Présent dans le marché de la SVOD mais uniquement pour les séries via le Pass M6, la chaîne a déclaré qu'elle laisserait les grands acteurs développer ce secteur, sans elle donc. Une remarque qui met fin à plus d'un an de rumeurs quant à une possible alliance entre M6 et TF1 pour lancer un service de SVOD complet.
Déjà un grand nombre de concurrents
La vidéo à la demande illimitée compte à ce jour six acteurs en France. Outre le Pass M6, le marché compte en son sein Canalplay Infinity, FilmoTV, Vidéofutur, Dailymotion Kids+ (enfants uniquement) et le tout dernier, JOOK Vidéo. Les tarifs oscillent entre 6,99 € par mois et 9,99 € par mois selon les offres, pour des contenus qui ne sont pas équivalents.
Depuis plusieurs années, l'arrivée de nouveaux concurrents est attendue. Netflix, numéro un au monde du secteur de la SVOD, est logiquement cité dès lors qu'il est disponible dans certains pays européens (UK et Europe du Nord). LoveFilm, société qui appartient à Amazon, est aussi un prétendant à investir le marché français, ses services étant déjà proposés au Royaume-Uni, en Scandinavie ou encore en Allemagne.
Enfin, deux acteurs de poids manquent dans ce secteur : TF1 et M6 (hors son offre séries). D'un côté, TF1 est un acteur historique de la vidéo à la demande avec son site TF1 Vision transformé en MyTF1VOD. Mais pour le moment, la première chaine française n'a jamais sauté le pas de l'abonnement illimité. Elle se contente donc de la location ou de l'achat à l'acte, ce qui implique des tarifs allant de 1,99 à 3,99 € pour de la location, et jusqu'à 14,99 € pour de l'achat (pour un film).
« La SVOD est un marché qui me paraît extrêmement difficile »
De son côté, M6 ne propose pas de vidéo à la demande simple. Elle se contente de sa TV de rattrapage (gratuite) et de son Pass M6. Et à écouter Nicolas de Tavernost, le président de la chaîne, la situation ne devrait guère changer à l'avenir. Le patron a en effet avoué que la SVOD n'était pas « un objectif majeur de développement pour M6 » et qu'il préférait laisser aux « grands acteurs plus forts » le soin de développer ce secteur. « La SVOD est un marché qui me paraît extrêmement difficile » a-t-il rajouté.
Cette dernière remarque peut prendre plusieurs sens. D'un côté, Nicolas de Tavernost peut pointer la concurrence actuelle et future, trop forte pour qu'un petit acteur s'y incruste. De l'autre, il peut estimer que générer des bénéfices avec ce marché est voué à l'échec. Enfin, il peut aussi critiquer la chronologie des médias, qui empêche les services de SVOD de proposer des contenus de moins de 36 mois, soit trois longues années. Le catalogue des services de SVOD n'intègre ainsi que des « vieux » alors qu'outre-Atlantique, Netflix n'hésite pas à proposer des films sortant parfois à peine des salles de cinéma.