Trop souvent ignorée par les différents gouvernements successifs, l'industrie vidéoludique sera jeudi au centre de l'attention du ministère de la Culture et de celui de l'Économie numérique. En effet, Aurélie Filippetti, et Fleur Pellerin annoncent le lancement d'un groupe de travail sur le jeu vidéo le 4 avril.
Les ministères de la Culture et du Redressement Productif semblent décidés à donner un coup de pouce à l'industrie vidéoludique française. En effet, les deux entités annoncent le lancement d'un groupe de travail sur le jeu vidéo pour le 4 avril prochain.
Contacté, le cabinet de Fleur Pellerin nous explique les raisons d’être de cette initiative. « Personne ne s’occupait du jeu vidéo à Bercy et à la Culture. Les ministres vont donc annoncer le lancement d’un groupe de travail avec les administrations respectives. Formellement, c’est une commission créée avec les industriels du secteur et les deux ministères. C’est un lieu de rencontre où ils pourront exposer leur problème. Il n’est pas programmé pour l’heure de mesures fiscales puisque le groupe est créé jeudi. »
Du côté du Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV) on « se félicite de cette initiative qui prend place dans un marché en croissance, où les entreprises françaises peinent à concrétiser leurs opportunités, notamment sur le secteur dématérialisé ». Selon Julien Villedieu, délégué général du SNJV, 15 entreprises françaises axées sur le jeu vidéo ont déposé le bilan depuis le premier janvier, soit un peu plus d'une par semaine. Pour pallier cette « hécatombe », le syndicat attend du gouvernement que des mesures soient prises pour faciliter le financement des projets des studios et des éditeurs.
Enfin, il faut également que la France prenne des mesures pour rendre son territoire à nouveau attractif, puisque selon le SNJV 50 % des ressources humaines françaises dans l'industrie vidéoludique se trouvent actuellement... au Canada. « La France doit prendre des mesures pour améliorer notre écosystème, au niveau fiscal, du droit du travail, et de la formation. La créativité et les talents se trouvent en France, il faut leur permettre d'éclore », martèle Julien Villedieu.
Nous avons également cherché à connaitre l'avis de divers studios français comme Ankama (Dofus, Wakfu) ou Arkane (Dishonored). L'un comme l'autre n'ont pas répondu à nos questions, les premiers nous ont simplement confirmé avoir reçu l'invitation des deux ministères, quant aux seconds, ils nous ont seulement conseillé d'entrer en contact avec leur éditeur : Bethesda.
Pour l'anecdote, sachez que c'est au sein des locaux parisiens de Quantic Dream, le studio à l'origine d'Heavy Rain, qu'aura lieu cette annonce.