La Hadopi s'intéresse à la consommation de produits culturels sur Internet, et vient à ce titre de se pencher sur YouTube, la célèbre plateforme de vidéos de Google.
La Hadopi a publié aujourd’hui une étude (PDF) menée afin de qualifier et de quantifier les contenus présents sur YouTube, la plateforme de vidéo de Google. Le Département Recherche, Etudes et Veille (DREV) de la Haute autorité, à l’origine de cette étude, commence par expliquer que « le panier moyen des dépenses mensuelles de biens culturels dématérialisés est en baisse ». Plusieurs facteurs permettent d'expliquer cette tendance selon la Hadopi, à commencer par « le développement d’offres d’abonnement de faible coût ou encore d’offres de streaming gratuites ». Gagnant le titre de « plateforme de streaming la plus populaire », YouTube a donc fait l’objet d’un examen approfondi ce mois-ci, à partir d’un échantillon représentatif constitué de plus de 3 000 vidéos (hors films privés et non-répertoriés).
Tout d’abord, cette étude s’attache à répartir les vidéos retenues dans cet échantillon d’après leur catégorie (voir ci-dessous). Résultat : l’on retrouve avant tout sur YouTube des créations amateurs (22,6 %), des vidéos préalablement diffusées via d’autres médias tels que la télévision ou la radio (22,18 %), des clips musicaux (13 %) puis des contenus à visée publicitaire (12, 82 %). On remarquera enfin que 1,1 % des vidéos observée se sont révélées être des films complets.
Cette répartition entre les différents styles de vidéos ne doit cependant pas masquer une chose : ce sont bien les contenus musicaux qui sont les plus visionnés sur YouTube. La popularité de cette catégorie « surpasse de loin celle de toutes les autres », écrit ainsi la Hadopi, qui précise que les vidéos concernées atteignent 40 000 vues par jour en moyenne.
Clips musicaux : l’officiel plebiscité
Les auteurs de l’étude sont même allés jusqu’à établir des sous-catégories, afin de décortiquer de manière plus détaillée ces vidéos musicales publiées et visionnées sur YouTube. Il s’avère ainsi qu'en terme de volume, les clips officiels - ceux mis en avant par les artistes ou leurs maisons de disques - n’arrivent qu’en seconde position (24,31 %). Ce sont en effet les vidéos dont seule la bande-son est originale qui se hisse en première place, avec 28,7 % des clips musicaux. Viennent ensuite les clips live non-officiels (21,06 %), puis les versions originales non-officielles (14,25 %).
Faut-il y voir une volonté des utilisateurs de privilégier avant tout des contenus partagés avec l’accord de leur auteur ? Les clips officiels dépassent de loin les autres sous-catégories en termes de popularité, avec plus de 110 000 vues quotidiennes en moyenne par clip, contre 20 000 pour les version où la vidéo n’est pas originale par exemple.
Une concurrence qui ne plaît pas à tout le monde
Si l’étude de la Hadopi ne revient pas particulièrement sur la question de la licéité des vidéos hébergées sur YouTube, rappelons néanmoins que ces clips musicaux qui font la popularité de la plateforme ne sont pas au goût de tous. En effet, lors de son audition devant la mission Lescure, le 7 novembre 2012, l’Association des éditeurs de services de musique en ligne (ESML), qui compte parmi ses membres des acteurs comme Deezer, Startzik ou Allo Music, a vivement critiqué la concurrence du service de Google pour le marché de la musique streamée. « Il faut absolument que YouTube soit considéré comme un concurrent normal des streamers et donc il faut un travail de fond sur la redéfinition des zones de concurrence » lançait ainsi Axel Dauchez, président de l’organisation. L’ESML voudrait notamment que YouTube ait à négocier avec les sociétés de gestion de la même manière que Deezer.