premium ou ne sera pas. Un constat qui est sans doute partagé par la presse qui continue de se chercher un modèle économique viable. Ainsi, rien qu'en France les paywalls partiels sont légion (Le monde, Le Figaro, Les Échos...) et devraient continuer de se développer (notamment chez Libération par exemple), alors que certains misent sur un accès presque totalement restreint (@SI, Mediapart) ou sur le Premium (Gameblog, Generation NTPC INpact et bientôt Les numériques). 

 

Abonnements Premium PC INpact

 

Des services comme Feedly, Flipboard mais aussi Google Flux d'actus et toutes les autres solutions du genre vont très certainement chercher à profiter de cet état de fait, et se positionner comme des « apporteurs d'affaires » qui auront pour but de démultiplier les lecteurs pour les médias en ligne et de toucher leur commission. Après une phase de développement de l'information gratuite en ligne, il semblerait que le lecteur doive se préparer à payer.

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