L’état d’Internet en France : IPv6, débits, neutralité, interconnexions…

L’état d’Internet en France : IPv6, débits, neutralité, interconnexions…

Avec la fibre, le transit passe mieux

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Sébastien Gavois

Publié dans

Internet

07/07/2021 14 minutes
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L’état d’Internet en France : IPv6, débits, neutralité, interconnexions…

Chaque année, le régulateur des télécoms publie son rapport sur l’état de l’Internet en France. Celui de 2020 est le premier sous l’égide de la nouvelle présidente Laure de la Raudière. Elle rappelle que « les réseaux sont et doivent rester un "bien commun" et une "infrastructure de libertés" ». Il reste néanmoins encore un gros point noir dont l'IPv6.

La première partie du rapport revient évidemment sur les conséquences de la crise sanitaire et des deux confinements de 2020 sur les réseaux fixes et mobiles. Un point déjà abordé dans le rapport de l’année dernière (sur l’état d’Internet en France en 2019). 

L’Arcep rappelle que, en temps normal en effet, « le trafic Internet connaît un pic le soir, du fait d’usages relativement consommateurs en bande passante (vidéo notamment), et durant les week-ends. Ce sont ces pics d’utilisation qui déterminent le dimensionnement des réseaux ».

L’impact du confinement sur les usages…

Ce profil a été modifié de façon importante début 2020 : « le pic de trafic habituellement constaté en soirée a été "étalé" sur toute la journée. Le profil de trafic en journée ressemblait ainsi davantage au profil de trafic observé pendant les week-ends ». Cette modification s’explique par un changement des usages : plus de visioconférences en lien avec le télétravail, hausse du streaming vidéo et des jeux en ligne. 

Arcep etat internet 2021Arcep etat internet 2021

Comme nous l’avons déjà expliqué, les réseaux fixes ont largement tenu le coup, notamment car ils sont calibrés en fonction des pics et pas de l’usage moyen. Sur les réseaux mobiles, « aucune augmentation notable n’a été observée suite au premier confinement, même si certaines congestions ponctuelles ont pu être observées en France ».

Les utilisateurs étaient néanmoins invités à privilégier le Wi-Fi à la 4G lorsque cela est possible. De manière générale, cette pratique permet aussi de diminuer son empreinte écologique… à condition de ne pas se trouver derrière une 4G box évidemment.

… et la qualité de service

Selon l’Arcep, qui se base sur un observatoire Ookla, la qualité de service a chuté : « le débit moyen des mesures effectuées en France sur le réseau fixe est passé de 146,26 Mb/s au 9 mars 2020 à 126,45 Mb/s au 13 avril 2020, soit une baisse d’environ 15 % ». Sur les réseaux mobiles, la baisse serait inférieure à 5 %. Dans tous les cas, un retour à la normale a été observé deux mois plus tard. 

Arcep etat internet 2021

Durant la crise, le BEREC (l’organe des régulateurs européens) publiait des rapports détaillant l’état des réseaux en Europe, de manière bi-hebdomadaire, puis mensuel. Le résultat est sans appel : il a « conclu constamment à l’absence de congestion majeure des réseaux en Europe ».

Le régulateur rappelle que, si besoin, le traitement différencié de certains contenus par les FAI est possible, mais « strictement encadré par le règlement Internet ouvert ». Il n’y a ainsi que trois exceptions : « l’obligation de respecter une autre disposition légale, la nécessité pour un FAI de préserver la sécurité de son réseau et enfin le risque d’une congestion imminente ».

API dans les box des FAI : des démonstrations cet été

Le rapport se penche ensuite sur l’amélioration de la mesure de la qualité d’accès à Internet. Il est évidemment question d’un dossier de longue haleine : l’intégration d’une API dans les box des FAI. Le calendrier est déjà connu, depuis la publication d’un arrêté au Journal officiel le 16 janvier 2020 et la première échéance se rapproche.

Pour rappel, les FAI avaient 18 mois pour effectuer « la démonstration auprès de l'Arcep d’une box de développement avec l’API implémentée », 22 mois pour la mettre en place dans au moins 5 % des box, 26 mois pour 40 % et 30 mois enfin pour au moins 95 % des box.

C’est donc cet été que les « opérateurs devront effectuer auprès de l’Arcep la démonstration d’une box de développement avec l’API », avant de commencer son déploiement d’ici la fin de l’année.

Arcep etat internet 2021

Des mesures collaboratives, attentions aux biais

L’Arcep en profite pour faire le point sur les acteurs tiers de la mesure qui se sont déclarés conformes à son Code de conduite. Sur le fixe : nPerf, DébiTest 60, 5GMark, Speedtest UFC-Que Choisir, IPv6-test, Speedtest et TestADSL. Sur le mobile : nPerf, DébiTest 60, 5GMark, Speedtest et Tutela. 

L’Arcep propose aussi quelques exemples de biais lors des mesures de qualité de service… qui ne se trouvent pas toujours là où on les attend. On peut ainsi voir l’influence du chiffrement des données (HTTPS) et des solutions intégrées de blocage de la publicité sur les débits.

Première conclusion du régulateur : « Les navigateurs basés sur Chromium (Chrome, Edge, Brave, Chromium) sont fortement impactés par la publicité avec des débits descendants entre 12 et 71 Mb/s. Ces mêmes débits sont entre 161 et 208 Mb/s avec un bloqueur de publicité ».

La situation est par contre bien différente avec Firefox qui n’est que « peu impacté par les publicités, c’est le navigateur qui affiche le meilleur débit descendant sans bloqueur de publicité : entre 106 et 127 Mb/s. Cela reste toutefois très éloigné du débit réel de 1 Gbit/s ».

Autre point important, la consommation globale de la mémoire, qui « varie de 1,1 Go à 3,5 Go selon le navigateur utilisé ». Lors des tests du régulateur, Windows 10 sans bloqueur de publicité était le plus consommateur, tandis qu’Ubuntu était le plus économe, et de loin. Si les résultats détaillés sur les biais de mesure vous intéressent, on ne peut que vous conseiller de lire les pages 29 à 32 du document.

Arcep etat internet 2021Arcep etat internet 2021

La chimère de la carte de couverture parfaite,

Sur le mobile, le gendarme des télécoms rappelle que le seuil de fiabilité des cartes de couverture est passé de 95 à 98 %, sous la pression des élus et des consommateurs. Il s’agit de la théorie. La pratique ne colle pas toujours à ce que l’on peut observer sur les cartes. L’Arcep le reconnait d’ailleurs sans détour : « elles ne représenteront jamais parfaitement la réalité ». 

C’est pour cela qu’elles sont doublées de mesure in situ, dont la conclusion est que « la qualité des services de l’Internet mobile continue de s’améliorer globalement pour tous les opérateurs, et ce dans toutes les zones : rurales, intermédiaires et denses, mais à un rythme moindre que les années précédentes ».

« Cela peut s’expliquer notamment par le contexte sanitaire et un durcissement de certains protocoles de mesure pour être au plus proche de l’expérience utilisateur », explique l’Arcep. Le débit moyen passe ainsi de 62 (en 2019) à 64 Mb/s (en 2020) dans les zones denses, de 46 à 50 Mb/s dans les zones intermédiaires et de 28 à 31 Mb/s dans les rurales.

Afin de compléter les mesures de débits, l’Arcep propose un nouvel indicateur en métropole et en outre-mer :  le taux de tests dépassant les 3 Mb/s. Cette limite permet « dans la plupart des cas d’assurer les usages Internet mobile "standards" ». Le taux varie entre 55,3 % à Saint-Barthélemy et 91,7 % en Martinique, contre 84,2 % en métropole.

Arcep etat internet 2021

Panorama de l’interconnexion en France, qui augmente de +50%

Le second gros morceau du rapport concerne l’interconnexion en France, dont les débits ne cessent de grandir année après année. Fin 2020, « le trafic entrant vers les principaux FAI en France à l’interconnexion a augmenté de plus de 50 % en un an pour atteindre 27,7 Tb/s ».

« On observe une augmentation importante du trafic (+26 %) au premier semestre 2020, qui pourrait en partie refléter l’augmentation des usages lors du premier confinement en France », explique le régulateur.

Les 27,7 Tb/s se décomposent en trois morceaux, dont deux très gros :

  • Transit : 48,4 % du trafic, soit 13,4 Tb/s (contre 8,88 Tb/s fin 2019)
  • Peering privé : 48,7 % du trafic, soit 13,5 Tb/s (contre 8,97 Tb/s fin 2019)
  • Peering public : 2,9 % du trafic, soit 0,8 Tb/s (contre 0,57 Tb/s fin 2019)

Si les liens de transit occupent une place si importante en France, c’est en grande partie en raison du « transit entre Open Transit International (OTI), Tier 1 appartenant à Orange, et le Réseau de Backbone et de Collecte Internet d’Orange (RBCI), qui permet d’acheminer le trafic vers les clients finaux de ce FAI ». Le transit est beaucoup moins élevé chez les autres FAI car ils n’ont pas d’activité de transitaire et font appel à du peering.

L’usage des CDN internes, les capacités d’interconnexion

Autre changement notable en 2020, « le trafic provenant des CDN internes vers les clients des principaux FAI en France a presque doublé (+82 %) pour atteindre environ 7,1 Tb/s ». Selon le régulateur, cette forte « augmentation pourrait s’expliquer par la modification des usages lors de la crise sanitaire, notamment l’augmentation de la vidéo à la demande qui recourt principalement à des CDN internes dans le réseau des différents opérateurs ».

Passons de l’autre côté du miroir avec le trafic sortant du réseau des quatre principaux FAI : il atteint 2,6 Tb/s, soit 46 % de plus que fin 2019. Il est donc largement inférieur à celui entrant, et l’écart ne fait que se creuser depuis des années : « le taux d’asymétrie entre ces deux trafics est passé de 1/4 en 2012 à plus de 1/10 en 2020. Cette augmentation est due notamment à l’augmentation du contenu multimédia consulté par les clients (streaming vidéo et audio, téléchargement de contenu de grande taille, etc.) ».

Suite aux mesures de confinement, les capacités d’interconnexion ont connu « une augmentation du même ordre de grandeur que le trafic entrant ». Fin 2020, elles étaient ainsi estimées à 66,9 Tb/s, soit 2,4x plus que le trafic entrant ; il reste donc de la marge dans les « tuyaux ».

Netflix, Google, Akamai, Facebook et… le reste du monde

Comme les années précédentes, « 50 % du trafic vers les clients des principaux FAI en France provient de quatre fournisseurs : Netflix, Google, Akamai et Facebook ». Mais, selon l’Arcep, « l’écart se creuse entre le volume de trafic provenant de Netflix et celui des autres fournisseurs de contenu ».

De plus, la présence de plusieurs CDN (Akamai, Level 3, Fastly…) dans la liste des principales sources « confirme le rôle important de ces acteurs dans l’acheminement du trafic Internet ». C’est le cas des vidéos Disney+ car la plateforme n’a pas de CDN internes chez les FAI, contrairement à Netflix.

L’Arcep propose un rapide point sur les tarifs, à prendre avec des pincettes. En effet, cette fourchette est uniquement basée sur les sociétés qui ont bien voulu répondre aux questions. « Les prestations de transit se négocient toujours entre moins de 10 centimes d’euro HT et plusieurs euros HT par mois et par Mb/s. Quant au peering payant, il se situe dans une fourchette comprise entre 25 centimes d’euro HT et plusieurs euros HT par mois et par Mb/s ».

Arcep etat internet 2021Arcep etat internet 2021

Lente agonie d’IPv4, trop lente progression d’IPv6

Le rapport revient aussi sur la pénurie d’adresse IPv4 et la trop lente transition vers IPv6. Même si cette dernière s’améliore, il reste encore beaucoup de travail avant de parler d’une véritable transition des clients, notamment sur le mobile. SFR est sans aucun doute l’opérateur le plus en retard sur ce point.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 

  • Bouygues Telecom : 28 % de clients activés sur le fixe, entre 87 et 98 % sur le mobile, 
  • Free : 99 % de clients activés sur le fixe, 0 % sur le mobile
  • Orange : 75 % de clients activés sur le fixe, entre 0 % et 60 % sur le mobile 
  • SFR : 1,6 % des clients activés sur le fixe, entre 0 et 0,2 % sur le mobile

Si les opérateurs prévoient d’arriver à au moins 85 % d’IPv6 sur iPhone et 40 % sur Android d’ici mi-2023, les prévisions de la marque au carré rouge sur le fixe sont alarmantes : 10 à 20 % seulement dans deux ans. Notez que Free Mobile propose IPv6 à ses clients depuis le début de l’année.

Du côté des sites français, ce n’est pas la grande joie non plus, avec seulement 26 % des plus visités et 61 % des pages accessibles en IPv6. 94 % des hébergeurs mails sont encore bloqués en IPv4, tandis que 74,9 % des serveurs DNS sont en IPv6, etc.

Selon un observatoire repris par l’Arcep, la France se classerait en dixième position des pays en termes d’utilisation d’IPv6. L’Inde, la Belgique et les États-Unis sont en tête, suivis par l’Allemagne, la Malaisie, la Grèce, Taiwan, le Vietnam et la Suisse. 

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L’Arcep veille « à l’ouverture d’Internet » 

Le rapport s’attaque ensuite à un autre sujet qui tient à cœur à l’Arcep : « Veiller à l’ouverture d’Internet ». Il y a deux sous-parties : « Garantir la neutralité d’Internet » et les « plateformes, maillons structurants de l’accès à Internet ». Dans le premier cas, c’est l’occasion de (re)mettre en avant l’application Wehe qui peut désormais détecter un blocage de port, la plateforme J’alerte l’Arcep, les travaux au niveau européen, etc.

Pour les plateformes, la situation a évolué… pas forcément dans le bon sens. Désormais, « la question n’est plus de savoir si les grands acteurs du numérique posent des problèmes, mais comment les résoudre ». Au niveau mondial, plusieurs propositions ont été faites pour mettre en place une régulation économique « ex ante » des géants du numérique.

« En Europe, la Commission européenne a publié le Digital Markets Act le 15 décembre 2020 », mais cette « avancée majeure » mériterait selon l’Arcep « d’être renforcée sur plusieurs aspects, en particulier l’ajout d’outils plus proactifs pour le régulateur ».

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Soutenir un « numérique soutenable »

La dernière partie du rapport se penche sur le « défi environnemental du numérique » et se demande comment agir. L’occasion de replacer ses travaux sur « un numérique soutenable ». Ce rapport, en plus de faire le point sur le sujet, était accompagné de onze propositions.

Le gendarme rappelle que la feuille de route de février 2021 du gouvernement « identifie plusieurs chantiers pour l’Arcep, comme la réalisation d’un baromètre environnemental, l’analyse des pratiques de distribution de terminaux et de leur effet sur le renouvellement des terminaux, l’amélioration, conjointement avec l’ADEME, de l’estimation de l’empreinte environnementale du numérique ».

Parmi les attentes, citons une « étude sur l’impact environnemental des infrastructures et des services numériques co-portée avec l’ADEME, [une] analyse de l’impact environnemental des offres commerciales de téléphonie mobile notamment celles des offres groupées, [une] réflexion sur les voies et moyens pour mieux prendre en compte les enjeux environnementaux dans la potentielle prochaine attribution des fréquences 5G bande 26 GHz », rappellent les secrétaires d'État Barbara Pompili et Cédric O.

L’Arcep compte désormais réunir tous les acteurs en septembre 2021 « pour faire un état des lieux sur l’avancée des propositions qu’elle a faites et plus généralement sur l’évolution de l’empreinte environnementale du numérique ».

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L’impact du confinement sur les usages…

… et la qualité de service

API dans les box des FAI : des démonstrations cet été

Des mesures collaboratives, attentions aux biais

La chimère de la carte de couverture parfaite,

Panorama de l’interconnexion en France, qui augmente de +50%

L’usage des CDN internes, les capacités d’interconnexion

Netflix, Google, Akamai, Facebook et… le reste du monde

Lente agonie d’IPv4, trop lente progression d’IPv6

L’Arcep veille « à l’ouverture d’Internet » 

Soutenir un « numérique soutenable »

Commentaires (31)



NextInpact a dit:


Orange : 75 % de clients activés sur le fixe, entre 0 % et 60 % sur le mobile




:eeek: Sacré fourchette :transpi:


Très difficile de faire quitter mes vieux de chez Numéricâble.



Je me retrouve à chaque fois à devoir désactiver le Wi-Fi chez eux pour accéder mes services en IPv6.



Me semblait que ça aller s’emballer vu la pénurie qu’on a depuis quelques années en Europe mais faut croire que quand on dispose d’un bon stock d’IPv4, on se presse pas (contrairement à Free :transpi:)


aïe pareil, je suis pas raccordable au FTTH et le FTTLA Red By SFR reste ma seule alternative à l’ADSL. Donc pas d’IPv6 chez moi (sauf peut être par un vpn)



(quote:1884916:Kazer2.0)
Très difficile de faire quitter mes vieux de chez Numéricâble.



Je me retrouve à chaque fois à devoir désactiver le Wi-Fi chez eux pour accéder mes services en IPv6.



Me semblait que ça aller s’emballer vu la pénurie qu’on a depuis quelques années en Europe mais faut croire que quand on dispose d’un bon stock d’IPv4, on se presse pas (contrairement à Free :transpi:)




Quand les autres pays auront massivement adoptée l’IPv6, la France, toujours en retard, pourra utiliser les adresses IPv4 qui ne seront plus utilisées. Ainsi, cela permettra de repousser l’adoption totale de l’IPv6 en France, ce qui n’arrivera qu’en 2050.



Romaindu83 a dit:


Quand les autres pays auront massivement adoptée l’IPv6, la France, toujours en retard, pourra utiliser les adresses IPv4 qui ne seront plus utilisées. Ainsi, cela permettra de repousser l’adoption totale de l’IPv6 en France, ce qui n’arrivera qu’en 2050.




Ya bien quelqu’un chez Orange qui va nous pondre un NATv6 , histoire de “faire comme avant” :-)


Ca existe déjà.


C’est quand même dingue que cette IPv6 soit aussi longue à arriver…
Orange commence à être bon élève, mais Free qui a quand même été le premier à se lancer en fixe (et était largement en avance) est complètement à la traine sur mobile, malgré un réseau déployé en dernier.


Free Mobile n’est pas en retard, le seul problème c’est qu’ils ne forcent pas l’ipv6 sur le mobile comme ils le font sur le fixe, d’où les stats mauvaises



Mais depuis début 2021, Free Mobile propose l’ipv6 à tous, il faut :




  • l’activer depuis l’espace client

  • l’activer sur le téléphone.



Je le sais bien, j’ai des services ipv6 only du coup j’ai suivi ça de près 😅


Une question que je me pose : en quoi le fait qu’un téléphone soit sous iOS ou Android change quelque chose à son support d’IPv6 ?


Edit: Oups, j’ai répondu complètement a coter de la question, 4H de sommeil ça aide pas



Alors pour faire très simple, si tu veut accéder a un site qui n’a qu’une ipv6, il faut que le terminal (téléphone, ordinateur, capteur IoT, grille pain ou peu importe..) que tu utilise ai aussi une ipv6 sinon ça marche pas.



Aujourd’hui, avec l’explosion des services numériques on utilise de plus en plus de serveurs connecté à internet qui ont besoins d’une ip pour être accessible, sauf que ça va manquer à force ^^


Bon ce coup-ci je réponds à la question qui a été posé.



Comme beaucoup de comparaison entre iPhone et Android, la différence du support d’IPv6 peut assez simplement s’expliquer sur le fait qu’Apple a une bien plus grande maitrise du logiciel et du matériel, là ou Google avec Android c’est un peu le bordel.



Donc dès que l’ipv6 peut être activé sur un iPhone, la mise à jour est disponible sur une très grosse partie de tout les iPhones, sur Android c’est un peu plus compliqué



Après pour l’ipv6 sur les réseaux mobile faut aussi que les opérateurs l’activent. Genre Free qui l’à activé que décembre 2020 parce que tous les opérateurs avaient obligation de l’avoir activé en 2020. Bon faut dire aussi que Free mobile l’a fait pour tout le monde, sauf les iphone ¯_(ツ)_/¯



Le fait que c’était obligatoire en 2020 ça doit expliquer l’explosion de terminaux avec ipv6 activé entre 2019 et 2020


C’est assez n’importe quoi chez bouygues, entre les commerciaux qui m’assurent qu’IPv6 est dispo, et le fait que ce soit aléatoire dans les faits, je crois que c’est la dernière fois que je prends le fixe chez eux… Bizarrement, ça marche parfaitement sur mobile.



Orange… ça marche quasi parfaitement, au moins sur le fixe (mais ils bloquent le port 25). Free également.



Et SFR est déplorable. J’avais déployé un deuxième serveur mumble chez moi, super facile avec IPv6, mais l’un des interlocuteurs était chez SFR, j’ai donc dû reprendre l’IPv4+port par défaut de mon serveur primaire. Quand je ne serai plus chez bouygues, je ne me priverai pas pour rendre mes services indisponibles aux utilisateurs d’IPv4, qu’ils fassent pression sur leurs FAI.


Pour le port 25, je pense qu’on peut l’ouvrir dans l’onglet pare feu ipv6.


Android supporte ipv6 depuis la version 4.2 excepté dhcphv6, ce qui n’est pas réellement un problème car la plupart des connectivités (et des Ipv6) sont fournies en stateless (SLAAC). Donc, le problème vient des équipements opérateurs, ces derniers voulant certainement reproduire une distribution stateful, leur permettant de choisir (et connaître) les ipv6 individuelles distribuée à chacun des devices de leur client : en effet en stateless, c’est le device lui même qui génère automatiquement une partie de son adresse ipv6, soit en se basant sur son duid (souvent dérivé de l’adresse MAC du device, le duid étant inchangé à chaque activation d’interface réseau, sauf en cas de régénération manuelle), soit de manière aléatoire à chaque activation de l’interface réseau du devices (ce qui donne une sorte de garantie à la fois d’unicité et de privatisation de l’adresse ipv6 du device).


Va suivre des terminaux Android en entreprise sans DHCPv6, c’est une plaie :craint:


JCLB

Va suivre des terminaux Android en entreprise sans DHCPv6, c’est une plaie :craint:


En contournant l’absence d’ipv6 stateful par l’association du nom d’hôte dns-sd ou wins du device, en forçant l’utilisation d’un Proxy transparent ?
En fait tout dépend de l’approche de gestion réseau (et sécurité) : globale (par sous réseaux) ou individuelle (par ipv6 stateful individuelle) et dans le cas d’un opérateur, c’est une bonne chose de mon point de vue, que d’aller vers le SLAAC avec adresse aléatoire. L’opérateur, mobile ou fixe, ne devrait proposer que la connectivité, sans s’immiscer dans la nature des flux clients.



Dans le cadre d’une entreprise en revanche, nous sommes d’accord, DHCPv6 offre une meilleure granularité.


Idée pour l’année prochaine:




  • Forcer les opérateurs a rendre leur box facilement optionnelle

  • Imposer une facturation à 50% IPv4 et 50% IPv6. Si IPv6 pas implémenté, la moitié de l’Internet étant indisponible, on ne paye que la moitié de la facture.



ForceRouge a dit:




  • Imposer une facturation à 50% IPv4 et 50% IPv6. Si IPv6 pas implémenté, la moitié de l’Internet étant indisponible, on ne paye que la moitié de la facture.




Vu que l’IPv4 ne représente pas la moitié mais plutôt 1/(2^96) d’Internet (théorique), je propose d’utiliser les bonnes proportions (ça devrait être suffisamment incitatif).



Romaindu83 a dit:


Quand les autres pays auront massivement adoptée l’IPv6, la France, toujours en retard, pourra utiliser les adresses IPv4 qui ne seront plus utilisées. Ainsi, cela permettra de repousser l’adoption totale de l’IPv6 en France, ce qui n’arrivera qu’en 2050.




Bonjour à tous. l’Arcep à publié hier des statistiques IPv6, sur le top 100 des pays avec le plus d’internautes: https://www.arcep.fr/la-regulation/grands-dossiers-internet-et-numerique/lipv6/statistiques-ipv6.html



La France est à la 8éme position avec au global 44% d’IPv6. Il y a des pays devant la France, mais il y en a beaucoup derrière. Par exemple, l’Italie est en 56éme position (5% d’IPv6) et l’Espagne en 61éme position (3% d’IPv6).


Merci de ton retour et merci pour le forum la fibre.info :yes:
:inpactitude:



Paraplegix a dit:


Bon ce coup-ci je réponds à la question qui a été posé.



Comme beaucoup de comparaison entre iPhone et Android, la différence du support d’IPv6 peut assez simplement s’expliquer sur le fait qu’Apple a une bien plus grande maitrise du logiciel et du matériel, là ou Google avec Android c’est un peu le bordel.



Donc dès que l’ipv6 peut être activé sur un iPhone, la mise à jour est disponible sur une très grosse partie de tout les iPhones, sur Android c’est un peu plus compliqué



Après pour l’ipv6 sur les réseaux mobile faut aussi que les opérateurs l’activent. Genre Free qui l’à activé que décembre 2020 parce que tous les opérateurs avaient obligation de l’avoir activé en 2020. Bon faut dire aussi que Free mobile l’a fait pour tout le monde, sauf les iphone ¯_(ツ)_/¯



Le fait que c’était obligatoire en 2020 ça doit expliquer l’explosion de terminaux avec ipv6 activé entre 2019 et 2020




Dans les deux cas, c’est une mise à jour des paramètres opérateurs, donc c’est déployé via une mise à jour déployée par le constructeur.



Là où il y a une différence, c’est que Apple ne permet pas au client d’activer IPv6. On peut proposer de l’IPv6 non activé par défaut sur Android et pas sur iOS.



Pour permettre aux clients qui le souhaitent d’avoir de l’IPv6, les opérateurs ont donc activé par défaut IPv6 sur tous les iPhones (enfin ceux qui ont des mises à jour iOS). Sur Android, ce n’est généralement fait que sur les nouveaux mobiles.



Le cas de Free mobile est un peu particulier, je ne l’évoquerais pas.



ForceRouge a dit:


Idée pour l’année prochaine:




  • Imposer une facturation à 50% IPv4 et 50% IPv6. Si IPv6 pas implémenté, la moitié de l’Internet étant indisponible, on ne paye que la moitié de la facture.




Sur quelle base légale ?



L’Arcep ne fait pas ce qu’elle souhaites, mais s’appuie sur le code des postes et des communications électroniques.


Je viens de refaire le test sur mon vieux Windows Phone :
L’IPv6 chez Free fonctionne très bien pour Internet, mais on perd la MVV et les MMS !



Sur un Huawei Android 9 d’entrée de gamme (2019), je n’arrive simplement pas à l’activer, ça me dit que le FAI ne l’autorise pas ! Faut dire que les menus ne collent même pas avec la doc (interface modifiée par Huawei ?).



En revanche, en fixe (fibre Orange), là ça fonctionne parfaitement depuis des années.



Edtech a dit:


Je viens de refaire le test sur mon vieux Windows Phone : L’IPv6 chez Free fonctionne très bien pour Internet, mais on perd la MVV et les MMS !



Sur un Huawei Android 9 d’entrée de gamme (2019), je n’arrive simplement pas à l’activer, ça me dit que le FAI ne l’autorise pas ! Faut dire que les menus ne collent même pas avec la doc (interface modifiée par Huawei ?).




Free fait de l’IPv6 sur le mobile de façon différente des autres opérateurs.



Pas de DNS64, préfixe NAT64 non standard, pas de mode double pile : Tout le trafic IPv4 repose sur le 464XLAT, ce qui n’est pas le fonctionnement observé chez les autres FAI. cf https://lafibre.info/free-mobile/ipv6-free-mobile/msg872188/#msg872188



Je suis vivement intéressé pour approfondir les problèmes sur votre Huawei Android 9. J’imagine que le problème pourrait venir de l’absence de préfixe standard pour le NAT64. Serait-il possible d’avoir la référence exact du smartphone et des copies d’écran du paramétrage et du message ?



De manière plus générale, je suis intéressé par tout problème IPv6 sur le mobile, soit via https://lafibre.info/free-mobile/ipv6-free-mobile/ soit sur https://jalerte.arcep.fr/


En fait, malgré l’erreur, ça fonctionne, 😅



MayeulC a dit:



Orange… ça marche quasi parfaitement, au moins sur le fixe (mais ils bloquent le port 25). Free également.



(quote:1885032:Julien Salort)
Pour le port 25, je pense qu’on peut l’ouvrir dans l’onglet pare feu ipv6.




Je crois que chez Orange le port 25 est bloqué niveau opérateur. Comme les ports 139 et 445.



Mais pour le port 25 c’est à mon sens plus un problème: La plupart des opérateurs de mails bloquent les plages IP “résidentielles” des FAI grand public, donc même avec un port 25 ouvert, la plupart des mails n’y sont même pas acheminés.



C’est là où il faut prendre un FAI associatif, une petite VM quelque part ou autre et monter un tunnel (ma préférence va a wireguard mais chacun ses goûts) pour ça.



Je ne sais pas ce que ça donnera en IPv6, mais pour moi, pour le moment le problème se pose pas pour le moment vu que personne n’essaie de l’utiliser (et oui, mes enregistrements SPF/DKIM/DMARC sont a jour, et le MX résoud en A et AAAA)



Aujourd’hui le plus gros problème dans le mail c’est que les gros acteurs se “referment” sur eux même, achemine les mails qu’entre eux et refusent les mails venant d’autres serveurs (sous prétexte de spam ou de sécurité) et refusent aussi d’acheminer les mails vers ces autres serveurs.
C’est surtout le cas avec les domaines Microsoft, et plus récemment Google. Laposte.net a joué à ça aussi il y a peu (mais ça semble mieux depuis quelques mois).



C’est un vrai problème à mon sens car , et je l’ai constaté, ça pousse plein de PME vers les offres “cloud” de ces opérateurs pour “ne pas être emmerdé” , ce qui est sans doute le but recherché, par contre il me semble que ça va à terme créer 2 “zone” de mail.



OB a dit:


Je crois que chez Orange le port 25 est bloqué niveau opérateur. Comme les ports 139 et 445.



Mais pour le port 25 c’est à mon sens plus un problème: La plupart des opérateurs de mails bloquent les plages IP “résidentielles” des FAI grand public, donc même avec un port 25 ouvert, la plupart des mails n’y sont même pas acheminés.



C’est là où il faut prendre un FAI associatif, une petite VM quelque part ou autre et monter un tunnel (ma préférence va a wireguard mais chacun ses goûts) pour ça.



Je ne sais pas ce que ça donnera en IPv6, mais pour moi, pour le moment le problème se pose pas pour le moment vu que personne n’essaie de l’utiliser (et oui, mes enregistrements SPF/DKIM/DMARC sont a jour, et le MX résoud en A et AAAA)



Aujourd’hui le plus gros problème dans le mail c’est que les gros acteurs se “referment” sur eux même, achemine les mails qu’entre eux et refusent les mails venant d’autres serveurs (sous prétexte de spam ou de sécurité) et refusent aussi d’acheminer les mails vers ces autres serveurs. C’est surtout le cas avec les domaines Microsoft, et plus récemment Google. Laposte.net a joué à ça aussi il y a peu (mais ça semble mieux depuis quelques mois).



C’est un vrai problème à mon sens car , et je l’ai constaté, ça pousse plein de PME vers les offres “cloud” de ces opérateurs pour “ne pas être emmerdé” , ce qui est sans doute le but recherché, par contre il me semble que ça va à terme créer 2 “zone” de mail.




Les PME, mais aussi les multinationales, vont sur gsuite ou o365 car ça juste marche.



Aussi, pour avoir eu mon mail auto hébergé il y a encore même pas un an, je n’étais pas considéré comme SPAM chez gmail et outlook au bout de quelques mois d’utilisation active. Évidement, il faut respecter les règles:




  • dns = reverse dns

  • ehlo = fqdn ou hostname

  • spf

  • dkim

  • dmarc

  • postmaster qui répond

  • tls qui match le fqdn

  • pas d’ip de range « client » adsl, fibre



Et évidement, le contenu correctement formaté .



vivienfr a dit:




  • Imposer une facturation à 50% IPv4 et 50% IPv6. Si IPv6 pas implémenté, la moitié de l’Internet étant indisponible, on ne paye que la moitié de la facture.



Sur quelle base légale ?



L’Arcep ne fait pas ce qu’elle souhaites, mais s’appuie sur le code des postes et des communications électroniques.




Aucune, je disais ça en mode discutions de bar :) c’est juste que c’est inadmissible que l’ipv6 ne soit pas déployé partout. Les abonnements sont quand même assez cher pour qu’il y ai quelques ingé qui bosse sur le sujet…


Je n’ai pas encore terminé l’article, mais quelque chose me fait tiquer :



Le débit moyen passe ainsi de 62 (en 2019) à 64 Mb/s (en 2020) dans les zones denses, de 46 à 50 Mb/s dans les zones intermédiaires et de 28 à 31 Mb/s dans les rurales.



28 ou 31 Mbps dans les zones rurales ? Je connais de manière régulière 4 zones rurales dans des départements différents, et dans aucune d’entre elles je n’ai jamais vu ce genre de débit. 8 Mbps, voire 12 Mbps, oui, mais pas au-delà.



Quelqu’un pour m’expliquer la méthode ou la signification de ces chiffres que j’ai peut-être mal interprété ?



Nozalys a dit:



Quelqu’un pour m’expliquer




Facile: ton cas n’est pas une généralité.


Oui enfin c’est un peu léger comme réponse… L’article parle de moyennes, ça veut donc dire qu’il y a des zones rurales bien au-dessus de ces chiffres, tout comme il y en a bien en-dessous.



Je me demande ce que l’arcep considère comme zone rurale. Ne serait-ce que pour avoir 28 Mbps il faut du VDSL (ou VDSL2), l’ADSL2+ ne permettant que 24 Mpbs ATM théorique, soit 21 Mbps IP maximum.
Sauf que pour être éligible à du VDSL ou VDSL2 il faut être au maximum à 1 km ou 3,5 km respectivement, du DSLAM.



Je ne comprends rien.



Edit: j’ai relu le chapitre et cette partie parle de données mobiles, pas fixe. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas du tout vu que ça changeait de sujet. Au moins j’ai mon explication, ça redevient cohérent !