OVH a annoncé hier non sans fierté avoir réalisé un prêt de 140 millions d'euros auprès d'une dizaine d'établissements bancaires. Une somme particulièrement élevée pour une start-up, supérieure à la levée de fonds de Deezer de l'an dernier (100 millions d'euros) et certainement l'une des plus fortes d'Europe.
OVH à Strasbourg.
Aucun changement pour le capital d'OVH
Ces 140 millions d'euros ont donc été financés par un groupement de banques, dont BNP Paribas, Crédit Agricole, et HSBC. OVH précise qu'il s'agit ici d'un crédit syndiqué, ce qui signifie que ces banques ne rentreront pas dans le capital de la firme roubaisienne contrairement à une levée de fonds. « Le capital de la boite n'a pas changé » a d'ailleurs précisé sur Twitter Octave Klaba, fondateur et patron d'OVH, qui pour rappel appartient à 100 % à la famille Klaba.
Selon le communiqué officiel fourni par OVH, ces 140 millions d'euros soutiendront son expansion en Europe et en Amérique du Nord. « Ce crédit syndiqué permet au groupe OVH.com d’assurer ses deux prochaines années de développement en finançant 70 % des investissements à venir en Europe et en Amérique du Nord, le reste étant autofinancé » note ainsi Nicolas Boyer, le directeur financier d'OVH.
Investir en France, en Allemagne, au Canada et aux USA
Plus précisément, la société française investira dans un premier temps dans des centres de données (data centers) en France et au Québec, territoires où il est le plus implanté. Octave Klaba a toutefois précisé que des investissements seront réalisés en Allemagne l'an prochain, ainsi qu'aux USA en 2014/2015, probablement dans l'Oregon.
Rappelons qu'OVH a été créé en 1999. La société compte neuf centres de données en France, principalement à Roubaix et à Strasbourg. OVH est d'ailleurs n°1 en France et en Europe en matière d'hébergement de sites internet depuis deux ans.
Présent au Québec depuis l'an passé, OVH espère conquérir l'Amérique du Nord grâce à des tarifs très agressifs. Un engagement de plus de 120 millions de dollars canadiens (soit 92 millions d'euros à l'époque) sur trois ans a été signé l'an dernier, ceci afin de monter à terme 360 000 serveurs (dont 30 000 dès fin 2013). Cette « levée de fonds » de 140 millions d'euros (un prêt en réalité) devrait donc lui permettre d'atteindre rapidement ses objectifs.