Alors que le projet de loi sur la refondation de l’école de la République est encore débattu derrière les murs de l’Assemblée nationale, le député (UDI) Gérard Comtois a déposé en fin de semaine dernière un amendement visant à obliger les jeunes à avoir obtenu un « permis spécial », délivré par les collèges à l'issu d'un examen, avant de se rendre sur les réseaux sociaux. Explications.
D’après le député Gérard Comtois, « les enfants ne sont pas suffisamment responsabilisés » aux réseaux sociaux. L’élu fait ainsi valoir que « de nombreux jeunes sont aujourd’hui victimes des propos ou des agissements de leurs camarades sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter,...) ». Il fait également référence aux récentes affaires dans lesquelle des élèves ont été exclus après avoir insulté leurs professeurs sur Twitter ou Facebook.
Il propose donc une solution : tandis que le gouvernement veut remplacer l’article L312-9 du Code de l’éducation, qui prévoit actuellement que les jeunes « reçoivent (...) une information sur les risques liés aux usages des services de communication au public en ligne, sur les dangers du téléchargement et de la mise à disposition illicites d'œuvres », par une « formation » sensibilisant les jeunes « aux droits et aux devoirs liés à l’usage de l’internet et des réseaux », lui veut carrément que ces cours donnent lieu à un examen final, un peu similaire à l'attestation scolaire de sécurité routière (ASSR) que les collégiens passent en classe de cinquième.
Ce test, qui concernerait les élèves de quatrième, conditionnerait carrément selon les vœux du parlementaire « la possibilité pour les jeunes d’accéder aux réseaux sociaux ». Comme pour l’examen du code de la route, il faudrait faire au maximum cinq fautes pour obtenir son précieux sésame. Il n'est pas précisé de quel niveau de difficulté seront les questions, mais on peut facilement imaginer des mises en situation.
Autrement dit, cela signifie aussi que sans permis, pas d’autorisation d’aller sur Facebook ou Twitter. Et étant donné qu’il ne sera pas possible de passer l’examen avant la classe de quatrième, tous ceux qui s’y rendront avant seront dans une situation d’illégalité. Un peu comme celui qui conduit un scooter avant l’âge et le permis requis. Pour répondre à ceux qui pourraient penser que ce système est impossible à mettre en place, le député a prévu une amende d’un montant de 37 euros pour les contrevenants, qui pourront par exemple être repérés par la police ou dénoncés par les autres utilisateurs des réseaux sociaux.