Sexisme et jeu vidéo : l'auteur de Dragon Age 3 veut briser les idées reçues

L'industrie ne fait pas son travail

David Gaider, l'auteur principal de Dragon Age 3 : Inquisition, l'un des prochains jeux de rôle de Bioware, s'est longuement entretenu avec nos confrères de Rock, Paper, Shotgun lors de la GDC. Il y est question dans cet entretien de sexisme, et du fait que les héros féminins ne font pas vendre.

Lara Croft

 

Il y a un vieil adage dans l'industrie vidéoludique, selon lequel les jeux dont le héros est en fait une héroïne ne se vendent pas. Certains exemples prouvent le contraire, comme Tomb Raider, ou Final Fantasy XIII, mais cette maxime semble profondément ancrée dans la pensée collective de l'industrie. Cependant, David Gaider, l'auteur principal de Dragon Age 3 : Inquisition a tenu une conférence pour démontrer l'inverse lors de la GDC. 

 

« Le souci avec la "sagesse" de l'industrie, c'est que vous ne pouvez pas la remettre en doute. Tout le monde est seulement d'accord, c'est dérangeant. Ce que l'industrie décide est traité comme une vérité absolue, jusqu'à ce que quelqu'un aille à contre-courant et prouve le contraire, d'une façon que personne ne peut ignorer. À ce moment, évidemment tout le monde saute dans le wagon », explique l'auteur.

 

L'homme continue sa saillie contre le dictat de l'industrie vidéoludique en affirmant que « dire que les personnages féminins ne se vendent pas c'est se mettre des oeillères. Ces dix dernières années, combien de titres avaient des héros féminins ? Et nous sommes supposés accepter que pour ces titres en particulier a) ils répondent tous au même schéma et b) que la seule raison pour que ces jeux n'aient pas rencontré le succès est la présence d'une héroïne ? C'est une logique vraiment boiteuse, et c'est assez courant dans l'industrie ».

 

Comment faire alors pour faire changer cette façon de faire, qui fait office de parole d'évangile dans le milieu vidéoludique ? « Selon moi, pour que l'industrie change d'avis au sujet des protagonistes féminins, il faudrait qu'un jeu sorte et soit un succès total au niveau financier, pour que ces gens dans l'industrie ne puissent pas dire "bon c'est à cause de ça, pas parce que les personnages féminins sont soudainement devenus un argument de vente" », affirme David Gaider.

 

Pourtant nombreux sont les titres ayant remporté un franc succès « malgré » la présence d'une héroïne, et ce depuis longtemps. La saga Tomb Raider en est probablement le meilleur exemple. Final Fantasy X-2 et XIII ont également bénéficié de ventes correctes alors que leur personnage principal est une femme. N'oublions pas Beyond Good & Evil, qui fut très bien reçu par la critique au milieu des années 2000. Pourquoi ces exemples ne suffisent-ils pas à démontrer à l'ensemble de la communauté que les femmes sont très bien acceptées en tant qu'héroïnes de jeux vidéo ? Nous ne connaissons pas la réponse, et il n'y a probablement pas de moyen simple de la trouver.

Vous n'avez pas encore de notification

Page d'accueil
Options d'affichage
Abonné
Actualités
Abonné
Des thèmes sont disponibles :
Thème de baseThème de baseThème sombreThème sombreThème yinyang clairThème yinyang clairThème yinyang sombreThème yinyang sombreThème orange mécanique clairThème orange mécanique clairThème orange mécanique sombreThème orange mécanique sombreThème rose clairThème rose clairThème rose sombreThème rose sombre

Vous n'êtes pas encore INpactien ?

Inscrivez-vous !