Une logorrhée qui ne convainc pas Frédéric Couchet (April) : « Plutôt que d'organiser des workshop à la con, Hadopi devrait mettre en ligne le mémoire de l’AACS Licensing Administrator sur Blu-Ray/DRM ». Ce fameux mémoire de l'AACS adressé à la Hadopi après la saisine de Videolan (VLC).
Nous avons obtenu les premiers échos de la réunion organisée hier matin rue du Texel. L'objet était de faire le point sur cette saisine, ce qui n'a pas apporté grand-chose à l'éditeur de VLC. Plusieurs faits sont cependant à souligner.
La Hadopi avait en main un mémoire de l’AACS Licensing Administrator, l’organisme derrière la DRM du Blu-Ray. Le document n'a toutefois pas été transmis à VideoLan avant cette réunion. L'éditeur de VLC était donc en incapacité de préparer sa réponse.
Rappelons que voilà un an, Videolan a contacté la Hadopi pour dénouer une situation ubuesque où consommateurs et développeurs sont pris en otage. Comme exposé dans sa saisine, l’éditeur de VLC voudrait que son lecteur tout terrain et libre puisse lire le Blu-Ray sur toutes les plateformes, dont celles open source. En face, Sony interdit ce droit afin d’empêcher la copie de son support. La firme utilise un sandwich de DRM, ces fameux verrous numériques : l’AACS (Advanced Access Content System) et la machine virtuelle BD+.
Les textes du code de la propriété intellectuelle soufflent le chaud et le froid, indiquant d’un côté que « les mesures techniques ne doivent pas avoir pour effet d'empêcher la mise en œuvre effective de l'interopérabilité, dans le respect du droit d'auteur », et de l’autre que le code source et de la documentation technique restent secretes si l’auteur d’un DRM « apporte la preuve que [cette publication] aurait pour effet de porter gravement atteinte à la sécurité et à l'efficacité de ladite mesure. »
Pour permettre à VLC de lire le Blu-ray, l'idée d'un plug-in propriétaire a été évoquée lors de la réunion du 5 septembre. Mais ce contournement viendrait en opposition avec la licence du logiciel libre. De même l’AACS LA a poussé l’idée selon laquelle on ne serait pas dans le cadre d’un logiciel, et donc que l’exception de décompilation (art.122-6 IV CPI) serai fermée. Une analyse non partagée par Videloan : si la question se pose pour les clés AACS, elle considère qu’on est bien dans ce cas pour l’implémentation AACS.
« VLC est open source et ne sert pas à contourner les DRM : il doit servir à lire des BluRay sur toutes les plate-formes open-source ! » tambourine Videolan sur son compte Twitter. L’association félicite dans le même temps cette réunion où leurs « questions et interrogations ont été comprises ».
Et maintenant ? La Hadopi a promis d'organiser de nouvelles auditions, ce qui va repousser d'autant l'issue attendue. Le 11 septembre prochain, le collège se réunira sans qu'aucun agenda précis n'ait été défini au-delà.