L’affaire en avait prêté certains à sourire, lorsque, en mai dernier, l’avocat de Jean-François Copé et de Nathalie Kosckiusko-Morizet demandait à la justice d’imposer 466 « tweets d’excuse » à un internaute ayant insulté les deux ténors de l’UMP sur Twitter. Le prévenu a finalement échappé à cette sanction, tout en étant puni à 150 euros d’amende avec sursis et à un euro de dommages et intérêts. Une décision de justice qui permet au passage de souligner une nouvelle fois que les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit.
Baptiste Fluzin a été condamné hier par la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris à 150 euros d’amende avec sursis, comme l'indique Le Lab. Il devra également verser 1 euro de dommages et intérêt à Jean-François Copé. La justice a reconnu cet utilisateur de Twitter (désormais @bfluzin) coupable d’injure publique envers le député-maire de Meaux et actuel président de l’UMP. Il encourrait une peine d’amende maximale de 12 000 euros.
Comme l’intéressé l’explique sur son blog, il avait effectivement insulté l’ancien secrétaire général de l’UMP, mais aussi Nathalie Kosckiusko-Morizet (alors porte-parole du président-candidat Sarkozy) au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Le 22 avril 2012, il publie sur Twitter un montage photo, sur lequel se trouve Jean-François Copé, à côté duquel on pouvait lire « Fils de Pute » ainsi que NKM, qui avait quant à elle droit à « Grosse salope ».
Le coupable « navré pour celles et ceux qui voulaient les 466 tweets »
L’affaire avait fait grand bruit début mai, lorsque Baptiste Fluzin avait reçu sa citation directe à comparaitre. Et pour cause : l’avocat des deux ténors de l’UMP réclamait, outre un remboursement des frais de justice plus un euro de dommages et intérêts pour chaque plaignant, que Baptiste Fluzin tweete 466 fois « J’ai gravement injurié Jean-François COPÉ et Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Je le regrette et leur présente mes excuses ». Un chiffre très précis qui se basait selon l’accusation sur le « nombre de vue du tweet concerné » (en fait le nombre de retweet). NKM avait cependant décidé d’abandonner les poursuites à l’encontre du twittos en juin dernier.
Sur Twitter, le coupable a reconnu hier qu’il était « normal d'être condamné quand on a commis une faute ». Il s’est dit dans le même temps « navré pour celles et ceux qui voulaient les 466 tweets :( ». Tout au long de cette affaire, Baptiste Fluzin avait tenu à exprimer des « regrets », mais s’était refusé à faire des excuses, contrairement à ce que souhaitaient les plaignants (voir notamment cette tribune dans Le Nouvel Obs). « C'est amusant de me reprocher ça, étant donné que c'est exactement la position qu'avait adoptée Jean-François Copé lors de la polémique sur le pain au chocolat » a-t-il déclaré hier à BFMTV.