Montdenier et Montagnac : Perseverance réussit la collecte de deux échantillons prometteurs

Montdenier et Montagnac : Perseverance réussit la collecte de deux échantillons prometteurs

« Rochette » s’est fait percer, deux fois

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Sébastien Gavois

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Sciences et espace

13/09/2021 7 minutes
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Montdenier et Montagnac : Perseverance réussit la collecte de deux échantillons prometteurs

Sur Mars, le rover Perseverance porte bien son nom : après un premier échec, il a récupéré deux échantillons provenant de la même roche, qu'il garde précieusement dans son « ventre ». Il faut désormais attendre qu'une future mission vienne les récupérer… aux alentours de 2030.

Début août, la NASA était bien embêtée avec son rover Perseverance. Il avait effectué toutes les manipulations pour prélever des échantillons, mais le tube censé les contenir était désespérément vide. 

Après avoir analysé les données, l’Agence spatiale américaine était arrivée à la conclusion que la roche était trop friable et s’était transformée en poussière lors du forage. Il y a quelques jours, elle annonçait fièrement avoir franchi une étape « historique » avec la récupération réussie des premiers échantillons, sagement conservés dans des tubes hermétiques en titane, placés dans le ventre du rover pour le moment.

Ils sont ainsi conservés à l’abri avant d’être déposés au sol par petits tas et peut-être récupéré d'ici quelques années. L’enjeu derrière ces collectes est important puisqu’elles peuvent aider les scientifiques « à reconstituer la chronologie du passé de la région, qui a été marquée par une activité volcanique et des périodes d'eau persistante », explique l’Agence spatiale. C’est d’ailleurs une des raisons du choix de ce site d’atterrissage. Ken Farley de Caltech va plus loin : « Il semble que nos premières roches révèlent un environnement potentiellement habitable ».

Après un échec, une double réussite sur « Rochette »

Le premier échantillon a été récupéré le 1er septembre, grâce à l’extrémité du bras robotisé du rover qui dispose d’une perceuse à percussion. Cette dernière s’est attaquée à « Rochette », une petite roche aplatie de la taille d’une mallette. Une matière plus dure que lors de la précédente tentative pour éviter de tomber dans les mêmes travers. Une photo a été prise avant de sceller le tube afin de bien confirmer la présence de matière.

Le second échantillon était récupéré quelques jours plus tard – le 7 septembre –, toujours sur Rochette, à quelques centimètres du premier emplacement. Sur l’image ci-dessous, on peut d’ailleurs voir les deux trous : le premier – Montdenier – est sur la droite, le second – Montagnac – est sur la gauche.

Perseverance roche échantillons
Rochette et les deux trous effectués par le rover. Crédits : NASA/JPL-Caltech

Des traces d’eau et des sels minéraux

« La roche qui a fourni les premières carottes de la mission est de type basaltique et peut être le résultat de coulées de lave. La présence de minéraux cristallins dans les roches volcaniques est particulièrement utile dans la datation radiométrique », ajoute l’Agence spatiale.

Chaque échantillon prélevé sur Mars correspond à une pièce d’un vaste puzzle dont on ne connait pas encore la forme définitive. Si on arrive à remettre les éléments dans le bon ordre, cela donnera une chronologie des événements les plus marquants de l'histoire du cratère et donc de la planète. 

Tout aussi prometteurs, des « sels minéraux » peuvent se trouver à l’intérieur des roches capturées. Les carottes peuvent « avoir piégé de minuscules bulles d'eau martienne ancienne. Si elles sont présentes, elles pourraient servir de capsules temporelles microscopiques, offrant des indices sur le climat et l'habitabilité de Mars ».

Pour rappel, sur Terre les sels minéraux sont « également bien connus pour leur capacité à préserver tes traces de vie passée », s’enthousiasme la NASA… mais il est encore trop tôt pour faire le moindre parallèle avec Mars.

Perseverance roche échantillons
La présence de matière dans le tube est confirmée visuellement. Crédits : NASA/JPL-Caltech

De premières réponses, en attendant un retour sur Terre

De premiers éléments de réponses sont déjà apportés grâce à ces prélèvements. Si la présence d’eau dans le cratère Jezero ne fait quasiment aucun doute, la question de la durée de sa présence reste encore à trancher ; en surface elle n’aurait pu rester que quelques dizaines d’années par exemple.

Les premières observations tendent à montrer que l’eau sous-terraine aurait été présente pendant bien plus longtemps. Deux hypothèses sont avancées : soit le lac en surface n’était pas éphémère et il était présent sur une longue période, soit des infiltrations auraient continué longtemps après l’assèchement.

Les scientifiques ne peuvent pour le moment pas dire si l’eau qui a altéré la roche était présente « depuis des dizaines de milliers ou des millions d'années, ils ont la certitude qu'elle était là depuis assez longtemps afin de rendre la zone plus accueillante pour la vie microscopique dans le passé ». Tout cela rend la roche et les échantillons d’autant plus intéressants à analyser finement.

Prêchant pour sa paroisse, Mitch Schulte de la NASA affirme que « ces échantillons ont une grande valeur pour de futures analyses en laboratoire sur Terre ». En effet, si la collecte s’est bien déroulée, ramener des échantillons sur Terre nécessitera plusieurs autres missions dans le cadre du Mars Sample Return, en collaboration avec l’Agence spatiale européenne. Rien n’est pour le moment gravé dans le marbre, même si le projet est en bonne voie. 

Si Perseverance embarque avec lui un laboratoire scientifique, aussi performant soit-il, il ne pourra jamais égaler les installations sur Terre. De plus, lorsque de la matière extra-terrestre est récupérée, les scientifiques en mettent toujours une partie de côté afin de l’étudier lorsque les technologies auront progressé de manière significative.

Direction « South Séítah », la conjonction solaire approche

Le prochain site probable où Perseverance prélèvera des échantillons se trouve à seulement 200 mètres de sa position actuelle, dans la région baptisée « South Séítah », une zone déjà survolée par le petit hélicoptère Ingenuity. Les roches devraient y être plus anciennes, fournissant des pièces du puzzle sur une autre période.

Il faudra attendre puisqu’une conjonction solaire va jouer les trouble-fête. Il s’agit pour rappel d’un événement revenant tous les deux ans lorsque le Soleil s’interpose entre Mars et la Terre, perturbant ainsi les communications directes. En effet, si elles étaient maintenues en marche, les risques de corruption de données seraient importants, avec les conséquences que l’on peut imaginer sur un rover se trouvant à des millions de kilomètres.

Par mesure de sécurité, toutes les missions martiennes prendront donc quelques jours de « vacances » ; Perseverance ne déroge pas à la règle. Le prochain forage devra donc attendre un peu.

South Séítah
South Séítah pris en photo par Ingenuity le 25 août. Crédits : NASA
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Écrit par Sébastien Gavois

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Sommaire de l'article

Introduction

Après un échec, une double réussite sur « Rochette »

Des traces d’eau et des sels minéraux

De premières réponses, en attendant un retour sur Terre

Direction « South Séítah », la conjonction solaire approche

Commentaires (22)


Tout serait tellement plus simple si c’était des humains qui manipulaient sur place


Ben vas-y, t’as qu’à y aller :D


Goldoark

Ben vas-y, t’as qu’à y aller :D


On m’offre le voyage avec la garantie du retour (en gardant mes intégrités mentales et corporelles), je signe de suite !
:windu: :incline: :merci:


Bourrique

On m’offre le voyage avec la garantie du retour (en gardant mes intégrités mentales et corporelles), je signe de suite !
:windu: :incline: :merci:

Tu fixes la rupture de garantie à combien ? :non:


Bourrique

On m’offre le voyage avec la garantie du retour (en gardant mes intégrités mentales et corporelles), je signe de suite !
:windu: :incline: :merci:

Honnêtement, on m’offre le voyage aller seulement, en me garantissant un à deux mois confortables sur place, j’y vais sans hésitation.


Cqoicebordel

Honnêtement, on m’offre le voyage aller seulement, en me garantissant un à deux mois confortables sur place, j’y vais sans hésitation.


On ne saurait déjà pas te garantir de finir l’aller :)


Cqoicebordel

Honnêtement, on m’offre le voyage aller seulement, en me garantissant un à deux mois confortables sur place, j’y vais sans hésitation.


Donc tu es près à sacrifier ta vie pour partir dans une caisse à sables d’un million d’hectares sans eau ni atmosphère en étant sûr d’y crever dans des conditions abominables après seulement 2 mois ?



Non seulement tu as une VDM pour souhaiter un truc pareil, mais tu frôles la dépression, là…


Goldoark

Donc tu es près à sacrifier ta vie pour partir dans une caisse à sables d’un million d’hectares sans eau ni atmosphère en étant sûr d’y crever dans des conditions abominables après seulement 2 mois ?



Non seulement tu as une VDM pour souhaiter un truc pareil, mais tu frôles la dépression, là…


LOL

Si tu vois pas la portée scientifique et historique du truc, j’peux rien pour toi :)

Et t’as vraiment aucun rêve, pour lequel tu serais prêt à sacrifier presque n’importe quoi ? C’est moi qui suis un peu triste pour toi du coup…


Cqoicebordel

LOL

Si tu vois pas la portée scientifique et historique du truc, j’peux rien pour toi :)

Et t’as vraiment aucun rêve, pour lequel tu serais prêt à sacrifier presque n’importe quoi ? C’est moi qui suis un peu triste pour toi du coup…

J’ai des rêves, mais aucun dans lequel je crève de façon misérable…


Goldoark

Donc tu es près à sacrifier ta vie pour partir dans une caisse à sables d’un million d’hectares sans eau ni atmosphère en étant sûr d’y crever dans des conditions abominables après seulement 2 mois ?



Non seulement tu as une VDM pour souhaiter un truc pareil, mais tu frôles la dépression, là…


Scientifiquement, il y a une atmosphère. Biologiquement, elle est plutôt nocive, elle manque cruellement d’O². Elle est ténue aussi, bon pas plus qu’à une quarantaine de km sur Terre. Donc on peut théoriquement survivre.
Cependant pour le retour, il faut prévoir un séjour de deux ans, pas deux mois. Dans les conditions optimales, on peut alors se rapprocher de 6 mois de voyage contre 9, voire12 dans le cas d’un retour direct pour opérer une appendicite. On le fera sur place bien sûr avec des couverts en plastique parce que c’est plus léger. Reste les rayons cosmiques. L’intégrité des passagers ne sera pas assurer à 100% il faut trop de masse en protection, beaucoup trop.
Mais le challenge est intéressant, mais bien trop cher.
On est fait pour vivre sur Terre.


la_hyene

Scientifiquement, il y a une atmosphère. Biologiquement, elle est plutôt nocive, elle manque cruellement d’O². Elle est ténue aussi, bon pas plus qu’à une quarantaine de km sur Terre. Donc on peut théoriquement survivre.
Cependant pour le retour, il faut prévoir un séjour de deux ans, pas deux mois. Dans les conditions optimales, on peut alors se rapprocher de 6 mois de voyage contre 9, voire12 dans le cas d’un retour direct pour opérer une appendicite. On le fera sur place bien sûr avec des couverts en plastique parce que c’est plus léger. Reste les rayons cosmiques. L’intégrité des passagers ne sera pas assurer à 100% il faut trop de masse en protection, beaucoup trop.
Mais le challenge est intéressant, mais bien trop cher.
On est fait pour vivre sur Terre.

Certes :chinois:


Goldoark

Ben vas-y, t’as qu’à y aller :D


:D
(c’était pas du yaka faukon, je suis bien conscient des difficultés techniques et biologiques pour ce faire)


Oui si on oublie toute la logistique pour les maintenir en vie!


Lasout

Oui si on oublie toute la logistique pour les maintenir en vie!


et pour revenir.



Sinon moi à la place des scientifiques je ferais pas de plan sur la comète avec ces échantillons, on ne sait jamais ce qui peut revenir


Lasout

Oui si on oublie toute la logistique pour les maintenir en vie!


Je n’ai pas dit que c’était accessible techniquement :transpi:



“Rien n’est pour le moment gravé dans le marbre”



:bravo:



Bourrique a dit:


On m’offre le voyage avec la garantie du retour (en gardant mes intégrités mentales et corporelles), je signe de suite ! :windu: :incline: :merci:




De ce côté c’est bon on est tranquilles :fumer:
:pastaper:


Ca se voit tant que ça ?
:mad2: :fume: :fou3:



Goldoark a dit:


Donc tu es près à sacrifier ta vie pour partir dans une caisse à sables d’un million d’hectares sans eau ni atmosphère en étant sûr d’y crever dans des conditions abominables après seulement 2 mois ?



Non seulement tu as une VDM pour souhaiter un truc pareil, mais tu frôles la dépression, là…




Et encore, 2 mois c’est déjà pas mal :D




Cqoicebordel a dit:


LOL

Si tu vois pas la portée scientifique et historique du truc, j’peux rien pour toi :)

Et t’as vraiment aucun rêve, pour lequel tu serais prêt à sacrifier presque n’importe quoi ? C’est moi qui suis un peu triste pour toi du coup…




J’ai du mal à voir le “confortable” dans ton message, s’il faut absolument tout sacrifier…



la_hyene a dit:


Reste les rayons cosmiques. L’intégrité des passagers ne sera pas assurer à 100% il faut trop de masse en protection, beaucoup trop.




Voir cette étude récente


Il y a beaucoup plus longtemps une étude avait été faite pour se proteger des rayons cosmiques. La conclusion était “NOP oubliez ca” :non:



Si ma mémoire est bonne il y avait 3 solutions :



1ere solution : mettre un “blindage” d’eau autour des parties habitables … mais la quantité de flotte se compte en tonnes (Bonjour le nombre d’aller retour depuis la terre pour amener cette eau) :roll:



2eme solution : polariser la coque du vaisseau de manière a repousser les particules. Seul soucis “mineur” : pour la maintenir, il faudrait avoir une source d’énergie équivalente a 2 centrales nucléaires :D



3eme solution : protéger le vaisseau par un champ magnétique … mais Il est pas dit qu’un humain puisse y survire :francais:


Vilainkrauko

Il y a beaucoup plus longtemps une étude avait été faite pour se proteger des rayons cosmiques. La conclusion était “NOP oubliez ca” :non:



Si ma mémoire est bonne il y avait 3 solutions :



1ere solution : mettre un “blindage” d’eau autour des parties habitables … mais la quantité de flotte se compte en tonnes (Bonjour le nombre d’aller retour depuis la terre pour amener cette eau) :roll:



2eme solution : polariser la coque du vaisseau de manière a repousser les particules. Seul soucis “mineur” : pour la maintenir, il faudrait avoir une source d’énergie équivalente a 2 centrales nucléaires :D



3eme solution : protéger le vaisseau par un champ magnétique … mais Il est pas dit qu’un humain puisse y survire :francais:


Une des hypothèses de travail est que l’habitat humain sur place devra être souterrain, justement pour cette raison.

Sinon, pour l’eau, on pourrait en trouver sur place :)