La Hadopi et l'offre légale ? Une « pseudo mission » aux effets « nuls »

Le PUR et l'argent du PUR

Le bilan de la Hadopi ne satisfait pas tout le monde, même parmi ses anciens membres. Hier, dans l’émission Capital consacrée au bilan financier de la Hadopi, Jean Musitelli, déjà interviewé dans nos colonnes, a redit tout le mal qu’il pensait des résultats de la mission d’encouragement de l’offre légale et des labels PUR.

Marie Françoise Marais

 

Mise en cause pour le coût de la campagne « PUR », 3 millions d’euros, Marie-Françoise Marais a rétorqué devant les caméras de M6 que « c’était très peu à l’époque ». Selon la présidente du collège, en effet, l'enjeu en valait la chandelle : « on a pensé que Hadopi devait sortir de ses murs et devait effectivement avoir une certaine publicité ». Elle implore aujourd’hui qu’on cesse les critiques : « j’en ai assez, je dis arrêtez ! Arrêtez ! De prendre la Hadopi et de lui appliquer ce délit de sale gueule ! J’en ai assez qu’on nous prenne pour des guignols alors qu’en réalité il y a un travail qui est fait ! »

 

De fait, les reproches les plus acides viennent de l’intérieur. Ancien membre du collège, Jean Musitelli, a exprimé de nouvelles critiques à l’encontre du bilan de l'offre légale défendue par Hadopi : « Toute cette fameuse mission d’encouragement au développement de l’offre légale qui s’est traduite par la labellisation d’un certain nombre de sites, c’est vraiment une goutte d’eau dans un océan. Toute cette pseudo-mission en fait était complètement inutile et de ce côté-là, on aurait sans doute pu faire des économies ». Celui qui a claqué la porte de la Hadopi fin 2012 l’assure : « Le résultat est nul, absolument. »

 

Dans nos colonnes, le même Jean Musitelli avait déjà exprimé des critiques à l’encontre du collège de la Hadopi « si je constate beaucoup d’intelligence politique au sein de la commission de protection des droits, je n’en dirai pas autant de ce qui relève du collège ». En janvier 2013, il attaquait ouvertement la mission relative à l’offre légale. « Cela n’a pas fonctionné, car l’institution est affectée de graves défauts constitutifs, y compris dans la façon dont est constitué son collège. Sa mission sur l’offre légale est également trop floue. » 

 

Il s'avère que l’entêtement financier pour la labellisation « PUR » cache un programme qui va au-delà du simple sticker apposé sur un site. La Hadopi, pressée par les ayants droit, tente aujourd’hui de mettre en place un dispositif qui avait vainement été tenté durant les débats parlementaires de 2009. Il vise à surréférencer l’offre légale labellisée dans les moteurs de recherche afin de sous référencer les sites de musiques, de films, etc. non estampillés « PUR ». Aurélie Filippetti soutient l’idée puisqu’elle propose de conditionner le versement des subventions publiques à la détention préalable du label « PUR ». Ne restera alors plus qu’à convaincre les moteurs à pousser aux premières loges les sites de confiance, ce à quoi s’obstine justement la Hadopi dans son rapport contre le streaming et le direct download.

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