« Vous avez gagné XX EUR. Rappelez le 0899… », « J’ai vu ton annonce. Tu me plais. Rappelle-moi au 0899… Élodie. »,... Ce genre de SMS pourrait devenir moins fréquent, puisque les agents de la répression des fraudes viennent d’épingler plusieurs éditeurs à l’origine de ce type de messages d'arnaques.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a annoncé ce matin qu’elle avait engagé « une dizaine de procédures contentieuses » à l’encontre d’éditeurs de SMS frauduleux.
Le phénomène n’est pas nouveau : vous recevez sur votre téléphone portable un texto vous faisant miroiter de l’argent ou un quelconque bénéfice (gains à des jeux, fausses offres d’emploi, rencontres fictives, fausses demandes de confirmation d’un débit bancaire ou réception d’un colis inexistant, etc.). Sauf qu’il s’agit d’une arnaque, puisque vous devez d’abord composer un numéro fortement surtaxé, commençant par 0899, et qui ne débouche bien souvent sur rien du tout.
À la suite d’une enquête, les agents de la DGCCRF ont ainsi relevé plusieurs infractions de pratiques commerciales trompeuses. Des éditeurs de ces faux services sont poursuivis, mais aussi des intermédiaires suspectés d’être complices de leurs fraudes. Ils risquent une peine de deux ans de prison et/ou 37 500 euros d’amende.
Bercy indique que ces SMS d’arnaque peuvent être envoyés à des numéros au hasard, ou bien d’après des listes illégales préalablement constituées. « En effet, certains fraudeurs revendent des listes de personnes qui ont déjà appelé de tels numéros et sont donc a priori davantage susceptibles d’être abusées. D’autres fraudeurs développent des outils qui « aspirent » les coordonnées des consommateurs sur l’internet ; les plus habiles personnalisent le SMS en fonction du contenu posté par le consommateur ». C’est par exemple le cas pour les personnes laissant leurs coordonnées téléphoniques sur certains sites de petites annonces.
Le communiqué de la DGCCRF précise néanmoins que « les opérateurs de services à valeur ajoutée concentrant le plus de numéros litigieux se sont engagés à renforcer les mécanismes de contrôle auprès des fraudeurs potentiels ». Les agents de la répression des fraudes veilleront donc au respect de ces engagements ainsi qu’aux nouvelles formes de fraudes impliquant des numéros surtaxés qui pourraient se développer.
Les autorités appellent les consommateurs à la vigilance
Bercy en profite enfin pour en appeler à la vigilance des Français, invitant les destinataires de ces messages à ne pas y donner suite et à les transférer par SMS au 33 700. Comme l’explique le site Internet dédié à ce dispositif d’alerte, vous recevrez ensuite un message vous demandant d'envoyer au 33700 le numéro depuis lequel vous avez reçu le texto. Les opérateurs seront alors avertis, et sont censés mener des actions auprès des sociétés concernées. Pour information, l’envoi d'un SMS au 33700 est gratuit pour les clients Bouygues Telecom, Orange et SFR. Pour les autres opérateurs, cet envoi peut s’effectuer au prix d'un SMS normal.
Notons enfin qu’au Royaume-Uni, deux responsables d'une entreprise ayant envoyé plusieurs millions de spams par SMS durant près de trois ans ont été condamné en novembre dernier à une amende d’environ 545 000 euros. À l’aide d’un système très bien huilé, ces individus avaient engrangé d'importants bénéfices tout en violant la législation britannique.