Trois élèves d’un lycée des Yvelines viennent d’être exclues définitivement après avoir insulté une enseignante sur Twitter. Outre cette procédure interne à l’établissement, une plainte pour diffamation a été déposée par la proviseure.
Tout a commencé il y a un peu plus d’un mois, lorsqu’une élève du lycée Condorcet de Limay (Yvelines) fait croire depuis Facebook à plusieurs de ses camarades que leur prof d’histoire a envoyé un email annonçant un contrôle pour le lendemain. Pensant ne pas avoir été prévenues, trois adolescentes se lâchent sur Twitter, injuriant indirectement l’enseignante. Le Parisien rapporte d’ailleurs leurs propos : « Cette prof elle peut aller se faire m… Cordialement », « Je ne réviserai pas pour sa vieille gueule, elle peut crever », « Ma prof d’histoire est une s… ».
Alors qu’il s’agissait à l’origine d’une mauvaise blague ayant mal tourné, les tweets en question finissent par remonter jusqu’à l’enseignante concernée. Toutefois, toujours selon nos confrères, les trois lycéennes se sont excusées auprès de cette dernière. La professeure d’histoire décide alors de passer l’éponge et assure qu’elle ne donnera pas de suite à l’affaire.
Sauf que l’histoire ne s’en arrête pas là : la proviseure, informée du comportement de ces élèves, juge nécessaire de convoquer un conseil de discipline. Celui-ci s’est tenu mardi dernier, et a décidé à l’unanimité d’exclure définitivement les trois adolescentes.
Une mauvaise blague, trois exclusions définitives et une plainte contre X
Agissant en tant que représentante de l’établissement, la proviseure du Lycée a de plus décidé de porter plainte contre X en fin de semaine dernière, comme le rapporte l’AFP. L’intéressée estime que ces tweets sont diffamatoires pour le lycée. Notons au passage que si la diffamation envers un particulier est passible d’une peine d’amende de 12 000 euros, cette sanction grimpe à 45 000 euros lorsque sont visés « les administrations publiques », « un fonctionnaire public, un dépositaire ou agent de l'autorité publique ». Sans compter les éventuels dommages-intérêts, mêmes symboliques.
« Les réseaux sociaux s'apparentent à la place publique et le conseil de discipline est souverain », a pour sa part commenté Jean-Michel Coignard, directeur des services départementaux des Yvelines, auprès de nos confrères de l’AFP. « Nous n'ignorons pas que ces jeunes filles ont le baccalauréat à la fin de l'année. Elles ont été réaffectées immédiatement dans d'autres établissements. Il n'y aura pas de rupture scolaire », a-t-il précisé.
Cette affaire n’est pas sans rappeler celle survenue le mois dernier au lycée Lakanal de Sceaux (Hauts-de-Seine), où six élèves ont écopé de sanctions disciplinaires pour avoir injurié et dénigré quatre de leurs professeurs sur Facebook. Une enquête de police avait également été ouverte suite à une plainte pour injure publique envers un fonctionnaire.