En pleine campagne électorale, le candidat UMP Frédéric Lefebvre vient de demander à ce que le Conseil national du numérique élabore des outils permettant « d'éradiquer la propagande antisémite » qui se déverserait aujourd’hui sur Internet selon lui. Il voudrait que l’institution trouve « les voies et les moyens d'une réaction volontaire et massive ».
Capture extraite du site de campagne de Frédéric Lefebvre.
Frédéric Lefebvre, ancien porte-parole de l’UMP, également passé par les bancs du gouvernement sous la présidence Sarkozy, est actuellement en campagne afin de devenir député. En effet, suite à l’annulation par le Conseil constitutionnel de l’élection de la socialiste Corinne Narassiguin - contre laquelle il avait perdu en juin dernier - Frédéric Lefebvre s’est à nouveau porté candidat dans la première circonscription des Français de l’étranger (Amérique du Nord).
À cette occasion, le candidat s’est emparé d’un thème en vogue depuis quelques mois : celui de la lutte contre les propos antisémites tenus sur la Toile. « Je demande que le Conseil national du numérique soit saisi le plus rapidement possible pour faire des propositions qui, tout en respectant la neutralité du Net, permettent d'éradiquer la propagande antisémite, antisioniste qui s'y retrouve aujourd'hui » a ainsi déclaré Frédéric Lefebvre à l’AFP.
Le candidat UMP veut une « réaction volontaire et massive »
Selon lui, « toutes les voies de répression classique ont leurs limites ». Elles fonctionnent pourtant, comme l’a rappelé la justice il y a peu, en condamnant deux internautes ayant provoqué un enfant handicapé sur Facebook (voir notre article). Le candidat UMP en appelle quoi qu’il en soit aux membres du CNNum (qui peuvent d’ailleurs s’auto-saisir), afin que l’institution esquisse des solutions plus efficaces. « Ce sont eux qui doivent trouver les voies et les moyens d'une réaction volontaire et massive ». Pour peu, on avait presque droit au « coup de Karcher »...
Justifiant sa position, Frédéric Lefebvre a expliqué qu’après avoir consulté des rabbins et des représentants de la communauté juive de Montréal, il faisait le constat suivant : « Ce qui m'a frappé c'est que de plus en plus de jeunes Juifs français viennent à Montréal pour fuir la France. Pour des raisons fiscales parfois, mais surtout pour des raisons de sécurité. Ils considèrent qu'ils sont en danger en France ». Il a d’ailleurs fait valoir, toujours selon l’AFP, qu’« entre 200 et 300 familles sont arrivées » à Montréal depuis la fin de la présidence Sarkozy.
Rappelons enfin que le candidat UMP, qui fut député pendant deux ans (en tant que suppléant d’André Santini), dénonçait en 2008 ce nid à « psychopathes, violeurs, racistes et voleurs » qu’était selon lui Internet. Il défendait alors un amendement visant à organiser la labellisation des sites Web, à mettre en place une taxe pour l’hébergement et l’usage de vidéos sur Internet. Il souhaitait également que le Net soit placé sous le contrôle du CSA, dès lors régulé comme une simple chaîne de télévision.
