Archos va mal financièrement et les décisions s'enchainent. La dernière qui date d'hier est que le créateur et fondateur de la société Henri Crohas lâche les rênes de la direction générale de sa société pour se reconcentrer sur la stratégie.
À compter du 1er mai, Loïc Poirier remplacera Henri Crohas à la tête de la direction générale d'Archos, le créateur et fondateur du groupe de produits électroniques grand public. Ce dernier ne se retire pas de sa société, mais en conserve la présidence et il devra alors trouver de nouveaux relais de croissance.
Différents axes ont déjà été définis, indique le communiqué de presse. « Cela passe par le redéploiement de la Recherche et Développement entre les équipes en Europe et en Chine sur trois axes : tablettes thématiques, smartphones et domotique ». Une nouvelle fois la marque va tenter de chercher de la croissance dans son domaine d'activité privilégiée ces dernières années : les tablettes tactiles.
L'Archos Gamepad, une bonne idée sur le papier, mais à la réalisation perfectible
Des tablettes « thématiques » et des smartphones pour sortir du rouge
Cependant, une légère nuance apparaît. Elles devront être « thématiques ». Espérons qu'Archos ne va pas se lancer dans des modèles comme la QOOq, puisque contrairement à la société d'Igny qui sous-traite toute la fabrication en Asie (voire une grande partie de la conception), elles sont produites en France. De plus, on espère que la société ne va pas tenter d'attaquer au marché des tablettes pour enfants qui est déjà inondé de modèles divers et variés, notamment avec des programmes éducatifs, qu'il sera nécessaire de développer.
De plus, on peut voir qu'Archos va donc aussi s'attaquer au marché des smartphones. Rappelez-vous qu'une rumeur indiquait récemment que trois téléphones sous Android devaient être lancés prochainement. Reste que ce marché dispose déjà de nombreux acteurs et si le positionnement du groupe se limite, comme sur les tablettes, à l'entrée de gamme, les marges de manoeuvre risquent d'être particulièrement faibles, et il n'est pas sûr que cela sauve la marque sur le long terme.
Et si la marque montait en gamme au lieu de descendre toujours plus bas ?
Le problème que nous percevons depuis quelque temps est qu'Archos enchaine les séries de tablettes à l'emporte-pièce avec une constante : faire toujours plus bas de gamme. Au final, on se demande alors l'intérêt même de conserver une marque « low-cost » comme Arnova, puisque les différentes gammes se marchent dessus et l'on n'arrive plus à dégager simplement le modèle idéal à choisir.
Si l'on regarde encore un passé récent, le constructeur a dévoilé en l'espace de quelques semaines deux séries de tablettes : les Titanium et Platinum, qui ont quasiment les mêmes caractéristiques techniques. Comment les différencier ? Impossible ou presque, même pour nous qui suivons l'actualité...
On aimerait que la marque revienne à un positionnement plus haut de gamme, qui puisse rivaliser avec les grandes marques de rang comme Apple, Google, ASUS, etc. au lieu d'aller en chasse aux nombreux produits « vendus-vite-mais-qui-reviennent-encore-plus-vite », car incapables de tenir leurs promesses, pas plus qu'un simple usage basique.
Car le problème est là. Depuis quelques années, la qualité semble dégringoler et la fiabilité des produits n'est plus reconnue par les propres clients de la marque. Qui souhaiterait acheter de nouveau le produit d'une société après une déception ? Archos doit effectivement changer de cap, mais est-ce encore possible et n'est-il déjà pas trop tard ? Quoi qu'il en soit, on souhaite bon courage au nouveau Directeur Général Loïc Poirier, qui devra trouver rapidement sa place.
