Si Free Mobile est toujours premier sur le déploiement de la 5G en France – l’opérateur vient d’ouvrir pas moins de 725 sites –, Orange conserve sa couronne sur les 3,5 GHz, une bande de fréquences essentielle, puisqu'elle permet aux opérateurs de fournir de gros débits à leurs clients.
Cela fait maintenant six mois que la 5G est commercialisée en France. Pour rappel, les opérateurs peuvent la déployer de différentes manières. Sur les fréquences dont ils disposent déjà – de 700 à 2 600 MHz – et, bien évidemment, en exploitant la nouvelle bande des 3,5 GHz qu'ils se sont partagé aux enchères.
L’Arcep a pour rappel décidé de reprendre la main sur l’Agence nationale des fréquences (ANFR) afin de publier son propre observatoire des sites « ouverts commercialement ». Il s’agit de ceux où les clients grand public peuvent se connecter à condition d’avoir un forfait, une carte SIM et un smartphone compatibles.
Il s’agit comme toujours de données transmises par les opérateurs, et non pas de vérifications faites sur le terrain. D’un mois à l’autre, les chiffres peuvent donc être ajustés de manière plus ou moins importante. Nous nous efforçons de mettre à jour notre tableau avec les dernières informations.
725 sites de plus pour Free, 638 pour les trois autres
En avril, Free est de nouveau l’opérateur qui a le plus mis en service de sites 5G : ils sont pas moins de 725 de plus qu’en mars, pour un total de 8 798. SFR est en seconde position sur les déploiements avec 261 sites, suivi par Bouygues Telecom avec 218. Orange est un peu à la traine avec 159 sites « seulement ».
Si on ne s’intéresse qu’aux antennes exploitant les 3,5 GHz, Free est de nouveau en tête avec une augmentation de 183 sites ouverts commercialement. Les trois autres opérateurs se tiennent dans un mouchoir de poche avec 136 à 140 sites suivant les cas. Au total, on arrive donc à plus de 14 000 sites 5G en service en France métropolitaine.
C'est 1 363 sites de plus que le mois dernier :

Free Mobile rattrape Orange sur les 3,5 GHz
Lors de son bilan financier du premier trimestre, Free Mobile revendiquait plus de 50 % de la population couverte en 5G. Un taux largement au-dessus de ses concurrents obtenu grâce à une très large réutilisation des fréquences de 700 MHz. L’opérateur espère même atteindre 80 % d’ici la fin de l’année.
Si les débits proposés ne sont pas aussi importants qu’en 3,5 GHz, cela permet d’afficher un logo 5G et laisse une grande latitude de manœuvre aux équipes commerciales. Techniquement, la 5G sur les 700 MHz est la même que celle sur les 3,5 GHz, mais Free Mobile ne dispose que de 10 MHz sur les 700 MHz contre 70 MHz sur les 3,5 GHz ; la bande passante dans le second cas est donc bien plus importante.
Largement sous son principal concurrent dans les 3,5 GHz il y a encore quelques mois, Free le rattrape peu à peu. L'écart est désormais d'un peu plus de 200 antennes sur 1 241. Si cela continue au même rythme, Orange finira par être dépassé. Reste un point problématique : Free Mobile ne communique pas sur les débits 5G.
L'opérateur se contente d’un très vague « jusqu'à 3 fois plus rapide » que le « débit descendant maximum théorique par rapport à la 4G Free ». Sur sa carte de couverture, les 700 MHz et 3,5 GHz sont bien séparés par des codes couleurs, mais rien n’indique les débits que l’on peut obtenir dans les deux cas.
81,2 % des sites 5G Orange sont en 3,5 GHz, 11,4 % chez Free
Dans tous les cas, Bouygues Telecom et SFR sont à la traine avec respectivement 629 et 558 sites 5G actifs dans les 3,5 GHz, deux fois moins que leurs concurrents. Sur les autres bandes de fréquences, pour rappel, Bouygues Telecom, Orange et SFR ne réutilisent pas du tout les 700 MHz et misent pour le moment sur les 2 100 MHz.
Bouygues Telecom augmente ainsi de 166 sites 5G actifs dans les 2,1 GHz de plus en un mois, contre 81 pour SFR. Chez Orange par contre c’est presque le calme plat avec seulement 9 sites de plus en 2 100 MHz.
- Bouygues Telecom : 25,4 % de sites 5G en 3,5 GHz
- Free Mobile : 11,4 % de sites 5G en 3,5 GHz
- Orange : 81,2 % de sites 5G en 3,5 GHz
- SFR : 39,4 % de sites 5G en 3,5 GHz
Sur cet observatoire, on regrette une fois encore que la carte des sites à plus de 240 Mb/s – quelle que soit la technologie 4G ou 5G – n’ait pas été mise à jour par le régulateur : les données datent du 31 décembre 2020.

Quid de Lille ?
Il y a un mois, l’ANSES a publié son rapport sur la 5G et les risques sanitaires. Il était attendu par certains, notamment la ville de Lille qui avait imposé un moratoire sur le déploiement des réseaux de téléphonie mobile de nouvelle génération en attendant qu'il soit disponible.
La conclusion du rapport est pour rappel mi-figue mi-raisin, l’Agence indiquant simplement qu’il n’y a « pas de risques nouveaux pour la santé au vu des données disponibles ». Un des problèmes était le manque de données disponibles. De plus, il ne s’agit que d’une version « bêta », puisqu'il peut évoluer en fonction des retours.
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Le chef-lieu de la région Hauts-de-France a décidé néanmoins d’aller de l’avant malgré tout. Lille impose tout de même des « contraintes renforcées » aux opérateurs, comme le rapporte les Échos. « Le texte ne fait que dix pages. Mais chaque ligne a rendu les opérateurs télécoms fous furieux », affirment nos confrères qui ont pu le consulter.
« Les mesures sont soit dérogatoires, soit illusoires. Lille continue de se poser comme le village gaulois qui résiste à l'envahisseur », explique une source aux Échos.