Lors de la conférence qu'il tenait hier soir, Apple a principalement mis à jour son écosystème existant, annonçant un nouveau coloris mauve pour les iPhone 12 (mini), l'Apple Card Family ou la refonte de ses podcasts. Mais à y regarder de plus près, les annonces d'importance étaient nombreuses.
L'Apple TV 4K voit ainsi sa base technique évoluer pour un A12 Bionic avec Wi-Fi 6, Bluetooth 5.0 et HDMI 2.1. Mais surtout elle embarque le protocole domotique Thread, déjà présent dans l'enceinte HomePod mini, une première étape avant CHIP. L'iPhone peut désormais être utilisé pour la calibration des couleurs.
La nouvelle Apple TV 4K est proposée en version 32 Go (199 euros) ou 64 Go (219 euros). Elle est attendue pour mi-mai, les précommandes ouvrant le 30 avril. Elle sera livrée avec une télécommande Siri Remote de seconde génération dotée d'« un clickpad à commande tactile pour un contrôle ultra-précis » et d'un bouton pour couper le son, celui pour activer la commande vocale passant sur la tranche droite. Elle est vendue seule pour 65 euros.
Nos confrères de 9-to-5 Google font remarquer, non sans ironie, que c'est le prix de la Google TV (70 euros en France). Notez que cette télécommande accompagne désormais l'Apple TV HD (32 Go), vendue 159 euros.
L'iMac passe à l'Apple M1, avec quelques (mauvaises) surprises
La nouveauté la plus attendue était sans doute l'iMac avec Apple M1 (8 Go de mémoire), doté d'une dalle de 23,5" (4,5K, P3, 500 nits, anti-reflets). Proposé dans sa couleur classique ou en six coloris, il est ultra-fin et léger : 11,5 mm d'épaisseur pour 4,5 kg. Au point que le connecteur jack ait dû être placé sur la tranche plutôt qu'à l'arrière.
Apple a tout de même réussi à y caser six haut-parleurs, le système audio étant certifié Dolby Atmos. Un écran externe peut être connecté (jusqu'à 6K, 60 Hz). Deux ports Thunderbolt/USB4 sont présents, tout comme le Wi-Fi 6. Il est livré avec un adaptateur secteur de 143 watts utilisant un connecteur propriétaire magnétique.

Côté tarif, comptez 1 449 euros (256 Go SSD) au minimum. Mais pour ce prix vous aurez une version « castrée ». L'Apple M1 sera en effet limité à 7 unités graphiques sur les 8 que compte la puce. Elle ne sera complète que si vous passez au modèle supérieur (1 669 euros). Ce dernier se réserve d'ailleurs d'autres avantages comme la présence d'un port réseau (intégré à l'adaptateur secteur), deux USB Type-C à 10 Gb/s et Touch ID sur le Magic Keyboard.
Vous pouvez opter pour 512 Go de stockage. La machine sera alors vendue 1 899 euros. Autre regret : aucune déclinaison avec 16 Go de mémoire n'est proposée. Il faudra pour cela passer par les (coûteuses) options. La disponibilité est également annoncée pour la mi-mai avec une ouverture des précommandes dès le 30 avril.
Nouvel iPad Pro : le chouchou technologique
La bonne surprise était du côté de l'iPad Pro (11" et 12,9"), qui intègre pour la première fois non pas un SoC Axx d'Apple, mais un M1. Et contrairement à l'iMac, la puce est toujours complète, dotée de 8 ou 16 Go de mémoire selon les cas. Des versions avec 128 Go, 256 Go, 512 Go, 1 To ou 2 To de stockage sont proposées. Avec ou sans 5G.
Bref, il a droit à la totale, là où la machine de bureau est une version minimale. Sans doute une façon pour le constructeur de rappeler que ces deux produits visent des marchés et des publics très différents. Il sera d'ailleurs intéressant de comparer ces nouveaux iPad Pro aux MacBook annoncés en fin d'année dernière...
Apple surveillera sans doute de près le succès de ce modèle face aux MacBook, pour enfin se décider sur l'avenir de son écosystème de PC portables/tablettes. Ne rêvez par contre pas, aucun double boot iOS/macOS n'est de la partie. C'est bien le système mobile qui est aux commandes... pour le moment ?
La version de 11" pèse 466/468 grammes, avec un écran IPS (2 388 x 1 668 pixels, P3, 600 nits, anti-reflets, etc.). Celle de 12,9" a droit au nouvel écran Liquid Retina XDR IPS avec mini LED (2 596 zones de rétroéclairage). Il est toujours donné pour une luminosité maximale de 600 nits, mais Apple précise que sa luminosité plein écran maximale est de 1 000 nits, pouvant atteindre jusqu'à 1 600 nits en pointe (HDR). Il est aussi P3, anti-reflets, etc.

À l'arrière on retrouve un ensemble de capteurs photo « Pro », soit un grand-angle (12 Mpx, ouverture ƒ/1,8) et un ultra grand-angle (10 Mpx, ouverture ƒ/2,4 et champ de vision de 125°). En façade une caméra TrueDepth est présente (Ultra grand-angle 12 Mpx, champ de vision de 122°, Ouverture ƒ/2,4), gérant le déverrouillage via FaceID.
Le Wi-Fi 6 est de la partie (HT80). La version avec 5G peut accueillir une nano SIM mais dispose également d'une eSIM. L'unique connecteur est un Thunderbolt/USB 4 pouvant être utilisé pour la recharge (adaptateur 20 watts fourni) ou même une sortie vidéo DisplayPort. Le modèle 11" est équipé d'une batterie de 28,65 Wh, contre 40,88 Wh pour celui de 12,9". Leur autonomie est donnée pour 10 heures de navigation Wi-Fi ou de lecture de vidéos.
Côté tarif, comptez 899 à 2 109 euros pour la version 11" Wi-Fi, 1 069 à 2 279 euros pour la Wi-Fi + Cellular. Dans le cas de la version 12,9" on passe respectivement à 1 219/2 429 euros et 1 389/2 599 euros, sans clavier ou stylet. La disponibilité est là encore attendue pour la mi-mai avec des précommandes le 30 avril.
AirTag et le réseau de localisation Apple
On termine avec les AirTags, « l’accessoire tout trouvé pour tout retrouver ». Ici, Apple s'attaque à un marché où de nombreux acteurs sont présents depuis longtemps tels que Tile et ses produits vendus entre 20 et 30 euros.
Mais la société compte bien se démarquer en profitant des avantages de son écosystème. Via l'intégration à iOS bien entendu, l'application Localiser ou Siri. Mais pas seulement, puisqu'elle mise sur son « réseau » d'appareils pour renforcer son dispositif de localisation, soit « des centaines de millions d’iPhone, iPad et Mac partout dans le monde », permettant de retrouver un AirTag en toutes circonstances, même si vous avez quitté les lieux.
Pour cela il « émet un signal Bluetooth sécurisé détectable par les appareils du réseau Localiser se trouvant à proximité. Ces appareils envoient les informations de localisation de votre AirTag sur iCloud. Vous pouvez alors aller dans l’app Localiser et le visualiser sur une carte ». « Vous pouvez aussi le paramétrer pour que vos coordonnées soient envoyées à la personne qui trouverait votre AirTag et le mettrait en contact avec un smartphone doté de la technologie NFC » ajoute l'entreprise, qui promet de respecter l'anonymat et la vie privée de ses utilisateurs.
Elle dit ainsi ne pas pouvoir savoir où se trouve un AirTag et ne transmettre aucune donnée. On imagine en effet le potentiel que pourrait avoir un tel service de localisation mis entre de mauvaises mains.
« Vous êtes la seule personne à pouvoir localiser votre AirTag. Vos données et votre historique de localisation ne sont jamais stockés dessus. Les appareils qui relaient les informations de localisation de votre AirTag conservent également leur anonymat, et ces données sont chiffrées à chaque étape du processus ». Des promesses qu'il faudra vérifier en pratique, certains petits malins ne manqueront sans doute pas de s'attaquer au système mis en place.
Pour retrouver un AirTag, et ce qui y est accroché, vous pouvez demander à l'application Localiser de le faire sonner (via Bluetooth). Si vous êtes équipé d'un iPhone 11 ou supérieur, l'Ultra Wide Band vous permettra une localisation précise, guidée par une flèche avec la distance vous séparant de l'appareil.
« Si l’AirTag d’une autre personne se retrouve dans vos affaires, votre iPhone le détecte et vous en informe. Au bout d’un moment, si vous ne l’avez toujours pas trouvé, cet AirTag commence à sonner pour vous avertir de sa présence » précise Apple. Si rien n'est prévu pour la localisation via Android, ces smartphones peuvent lire le tag NFC.
Ces Air Tags sont résistants à l'eau (IP67) et personnsalisables. Ils seront vendus dès vendredi pour 35 euros l'un ou 119 euros les 4. Ils sont équipés d'une pile standard leur assurant une autonomie de plus d'un an selon Apple, qui peut être changée. Attention tout de même, car les accessoires proposés sont chers.
Ainsi, le simple porte-clés Belkin est à 13,95 euros (39,8 % du prix d'un AirTag), d'autres étant proposés entre 35 et 45 euros, avec une gamme Hermès à des prix irrationnels (mais qui trouveront preneurs) : entre 299 et 349 euros. Mais on trouve déjà de nombreux produits vendus pour quelques euros, les accessoiristes ayant senti le filon.