Interrogé par Libération, Simon Baldeyrou, directeur général de Deezer France depuis l'an passé, a abordé le marché général de la musique. Et selon lui, le nombre d'acteurs dans le streaming ne pourra qu'être restreint, ceci pour une raison majeure : les sommes à reverser aux ayants droit sont très élevées.
« Pendant trois ans, Deezer a reversé 150 % de ses revenus aux maisons de disques. »
Récemment nommé DG France de Deezer, Simon Baldeyrou, n'a pas caché qu'atteindre la rentabilité dans le secteur du streaming audio est bien complexe. Premièrement, atteindre une taille critique très importante est vitale. Pour Baldeyrou, il s'agit ni plus ni moins que « d'une centaine de millions d'utilisateurs » dans le monde. Un nombre astronomique, d'autant que Deezer ne compte que 26 millions d'utilisateurs pour 3 millions d'abonnés. Le géant français a toutefois annoncé en octobre dernier vouloir atteindre rapidement les 25 millions d'abonnés.
Cette taille critique est indispensable pour une raison principale : les minimums garantis à reverser aux labels et aux ayants droit sont très élevés. En somme, un petit acteur ne peut s'en acquitter sans perdre de l'argent. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé lors des premières années de Deezer. « Pendant trois ans, Deezer a reversé 150 % de ses revenus aux maisons de disques. Il faut pouvoir tenir… » Un rapport qui ne s'est donc inversé qu'en 2011/2012, ceci grâce au soutien d'Orange.
Développer l'offre légale en Afrique et en Amérique latine
Pour le DG France de Deezer, une telle situation implique la mort de la plupart des plateformes de streaming à terme, ceci alors que le secteur est en essor et que le marché de la musique commence à montrer des signes positifs. Deezer, lui, a tout pour réussir. Solidement implanté en Europe et principalement en France, le service est désormais accessible dans plus de 180 territoires. Il est même le seul acteur légal dans des dizaines de pays dans le monde, ce qui pourrait lui donner un avantage certain à moyen terme, notamment en Amérique latine, en Afrique et dans certains pays d'Europe de l'Est et d'Asie.
« Regardez ce qui s’est passé avec les sites de téléchargement payants à l’unité en Afrique ou en Amérique du Sud : ils n’ont jamais réussi à percer. Ce ne sera pas le cas avec le streaming qui, avec la généralisation d’Internet, va devenir un modèle universel » espère d'ailleurs Baldeyrou.
Fort de son internationalisation et de sa levée de fonds de 100 millions d'euros opérée l'an passé, Deezer doit maintenant s'attaquer aux USA, à la Chine, à l'Inde et au Japon s'il souhaite être accessible dans tous les grands pays majeurs du globe. Les États-Unis devraient d'ailleurs être sa prochaine cible, ceci malgré une concurrence féroce.
Commentaires (32)
#1
Et ben di donc ils ne se moucher pas du coude
#2
Eh oui, le but des majors c’est de tirer un max de lait de la vache, quitte à lui arracher les pis.
Au lieu d’accompagner ces sites de Streaming, de les aider à se développer, en demandant par exemple des droits réduits le temps que le site monte en puissance, il préfère prendre 150 % des revenus et les laisser crever.
Et on s’étonne que l’offre légale est souvent pourrie ???
#3
Le géant français a toutefois annoncé en octobre dernier vouloir atteindre rapidement les 25 millions d’abonnés.
moi aussi je veux que mon salaire soit multiplié par 10 " />
#4
Les majors veulent vraiment faire crever ce genre de truc, ils ne souhaitent que maintenant un modèle économique qui s’effondre parce qu’il ne peux pas exister, ou qu’il ne peut plus exister. Ils s’accrochent à leur argent, en essayant de pomper un maximum sur chaque droit de diffusion streaming d’un titre, au détriment des artistes qui eux ne perçoivent rien dans ce nouveau modèle qui n’est pas plus viable que le précédent.
Le partage, puis les concerts etc. semble être plus viable, tout comme les initiatives de label communautaire.
La culture redeviendra de toute façon ce qu’elle était et aurait tout dû être, un moyen d’expression (qui distingue l’être humain de l’animal, cf Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté), et non une gigantesque pompe à fric qui ne profite qu’à une minorité.
#5
Si les maison de disque ne se goinfraient pas au passage et que les revenus du Streaming allaient directement aux artistes, on aurait pas ce problème.
Je souhaite vraiment que tout le monde y trouve son compte, pars-que le Streaming c’est l’avenir, contrairement au cd et au mp3.
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#7
ah c’est dont pour ca que orange refile maintenant des acces premium deezer avec les abo mobile
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Soit 200 millions d’oreilles. Ouch !
#10
Pour parvenir à la rentabilité, il faut 100 millions d’utilisateurs selon Deezer
Alors ma solution qui vaut ce qu’elle vaut : en plus de l’activité musicale, se lancer dans le #Pr0zn. Voila c’est dit " />
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#12
Quand on fait le parallèle avec ça, et qu’en plus on se dit qu’il n’y a plus que 3 majors…on peut vraiment être dégouté de l’attitude de ces dernières…" />
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#14
Ce ne sera pas le cas avec le streaming qui, avec la généralisation d’Internet du minitel, va devenir un modèle universel
Autant dire les choses telle qu’elle sont aujourd’hui…
#15
100 Millions d’utilisateurs me semble un peu optimiste, s’il étaient seul sur le marché cela serait crédible mais avec Spotify, Google et Amazon sur le même type d’offre les parts de marché vont se fragmentés.
Sans parler des prix du data mobile dans les autres pays qui est très loin des tarifs pratiqués en France.
L’avenir est vraiment à l’inclusion de ces offres avec des opérateurs télécom.
#16
[quote:4492704:ayaredone]Eh oui, le but des majors c’est de tirer un max de lait de la vache, quitte à lui arracher les pis.
Toi t’es allé au salon de l’agriculture?
Je partage ton analyse. Je dirais qu’il garde juste en vie un Junkee pour pouvoir lui vendre sa dose quotidienne. Dose, vendue comme par bonheur juste au dessus de ses revenus de façon à ce qu’il puisse aussi s’endéter un peu (faut pas déconner quand même)
Désolé j’ai regarder SCARFACE " />
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#18
On voit bien la stratégie des majors ; faire échouer le streaming, venir pleurnicher auprès des gvts pour fliquer encore plus internet. Depuis la financiarisation totale de l’économie occidentale (années 80) la cupidité ne cesse de croître. Ca n’était pas comme ça avant la mondialisation.
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Il y en a encore pour croire qu’on peut développer une offre légale sur internet avec l’accord des fabriquant de disques?
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Adieu Beezik " />
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Ils ont la même problématique que moi… J’essais de revendre des audi TT à 15€, mais mon fournisseur, audi, me demande une fortune pour chaque bagnole… Je suis obliger de leur reverser 18 000 000 000% de mon revenu…
La problématique n’est pas forcément uniquement le prix demander par les majors, mais aussi le revenu générer par le site. Vendre un produit à perte n’est pas forcément une bonne idée en soit…
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tiens ?! ils devaient pas s’appeler dixheure eux ?" />
#25
Ils ont un peu moins de 3 millions d’abonnement sur l’union européenne qui a une population de 502 millions d’habitants. (soit à peine 0,6% de du marché potentiel) Et la plupart sont des abonnements forcés avec leurs partenaires comme Orange ou Proximus.. Bref le bilan est catastrophique, et leur retard sur Spotify ne fait que s’emplifier.
S’ils continuent sur cette lancé ils capterons encore 2 millions de clients au USA .. et puis c’est tout.
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