Les anniversaires de cet été ne nous rajeunissent pas… Le premier IBM PC (Personal Computer) fête ses 40 ans, la présentation officielle du World Wide Web par Tim Berners-Lee a 30 ans et Windows XP va sur sa vingtième année. Certains ont regardé ces (r)évolutions de loin, ont grandi avec ou n’étaient même pas nés.
« Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », chantait Charles Aznavour dans La Bohème. Ces paroles collent parfaitement au sujet du jour, qui rime avec nostalgie.
Honneur au plus ancien, le premier « PC » d’IBM. Une société créée en 1911 sous le nom Computing-Tabulating-Recording Company (C-T-R), devenue en 1924 l’International Business Machines Corporation que l’on connait. Dans les années 70, elle a développé un prototype d’ordinateur baptisé SCAMP (Special Computer, APL Machine Portable), qui débouchera en 1975 sur l’annonce du IBM 5100 Portable Computer (puis des 5110 et 5120).
Il s’agissait donc déjà d’un « PC », mais pas encore du Personal Computer avec le succès que l'on sait.
Le premier IBM PC a 40 ans
Il faudra attendre le 12 août 1981 pour que l’IBM PC 5150 soit lancé officiellement, sous la houlette de William C. Lowe (décédé en 2013). Il était alors présenté comme le « système informatique le plus petit et le moins cher […] Conçu pour les entreprises, l'école et la maison, il est facile à utiliser et vendu à partir de 1 565 dollars seulement »… et jusqu’à quatre fois plus cher en fonction des options et périphériques.
Il pesait entre 9 et 13 kg selon le nombre de lecteurs de disquette (jusqu’à deux), disposait d’un processeur Intel 8088 cadencé à 4,77 MHz, intégrait 16 à 256 ko de mémoire, fonctionnait avec le DOS 1.0… Sa fiche technique complète se trouve ici, tandis qu’une frise chronologique des 10 premières années de l’IBM PC est par là.
Il fut remplacé par l’IBM XT, puis l’IBM AT… mais c’est une autre histoire. Selon Ars Technica, les « IBM PC » (et leurs clones) auraient dépassé pour la première fois les 50 % de parts de marché en 1986. À l’époque, ses concurrents étaient Amiga, Atari, Apple, Commodore 64… Peu sont encore présents sur le marché.
30 ans de l’annonce du Web
Faisons un bond de 10 ans, pour arriver au 6 aout 1991, le jour où Tim Berners-Lee présentait un autre projet qui allait tout changer : dans le partage d'informations cette fois, avec des liens hypertextes, le World Wide Web.
Il ne faut évidemment pas le confondre avec Internet. Si le Web utilise Internet comme « support », ce n’est pas le seul service, loin de là ! Il y a le FTP, les emails, les messageries, etc. Ils sont bien trop nombreux pour les citer tous. Les dates anniversaires autour du Web sont nombreuses et il n’est pas toujours facile de s‘y retrouver. Voici donc un rapide résumé des quatre principales dates :
- 12 mars 1989 : Tim Berners-Lee propose au CERN son projet, jugé « vague, mais prometteur ».
- 20 décembre 1990 : Premier site Web mis en ligne sur Internet.
- 6 aout 1991 : Le projet est officiellement présenté.
- 30 avril 1993 : Le CERN place le World Wide Web dans le domaine public.
Dans sa présentation, Tim Berners-Lee expliquait que « pour suivre un lien, un lecteur clique avec une souris (ou entre un nombre s'il ou elle n'a pas de souris). Pour chercher et indexer, un lecteur donne des mots-clés (ou d'autres critères de recherche). Ce sont les seules opérations nécessaires pour accéder au monde entier des données ». Si le principe de base est toujours là, le Web a énormément évolué en 30 ans.
Cet été, le Web fête donc le trentième anniversaire de sa présentation officielle. Il est entre temps devenu une ressource mondiale quasiment indispensable.
- Pour les 25 ans du Web, Tim Berners-Lee rêve d'une « charte de l’Internet »
- 30 ans de Web : face à une diversité agonisante, Tim Berners-Lee veut secouer les consciences
Il est si ancré dans nos vies qu'il donne l'impression d'avoir toujours existé. Un peu comme Amazon et Google, des sociétés créées respectivement en 1994 et 1998 (elles ont moins de 30 ans également)…quand IBM a plus de 100 ans.
20 ans de la RTM de Windows XP
Un troisième anniversaire marquant est à fêter cet été : la version RTM (Release To Manufacture) de Windows XP. Cette mouture du système d’exploitation a été une petite révolution pour Microsoft, avec pour la première fois l’utilisation du noyau NT pour le grand public. Ce fut un succès.
Il s’agissait alors de la version finale du système d’exploitation, envoyée aux partenaires pour intégration. Le lancement officiel de Windows XP était arrivé quelques mois plus tard, en octobre 2001. Le système a été supporté par Microsoft pendant une (très) longue période, jusqu’au 8 avril 2014.
Après avoir prévenu à de multiples reprises que plus aucune mise à jour – y compris de sécurité – ne serait proposée à l’avenir pour le grand public, l’éditeur l’a tout de même fait (voir ici et là), tellement son système reste utilisé aujourd’hui. Microsoft planche désormais sur Windows 11, dont la Preview est disponible depuis peu. Pour rappel, Windows 10 a été lancé durant l’été 2015, il y a déjà six ans.
Commentaires (50)
#1
Et moi aussi j’ai 40 ans !!
Allez je vais lire l’article maintenant.
#1.1
Moi aussi !
Je suis donc un PC ? Ca expliquerait bien des choses.
Mine de rien, le temps passe vite. 20 ans pour XP…
#1.2
C’est clair, je me souviens des premières installation de XP ainsi que du virus/ver qui faisait rebooter ton PC quasiment tout de suite après l’installation si tu n’avais pas protégé ton ordi.
#1.4
Sasser je crois.
J’ai pas l’âge de l’IBM PC mais ça se rapproche doucement
#1.3
Ah les p’tits jeunes !
Je suis né en 20 avant PC, avant même le premier humain dans l’espace.
#1.5
p’tit vieux va (10 de moins
)
#1.7
un peu de respect pour les «âgés». Même à mi-temps entre vous deux, je pense que les vieux ne le sont pas aussi âgés que cela, ils ont parfois du mal à lâcher la règle à calcul, c’est tout. Je prépare mon avenir. RIP i4004 tu processais déjà bien avec 2250 transistors gravés à 10μm.
#1.6
Du coup le pseudo n’est plus bon
#1.8
Et je cros même que tu n’as pas modifié ton avatar depuis ton arrivée sur PC-Inpact
Maronnier du matin : quand Xp rentre-t-il dans le domaine public ?
Mais tu sais, passer d’un winmodem 14.400 bauds à un USR Robotics 56k pour surfer avec France Explorer, c’était un soulagement. On pouvait enfin regarder des imgages (qui mettaient 3 min pour arriver) et pas seulement télécharger ses 4 fichier.c en FTP.
#2
Purée, j’ai quasi l’age du 1er IBM PC 😁
#3
Après avoir tâté du ZX 81, de l’Alice 90 et du ZX Spectrum+2, le 5150 fut le premier PC où j’ai posé mes doigts. Il ne tournait pas sous DOSs bizarrement mais sous Prologue…
#3.1
Et les plus fortunés avaient du CP/M. Je vous laisse choisir le sens de fortuné.
#3.2
Elle n’est pas mariée depuis le temps ?
#3.3
J’ai même connu le temps où la première impulsion était gratuite. Ca faisait pas cher pour faire des blagues au téléphone…
J’ai téléchargé l’ISO de ma première Slackware en 1995 via RENATER aussi, j’étais à 28.8…
Ah, les heures passées sur DalNET pour échanger avec des gourous et compiler mon noyau afin de pouvoir utiliser ma SB16, puis à lancer XWindows…
Depuis 1997, je n’ai plus de produit Microsoft chez moi, sauf une parenthèse de quelques mois avec une XBox, vite échangée contre une PS2.
#3.4
En 99, j’ai même oser recompiler mon noyau avec un processeur un peu passé de mode. Ça a pris des plombes et j’ai choisi les modules un peu au hasard. Mais, ça marchait. Vive les ISO.
#3.5
Sur un 486DX4-100, recompiler son noyau était plutôt utile en matière de gain de performances.
Les heures étaient plutôt pour choisir quelles options, mais avec 4 Mo de RAM et un DD de 80 Mo, la compilation prenait 2 heures max sur la Red Hat 4.2 distribuée avec Dream (ou déjà Login je sais plus).
En 99, ça prenait moins de temps encore avec La RedHat 5.2 sur un Cyrix 6x86 R200+L.
Tu avais dû tout mettre … dès fois d’un besoin urgent de coller une carte éseau en tokenring !
Personnellement, j’ai arrêté de recompiler mon noyau quand je n’ai plus trouvé de réel gain de fluidité avec la myriade de noyau proposés par défaut (virtual, lowlatency etc …), mais sinon autant que possible un bon gros noyau monolithique incluant les drivers “coeurs” et “le probable” en modulaire.
#3.6
J’avais téléchargé ma première Debian en 56k vers 2000 si je me rappelle bien ce fut long ! … Et à ce moment là évidemment pas de multi PC ou smartphone à côté pour lire les HOW-TO
Après un long moment de solitude avec le terminal qui refusait de démarrer la session graphique (mon PC avait une carte accélération 3D, c’était pas encore très au point forcément…) j’ai fini par abdiquer. Quelques mois après je choppe les 3 CD de Mandrake 9 via un magazine en marchand de journaux (trois éléments qui ne parleront pas à la génération post 2000 / mode connard condescendant OFF
) et c’est là que les choses sérieuses ont commencé avec Linux.
#3.7
Et pourtant, c’était l’époque ou Login / Linux Mag proposaient les cédérom des nouvelles distributions. Je crois que le record de CD avait justement été battu avec 5ou 6 cédéroms Debian !
Je crois que je n’ai jamais téléchargé une iso avec un modem 56k … J’avais dû attendre fin 2002 d’avoir mon premier abonnement “Wanadoo Ma ligne ADSL” à … 512Kbit/s wooooowwwww.
Mais Mandrake était quand même la plus “facile” des distributions. Je ne jurais que par cela à l’époque. Le plus de drivers, le plus de facilité à faire reconaître le matériel, le “panneau de configuration” moins mauvais que les autres distro pour paramétrer le réseau etc.
#3.8
J’ai justement découvert le magazine après m’être fait souffrir à D/L un bootcd de Debian en 56k
C’est en se cassant la gueule qu’on apprend à faire du vélo après tout.
Mandrake était super pour s’initier mais j’avais trop l’arrière goût de KDE = Windows en termes d’ambiance (et je n’avais pas encore conscience qu’on pouvait changer de DE comme ça). J’avais vraiment envie de changement pour le coup, et la découverte de GNOME avec Ubuntu une paire d’années plus tard fut le déclic.
#3.9
Si tu avais commencé avec Window Maker ou MWM en tombant sur TWM quand tu t’étais vautré, tu aurais été content d’avoir le windows 95 like Fvwm95 et KDE
#3.10
Il est clair qu’une petite interface graphique après une journée d’écran noir aurait été comme l’oasis au milieu du désert
Mais ce fut une expérience enrichissante dans tous les cas car après, l’initiation à Mandrake était plus simple vu que j’avais pu voir les bases sur une Debian pas très user-friendly pour débuter.
#4
ce coup de vieux quand tu vois que tu as posè tes doigts sur un CPC PC Atari Commodore 64 ……
#5
Je garderai de bons souvenirs de Windows XP quand j’étais au collège, c’est aussi l’époque où je me chopais des merdes alors que j’avais même pas Internet régulièrement
#6
Un an de plus que l’age du premier PC
#7
37 ans depuis 2 semaines et 2 jours, j’ai connu l’avant-Windows 95 : à 6 ans, je regardais mon père sur son Amstrad PCW8256 à écran monochrome vert, puis un Amstrad PC1512 à écran monochrome beige sous DOS 2.0 et GEM.
Notre premier PC « classique » à écran couleur, un 486SX 25 MHz sous DOS 6.2 et Windows 3.1 fut pour moi une belle claque visuelle en 1992, moi qui n’avais encore jamais vu de PC à écran couleur et une GUI utilisant des polices proportionnelles avant mes 8 ans, et le début d’une véritable PASSION pour ces machines).
Dans la foulée, j’ai, via mon cousin, pu goûter aux joies des PC avec carte son pendant les vacances d’été, puis du CPC6128 qui lui servait aussi de télé et avec lequel je me suis éclaté durant tout l’été 1996, quand il faisait son service militaire.
Ah, c’est sûr que depuis 20 ans, plus rien ne semble avoir trop changé côté interfaces graphiques (quasiment toutes calquées sur le même modèle, ou peu s’en faut), mais la PASSION est toujours là, et les souvenirs toujours bien présents.
#8
“Windows XP a 20 ans, le Web a 30 ans”
C’est flippant, j’ai de la peine a réaliser qu’il n’y a moins de 10 ans entre le WWW (et encore, le grand public n’a pas commencé à l’utilisé en 93) et la sortie de windows XP, j’ai l’impression que quand XP est sorti s’était largement plus ancien, mais en faite non, c’est juste que l’adoption et le développent ont été rapide.
#9
Le fait de ne pas monopoliser la ligne téléphonique ni de payer à la minute (sans compter la vitesse multiplié par 10 à 20) a tout changé.
Et avec free (2002⁄2003 ?), pour les familles un peu trop pendu au téléphone, c’était moins cher d’avoir l’ADSL avec le téléphone illimité que payer un abo france télécom + payer les communications, même si on avait pas d’ordi :d
#10
Pourquoi ?
#10.1
Wouah ! Ca m’a l’air perché, House, X-Files et Lost, du coup tu m’as donné un peu de lecture
#11
Siri a 10 ans.
Apple CSAM scan est en gestation.
Bref l’évolution de l’informatique c’est que du bonheur.
#12
Pour Windows, dommage que le 32 bits n’ait pas été adopté dès Windows 95… ça aurait évité bon nombre d’instabilités. NT4 avait le look’n’feel de Win 95, en bien plus stable. Microsoft aurait du développer un émulateur DOS dès cette époque… probablement trop de travail en perspective.
Avant Internet, il y avait les BBS et les disquettes du domaine public vendues dans les magazines (je me souviens de Duchet Computers, entreprise anglaise qui livrait en France).
#12.1
Ou on pouvait tomber sur un CD des «éditions du soleil» et installer une distribution Khéops. Au risque d’être un mordu du libre et des successeurs de Minix.
#12.2
Et oui, j’avais installé la Redhat 4.1 avec fvwm via le CD de Dream / Login. Puis la 5.1 en boite via Micro-Application. A l’époque, impossible de télécharger via modem 56k. J’ai essayé de télécharger les 650 Mb d’une Mandrake… il avait fallu 3 jours. Et dire que ça met moins de 10 seconde en fibre aujourd’hui. Ça laisse songeur…
#13
Ca fait me penser à la série Devs et un épisode que j’ai vu hier dans lequel un personnage dit : “Nos ancêtres ont vécus 5000 ans dans la même grotte … tous va tellement plus vite aujourd’hui !”
#14
Le Canon X07 (mon 1er “vrai” ordi) a quel âge ?
#14.1
ici, on voit qu’il date de 1983. Presque 40 ans ?
Wikipedia précise quand même : “Hyper extensible, ce qui est remarquable pour l’époque : extensions mémoire par IC ou par carte indépendante”
PS. Les tailles de mémoires RAM et ROM, l’écran
#14.2
et un basic microsoft, assembleur Z80, communication RS232 via infra rouge …
#15
Et tu bloques même plu ta ligne téléphonique.
C’était mieux avant
#16
40 ans l’IBM PC, c’est pas si vieux que ça en fait. :P
Du coup, peut-on dire que les “digital natives” englobe celles et ceux entre 0 et 40 ans ? :P
#16.1
Pas tout à fait, fin 70’s tu sortait ton fer à souder pour que le prix reste raisonnable puis dans les 80’s, le PC était cher et pas le seul ordinateur, il y a eu une quantité d’objets fonctionnant souvent en basic , tous différents mais économiquement accessible par rapport au Apple ][ et IBM PC.
Malgré cette évolution l’équipement domestique restait faible. Le boom a débuté dans les années mid-90’s avec le WEB et la téléphonie GSM. Là le taux d’équipement à commencer à croître et les rejetons à écrans aussi.
#17
Ce qui est amusant c’est que bien des “jeunes” (moins de 30 ans) sont convaincus que les plus de 60 ans sont forcément des ignares en informatique (au sens très général du terme) alors que ce sont justement ces générations qui ont tout inventé dans ce domaine…
#18
J’avais bien chialé à l’époque où j’ai fait mon stage dans une Fac et qu’on avait téléchargé les ISO de Debian en quelques minutes via Renater alors que chez moi j’avais de l’ADSL 2mbps depuis 2 mois. (après plusieurs années de souffrance en 56k, monde de merde que je ne veux plus revivre).
#18.1
as-tu aussi connu la cabine téléphonique à pièces au bout de la rue ? Où parfois tu devais faire la queue (assez rapide comme la chute des pièces dans l’appareil),puis à carte avec des attentes bien plus longues.
#18.2
Connu oui, mais peu utilisé. J’ai surtout utilisé avec la carte, notamment au lycée pour appeler les parents en cas de sortie anticipée quand la cabine sur place existait encore. Ils l’ont supprimé en 2001 de mémoire. Ce qui a contraint à prendre mon premier tel portable avec une mobicarte qui proposait un généreux crédit de 30 minutes de communication et un Motorola disposant d’une hallucinante autonomie de 4 heures en veille.
Parfois je me dis que les toutétémieuavan ne savent pas vraiment d’où ils partent
Je n’ai pas connu les connexions antérieures au 56k, mais franchement à aucun moment je n’éprouve de nostalgie pour cette période (j’ai eu ça pendant 5 ou 6 ans). C’était vraiment horrible, frustrant, et les factures France Telecom à 1000 francs parce qu t’as déconné. Non, vraiment pas de nostalgie pour le coup !
#19
Et linux a 30 ans aujourd’hui.
#20
Tu n’auras jamais l’âge de l’IBM PC parce que lui sera encore plus vieux quand tu auras son âge d’aujourd’hui…
#21
Tatoo/Tamtam, ça s’était sympa. Le MMS, ça n’a plus aucune saveur
#22
Et la plus aboutie à l’époque en internationalisation et traductions en français, ce qui était d’un grand confort.
#23
Pareil et plus simple que la redhat, seulement par la langue.