Windows 11 est là. Lancé mardi soir, le système est pour l’instant disponible sur les nouvelles configurations et en mise à jour pour les machines existantes, tant qu’elles sont relativement récentes. Alors que Microsoft parle de « nouvelle ère », voici ce qu’il faut retenir d’un produit que l’on n’attendait pas.
On n’assiste pas tous les jours à l’arrivée d’un nouveau Windows. Le dernier présenté, Windows 10, remonte à 2015. L’annonce de Windows 11, en juin, a été une surprise. La publication rapide de la première préversion, finalement proche de l'actuelle en fonctionnalités, annonçait un calendrier rapide : l’éditeur ne comptait pas rater les derniers mois de l’année, toujours riches dans le domaine des achats informatiques.
Il nous est rapidement apparu que tout n’était pas clair. Les prérequis du système mentionnaient notamment la technologie TPM 2.0 et Secure Boot. Il fallait aussi que le processeur soit 64 bits et plutôt récent. De manière générale, il y avait de bonnes chances qu’un ordinateur soit compatible avec Windows 11 s’il avait été commercialisé au cours des trois dernières années. Au-delà, la situation devenait plus aléatoire.
Après plusieurs semaines de test, que retenir de cette version finale ? Faisons le point.
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Les nouveautés offertes par Windows 11
Commençons par les apports. Le plus notable est le renouvellement graphique. Plusieurs éléments ont été totalement remaniés, dont le menu Démarrer. Il est divisé en deux parties horizontales : les applications en haut, les éléments recommandés en bas. Ces derniers changent en fonction des actions des utilisateurs.
Il peut s’agir de documents récemment ou souvent ouverts, d’une application nouvellement installée, etc. Plus de tuiles, plus de dossiers, juste des icônes, toutes les applications intégrées en ayant de nouvelles. On peut bien sûr épingler celles que l’on souhaite dans la zone du haut. Mais pas réduire ce menu au strict nécessaire, dommage.
L'évolution graphique est particulièrement visible dans les Paramètres et le Store. Dans les premiers, on constate une nouvelle organisation, les catégories étant à gauche et le contenu à droite. Un choix plus efficace que dans Windows 10, où il fallait revenir au menu principal pour changer de catégorie. La présentation générale est également plus agréable, avec des éléments bien mieux dimensionnés et organisés, bien que perfectibles.
Le Store a été réécrit, avec de multiples bénéfices à la clé. Plus rapide que dans Windows 10 (où il va également être déployé), il est lui aussi plus agréable, avec une répartition plus intelligente des informations et des animations dans les transitions. Microsoft a de grandes ambitions pour sa boutique, il fallait donc qu’elle soit à la hauteur.
Évoquons au passage le gestionnaire de paquet winget, qui est nativement exploitable, depuis le nouveau Terminal. Deux outils qui visent principalement les développeurs mais peuvent profiter à tous. Les adeptes de Windows vont-ils se mettre de manière croissante à la ligne de commandes ? Et pourquoi pas.
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La barre des tâches centre désormais les icônes, mais une option permet de les remettre à gauche. Certains regretteront que l'on ne puisse plus ouvrir le gestionnaire des tâches depuis le clic droit. Il faut désormais passer par un clic droit sur le menu Démarrer pour cela. Windows 11 bouleverse de nombreuses habitudes.
La barre affiche par défaut un raccourci pour la recherche, la vue Tâches, les widgets ou encore Teams, qui remplace Skype. Toutes peuvent être facilement désactivées d'un clic dans les paramètres. Avec le positionnement à gauche du menu Démarrer, ce sera sans doute l'une des premières actions de nombres d'utilisateurs.
La vue Tâches est efficace, affichant les fenêtres et bureaux ouverts. On peut faire glisser une fenêtre d’un bureau à un autre. Les Widgets sont réunis dans un panneau que l’on peut également ouvrir avec le raccourci Win + W. On y trouve plusieurs panneaux, dont la météo, la bourse, les résultats de ligue 1, des photos issues de OneDrive ainsi que les actualités. Les développeurs tiers peuvent en créer de nouveaux.

La version intégrée de Teams se concentre quant à elle sur les fonctions essentielles, mais a l’avantage d’être alignée avec les canons esthétiques de Windows 11.
L’Explorateur a reçu lui aussi une refonte, mais elle reste mineure, ou plutôt on aurait aimé que les éléments modifiés restent inchangés, comme les menus contextuels. Ils ont été réduits à un nombre restreint d'options, renvoyant vers un menu secondaire pour retrouver la vue de Windows 10. C'est souvent moins pratique.
Les onglets demandés par de nombreux utilisateurs ne sont pas là et pour le reste il y a peu de changements. Par exemple des fenêtres comme la connexion à un disque réseau (CIFS/SMB) n'ont pas changé, pas plus que celle pour la copie ou le déplacement de fichiers. Comme si le travail avait été commencé, mais pas terminé.
Plus généralement, de nombreux aspects du système ont reçu une modernisation graphique. L’ensemble est cohérent, il y a un vrai travail d’harmonisation et le système abandonne un flat design austère pour un renouvellement plus doux, avec des coins arrondis et une transparence de type verre givré, ne nuisant pas à la lisibilité. Les menus contextuels ont été retravaillés, avec des lignes mieux séparées et plus lisibles. Chaque éditeur tiers devra cependant adapter les siens pour suivre le mouvement… s’ils le souhaitent.

La plupart des applications intégrées ont été mises à jour. Alarmes, Calculatrice, Photos, Courrier ou encore Calendrier ont reçu des évolutions d’interfaces plus ou moins prononcées, capables notamment de s’adapter au thème clair ou sombre choisi. D'autres sont toujours attendues.
Les nouveautés sont également fonctionnelles, en particulier pour Photos. L’application est bien plus réactive, en partie réorganisée, avec des animations fluides, une barre d’outils remaniée et un affichage en bas de toutes les photos à suivre au sein du dossier.
Citons une autre nouveauté bienvenue, Snap Assist. Elle apparaît quand on survole le bouton d’agrandissement d’une fenêtre et propose de répartir les fenêtres selon plusieurs modèles. C’est l’extension directe du Snap arrivé avec Windows 7 (et toujours présent), mais appliqué jusqu’à quatre fenêtres. Les utilisateurs de portables avec écrans externes seront également ravis d’apprendre que cette configuration est maintenant préservée au débranchement de l’écran : les fenêtres reprennent les positions occupées avant le branchement.
Enfin, la partie jeux est améliorée par l'arrivée de deux apports : AutoHDR et DirectStorage. Le premier existe déjà sur Xbox et fonctionne avec les jeux DirectX 11 et 12. Le second permet au GPU d'aller puiser des informations dans le stockage de la machine sans avoir à passer par le CPU. Il sera aussi proposé sur Windows 10.
Tout est loin d'être rose
Windows 11 est par contre une déception pour toute une série de fonctions absentes. On peut les répartir en trois catégories : promises mais non présentes, supprimées depuis Windows 10 ou que l’on était en droit d’attendre d’une nouvelle version majeure de Windows.
La première contient un exemple emblématique : les applications Android. Lors de la présentation de Windows 11, Microsoft a certifié que le système serait capable de les faire fonctionner, du moins celles présentes sur le Store d’Amazon. Cette compatibilité n’est pas dans la version finale, ni d’ailleurs dans la branche Dev du programme Insider. On s’attend cependant à ce qu’elle y arrive très prochainement. Il sera alors temps de la tester.
Les fonctions présentes dans Windows 10 et supprimées dans Windows 11 sont nombreuses, voici les principales :
- La création d’évènements dans le calendrier depuis la zone de notification
- La possibilité de déplacer la barre des tâches sur un autre côté de l’écran
- Le redimensionnement du menu Démarrer
- La possibilité de déplacer des éléments vers la barre des tâches, que ce soit un document vers une application, ou l’icône d’une application pour l’épingler
- Le menu contextuel sur la barre des tâches, qui ne renvoie plus que vers les options de cette dernière
- L’option permettant d’afficher des éléments plus petits dans la barre des tâches
- La Timeline, apparue avec la mise à jour Avril 2018, et qui permettait d’avoir un flux unique de documents récemment ouverts partagé entre toutes les machines liées par le même compte
- La possibilité de définir une application par défaut pour un rôle, et non plus chaque extension de fichier, comme imposé désormais
- Le mode Tablette
- Le mode S, même s’il n’est pas certain que beaucoup le regrettent
- La synchronisation des paramètres de personnalisation entre les ordinateurs
- Paint 3D et OneNote (la version UWP)
- Skype
Parmi ces disparitions, on remarque surtout celles liées à la barre des tâches. En conséquence, ce Windows que Microsoft veut « plus personnel » affiche une rigidité jamais vue dans le système.
Plusieurs manipulations permises depuis bien longtemps disparaissent purement et simplement. L’éditeur espère sans doute recentrer les habitudes sur une version simplifiée de cet élément crucial, mais la vérité est que cette nouvelle barre des tâches est une version sacrifiée de l’ancienne. L’esthétique ne justifie pas tout.
Les changements apportés aux applications par défaut sont également un problème. Nous en avions parlé dans un article et Mozilla est revenu sur le sujet depuis. Devoir changer le réglage pour chaque type de fichier est absurde, ce d’autant plus qu’Edge dispose d’une fonction pour redevenir le navigateur par défaut pour l’ensemble des tâches que l’on pourrait lui confier. En outre, Windows se permet de poser parfois la question à l’utilisateur : souhaite-t-il revenir aux paramètres recommandés ? Comprendre Edge... le même Edge qui se lancera depuis les widgets, sans tenir compte du navigateur par défaut. Une pratique grossière, comme bien d'autres dans Windows 11.
Certaines disparitions se font moins remarquer, mais agacent au quotidien. Par exemple, la liste des périphériques de sortie audio n’est plus disponible dans le panneau qui s’ouvre quand on clique sur l’icône du son. Il faut cliquer une deuxième fois sur une petite flèche pointant vers la droite. Quitte à éclaircir ce panneau, pourquoi ne pas avoir proposé de choisir les sorties y apparaissant ? Dans la même zone, on remarque aussi la suppression du raccourci pour réparer la connexion réseau, pourtant bien pratique. L’affichage de l’heure n’a plus droit aux secondes.
On ressent un certain malaise devant une volonté si farouche de simplification qu’elle en a oublié un élément capital : la souplesse qui caractérise d’ordinaire Windows. D’autant que cet effort s’arrête en chemin, de nombreuses fenêtres n’ayant pas été retouchées. Il n’y a qu’à lancer une copie de fichier, ouvrir les propriétés d’un document ou le gestionnaire des tâches pour s’en apercevoir. Ces vieux éléments ont été laissés tels quels, et le fossé est d’autant plus important aujourd’hui. La cohérence, malgré un excellent départ, s’en trouve amoindrie.

Nous étions aussi en droit d’attendre certaines fonctions après de nombreuses années à les demander. Il n’est pas normal qu’un système lancé en 2021 et se voulant aussi grand public ne propose toujours pas d’outil centralisé pour les sauvegardes. L’équivalent, en somme, du Time Machine proposé par Apple.
Windows s’appuie trop largement sur le cloud, tout étant stocké dans OneDrive dans la vision idyllique de Microsoft, sans alternative possible. Non seulement tout le monde n’apprécie pas le cloud, mais cela n’empêche pas une copie de sauvegarde. Et où sont les onglets dans l’Explorateur ?
Pour Microsoft, une nouvelle ère
Face à ces absences et interrogations, qu’en dit Microsoft ? Nous étions hier à l’évènement de lancement de Windows 11, qui se tenait au Showroom du Marais, boulevard Jules Ferry à Paris. Les responsables étaient présents, et tous les produits étaient représentés : nouvelle gamme Surface, Xbox One X, Flight Simulator 2020 (fonctionnait sur un portable Asus équipé d’un Ryzen 9 et d’une GeForce RTX 3080 externe), des ordinateurs d’autres partenaires, le Surface Duo 2 (un produit intéressant, si on excepte son tarif mirobolant de 1 600 euros)…
Nous avons interrogé Florent Greffe, chef de produit Windows chez Microsoft France. À la question du « pourquoi Windows 11 ? », il répond : « Nous voulions un Windows plus personnel, plus inclusif, plus sécurisé [...] Plus personnel surtout, pour que Windows prenne en charge d’autres scénarios d’utilisation que ceux habituels. Par exemple, pouvoir brancher un écran externe puis, au débranchement, retrouver ses fenêtres disposées comme avant. Plus personnel aussi parce que l’on peut maintenant configurer plusieurs bureaux en fonction des besoins, par exemple un pour le travail et un pour les loisirs ».
S’il n’a pas développé l’aspect « inclusif » du système, il en va autrement de la sécurité : « Avec Windows 10, nous sommes montés d’un cran. Avec Windows 11, nous allons encore plus loin. Les éléments requis feront peut-être toute la différence d'ici quelques années ». Pas besoin d’attendre en fait, Microsoft a déjà communiqué sur la question : avec TPM 2.0, Secure Boot et VBS, 60 % des malwares actuels ne fonctionnent plus, selon l’éditeur.
Mais alors, Windows 11 est-il plus sécurisé de manière inhérente ou l’est-il uniquement parce que ses prérequis engendrent une sécurité supplémentaire ? Il n’y a pas de réponse précise, du moins pas encore. Exiger TPM 2.0 et la compatibilité Secure Boot revient à réclamer des technologies existant depuis des années, mais optionnelles.
Microsoft s’est exprimé sur la question. Dans une interview accordée à CRN, David Weston, l’un des responsables sécurité de l’entreprise, a déclaré : « Ce que nous avons appris de Windows 10 est que, si vous rendez les choses optionnelles, les gens ne les activent pas. Ils partent du principe que si c’était nécessaire, ce serait activé. Et je pense que c’est une grande leçon. Ce que nous faisons avec Windows 11 est de vous protéger par défaut ».
Le « constat » est le même pour VBS, apparue avec Windows 10 et optionnelle. Elle intervient notamment dans Application Guard et utilise la virtualisation pour isoler les processus. « Même si une personne obtient les privilèges administrateur, elle ne pourra pas lire ce qui est dans cette machine virtuelle séparée. C’est le même principe que dans le fonctionnement du cloud aujourd’hui : vous pouvez être sur la même machine physique que votre plus grand rival, vous ne pourrez pas lire ses données. Nous utilisons la même technologie, en version réduite ».
Il est certain que Microsoft pourra présenter Windows 11 comme plus sécurisé, quelles qu’en soient les raisons profondes. C’est l’avantage de réclamer des attributs « récents » : le système peut être présenté de manière beaucoup plus positive, qu’il s’agisse de réactivité ou de sécurité.
C’est précisément l’un des points que nous reprochons à ce nouveau Windows : la cassure dans la promesse de support du matériel, une segmentation. Cette promesse n’a jamais été formulée, mais elle fait partie de l’héritage du système, une volonté affichée jusqu’ici de supporter des PC âgés. Windows 11 va s’assoir sur une base beaucoup plus récente, ce qui permettra à Microsoft de se débarrasser graduellement de vieilles briques.
Dans ce cas, on aurait préféré que le message soit assumé, car il n’y a rien de mal à cela dans l’absolu. Mais tout ceci n'explique néanmoins pas pourquoi le terrain n'a pas été préparé en amont, avec des annonces bien avant le mois de juin. Ou pourquoi certaines positions ont changé à la dernière minute, comme la gestion des machines virtuelles, ou le blocage à l'installation assoupli (mais seulement si TPM 1.2 est présent).
Pour Microsoft, il n'y a de toutes façons qu'un message à faire passer : Windows 11 est une première brique dans une nouvelle approche. Ni Florent Greffe ni Thomas Beaufils, responsable communication chez Microsoft, n’ont vraiment rebondi sur le faible nombre d’apports fonctionnels dans le nouveau système. Mais tous deux réaffirment que nous n’en sommes qu’au lancement et que cette version de l'OS va évoluer.
Microsoft avait ainsi prévenu fin août que les testeurs Insider souhaitant un système stable devraient basculer sur la branche Beta, car Dev allait recevoir d’importantes modifications techniques, avec de potentielles incompatibilités à la clé. Pour le moment ce n'est pas encore le cas, mais ce sera à surveiller.
Windows 11 : la solution à un problème qui n'existe pas
Windows 11 n’est pas un mauvais système. C’est même, en l’état, un bon produit, agréable à utiliser, rapide et fiable, si l’on met de côté quelques soucis de jeunesse avec certains jeux, dont Civilization 6 en mode DirectX 12. En fait, tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un système moderne. Il ne mérite simplement pas son « 11 ».
Quand Windows 10 a été présenté en 2015, Microsoft l’assurait : il s’agissait du dernier Windows. La raison était simple selon l’éditeur, le système allait être mis à jour continuellement, autant dans ses fondations que dans ses fonctions. Ce qui fut fait. Windows 10 a évolué significativement à de multiples reprises, jusqu’à ce que Microsoft trouve son rythme de croisière avec une version majeure tous les six mois.
Après des années à chercher un bon compromis, la société avait réussi à imposer sa cadence avec suffisamment d’options pour que l’on s’y habitue sans se sentir « contraint ». Les mises à jour semestrielles peuvent être différées pendant un an, contrairement aux mensuelles de sécurité qui ne peuvent être repoussées qu’une semaine.
Windows 11 est là et change la donne. On imagine que Microsoft restera sur un rythme mensuel pour la sécurité, le système devant désormais évoluer selon un planning annuel, nous verrons dans les faits.
On pourrait ainsi conclure qu'il ne s'agit là que d'une sorte de « Windows 10.5 », car les nouvelles fonctions n’y sont pas plus nombreuses que dans la plupart des versions semi-annuelles de Windows 10. Certaines d’entre elles ont même été plus riches, si l’on excepte bien sûr le gros (début) de renouvellement graphique.
Plusieurs responsables de Microsoft France, dont Thomas Beaufils, nous ont confirmé cette approche consensuelle : « Il y a une continuité assumée avec Windows 10, nous ne voulions pas casser les habitudes ». Une vision aussi fausse que vraie : Windows 11 reste assez proche de Windows 10 tout en introduisant de nombreux changements qui changent le quotidien, parfois pour du mieux, souvent en irritant l'utilisateur.
Doit-on y voir un simple nouveau départ ? D’un point de vue marketing oui en tout cas, car le fait de donner à cette mise à jour un numéro de version majeure permet d’attirer les regards et de renouveler l’attrait. Il est possible aussi que Microsoft ait préféré cette approche pour ne pas subir les foudres des utilisateurs.
Car aussi consensuel que soit Windows 11, il est plus simple d'associer ses restrictions matérielles ou la bascule vers un menu Démarrer centré à une nouvelle version. Si ces changements étaient apparus au détour d’une mise à jour de Windows 10, elles auraient pu provoquer l’incompréhension. L’avantage de Windows 11, en matière de communication, est que les utilisateurs sont avertis : à nouveau Windows, nouvelles habitudes.
Windows 11 cohabitera quelques années avec Windows 10, laissant à Microsoft le temps d'apprendre de ses erreurs et de finir le travail. Le produit reste selon nous la réponse à une question que personne n’a posée. L’éditeur aurait peut-être dû attendre d’avoir en main un plus grand nombre de nouveautés à présenter, mais il n’a probablement pas voulu rater la rentrée ni les fêtes de fin d'année, marquées par de forts renouvellements en matériel informatique. Dommage, car malgré un potentiel évident, le produit sent un peu trop fort le marketing.
Si l’on voulait résumer les qualités, on parlerait du renouveau graphique, de la modernisation évidente des Paramètres, du Store bien plus rapide, de la vue Tâches efficace et d’un ensemble agréable à utiliser. Mais les points faibles sont tout aussi nombreux, avec une rigidité de la barre des tâches et du menu Démarrer, la disparition de nombreuses fonctions, un manque de nouveautés, le problème évident des paramètres par défaut, l’absence toujours aussi notable d’outil de sauvegarde ou le support des applications Android, pas prêt à temps.
Faut-il migrer vers Windows 11 ? Si vous en avez l’envie, rien ne vous en empêche, dès lors que la machine est annoncée compatible et que vous avez sauvegardé vos données, comme toujours avant une telle opération. Les autres attendront, car rien ne presse. Le système ne fait que débuter son voyage et sera peut-être plus intéressant dans un an, quand des mises à jour l’auront enrichi. Windows 10 sera supporté jusqu’en 2025 au moins, et Microsoft ne compte pas pousser l’installation de Windows 11.
Microsoft ne s'y trompe d'ailleurs pas et a d'ores et déjà prévenu : la mise à jour via Windows Update se fera très progressivement d'ici la mi-2022. En attendant, vous pouvez reprendre une activité normale.