Après de très belles années de croissance, la VoD a affiché une progression très limitée en 2012 selon le bilan 2012 de GfK/NPA. Un ralentissement de la croissance qui n'a ainsi pas compensé le recul du marché physique, qui ne cesse de s'effondrer depuis une petite dizaine d'années.
La VoD ne compense pas la chute du DVD
En recul de 5,2 %, le marché de la vidéo en France a atteint 1,368 milliard d'euros en 2012. La faute au marché physique, qui a de nouveau régressé de 8,7 % l'an passé, pour atteindre 1,117 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Un résultat médiocre quand on sait qu'en 2005, les cassettes et les DVD généraient 1,789 milliard d'euros de chiffre d'affaires. En sept ans, le marché physique, ceci malgré l'essor des disques Blu-ray, a donc perdu 38 % de sa valeur. Un taux qui pourrait s'approcher des 50 % d'ici peu.
La vidéo à la demande, qu'elle soit sous forme de location, d'achat ou d'abonnement, a logiquement pour rôle de compenser la chute du physique. C'est d'ailleurs ce qu'elle a réalisé en 2010 par exemple. Néanmoins, l'effondrement du physique en 2011 (-12 %) et en 2012 (-8,7 %) a été bien trop important pour pouvoir être compensé. Une compensation d'autant plus difficile que la VoD marque le pas.
En effet, en 2009, la VoD a généré 97 millions d'euros de chiffre d'affaires, contre 152 millions en 2010 (+56,7 %), puis 219 millions d'euros en 2011 (+44 %) et donc 252 millions d'euros en 2012 (+15 %). Si l'année 2011 marquait déjà une légère régression de la croissance par rapport à 2010, l'année 2012 a pour le moins été catastrophique avec une croissance trois fois inférieure.
Des prévisions pour 2013 peu optimistes
Résultat, les prévisions de GfK pour 2013 ne sont guères réjouissantes. L'institut table ainsi sur une nouvelle baisse du marché physique de 8 %, soit 88 millions d'euros de moins, et d'une hausse de la VoD de seulement 13 %, soit à peine 33 millions d'euros supplémentaires. GfK estime donc que le marché de la vidéo perdra 55 millions d'euros cette année, soit un recul de 4 %.
La VoD représentera alors 21,7 % du marché total de la vidéo cette année, contre 18,4 % en 2012, 15,1 % en 2011 et 9,8 % en 2010. En à peine trois ans, la part de la vidéo à la demande aura donc doublé. Elle reste toutefois encore bien loin du marché de la musique dématérialisée, qui représente déjà plus d'un tiers du marché français et qui atteindra les 50 % sous peu.
La SVOD reste encore confidentielle
Enfin, quelques statistiques de la VoD pour l'année 2012 :
- 72 % du chiffre d'affaires est réalisé par l'intermédiaire des services VoD des FAI
- La SVOD, c'est-à-dire les offres illimitées (Canalplay Infinity, etc.), a progressé de 15 %, représentant 9,3 % du marché numérique total en valeur, soit 27 millions d'euros. La SVOD devrait toutefois prendre une part bien plus importante à l'avenir.
- 95 % des personnes abonnées à une offre SVOD passent par leur box et leur télévision, et donc seulement 5 % directement via PC.
- 76 % de la consommation de la VoD concerne des films. Les séries TV, elles, n'occupent que 7 % du marché.
- La Haute Définition, souvent facturée plus cher, n'attire encore qu'une minorité des consommateurs (3,3 %).