Le très haut débit majoritaire sur le fixe, la consommation de données se stabilise sur mobile

En attendant un nouveau confinement ?
Mobilité 8 min
Le très haut débit majoritaire sur le fixe, la consommation de données se stabilise sur mobile
Crédits : mikkelwilliam/iStock

L’Arcep a publié son bilan trimestriel. Les grandes tendances restent les mêmes et les conséquences de la crise sanitaire continuent de se faire sentir. Mais il y a tout de même quelques bonnes nouvelles.

Au premier trimestre de cette année, une bascule symbolique s’est faite. Il y a plus d’abonnement très haut débit (THD, 30 Mb/s ou plus en téléchargement) que haut débit : 15,750 millions dans le premier cas, contre 15,105 millions dans le second. Rien de surprenant puisque le THD est en forte hausse depuis des années.

68 000 To de data par mois via les box 4G

Un rappel important : cette notion ne dépend pas de la technologie utilisée qui peut être du VDSL2, câble (terminaison coaxiale), fibre (FTTH), radio ou une box 4G. Mais la fibre optique de bout en bout est bien le principal moteur de cette croissance avec pas moins de 11,448 millions d’abonnements, en hausse de 40,5 % sur un an. D'ailleurs, 25,6 millions de locaux sont éligibles (+6,1 millions en un an), la marge de progression est donc encore très importante.

Sur les 4G box, la consommation moyenne par abonné reste à peu près stable à 168 Go par mois. Leur nombre est par contre en augmentation puisqu’elles sont passées de 302 000 début 2020 à 418 000 ce trimestre (+38,6 %).

Cela représente plus de 200 000 To de données consommées sur les réseaux mobiles 4G rien que sur les trois premiers mois de l’année, ce qui reste très faible face aux près de 2 exaoctets consommés par les clients mobiles.

Arcep Q1 2021

Sur le fixe, un marché à 4,155 milliards d’euros HT

Sur les communications vocales fixes, la situation revient à la normale après une année particulière pour l'Arcep :

« Tout au long de l’année 2020, le trafic vocal depuis les réseaux fixes (tous réseaux confondus) n’a cessé d’augmenter, avec un pic de 22 % durant le premier confinement. En moyenne, sa progression a atteint 7 % en 2020, alors qu’il était en baisse continue depuis neuf ans. Au premier trimestre 2021, alors que la crise sanitaire se poursuit, le volume de communications vocales se contracte à nouveau (-9 % en un an). Toutefois, le niveau de recul reste inférieur aux années précédant la crise. »

Tous opérateurs confondus, les revenus sur les réseaux fixes étaient de 4,155 milliards d’euros HT au premier trimestre, en hausse de 1 % sur un an. Le régulateur rappelle que, après dix ans de baisse, le chiffre d’affaires « augmente à nouveau depuis le deuxième trimestre 2020 […] et ce, malgré la crise sanitaire et la baisse importante des revenus liés à la commercialisation des services bas débit ».

À titre de comparaison, il était question de 4,3 milliards environ au début des années 2016, 2017 et 2018. Depuis de nombreuses années maintenant, la facture moyenne mensuelle par abonnement en haut et très haut débit reste à peu près stable aux alentours des 33 euros HT. Elle était ainsi de 33,1 euros HT sur les trois premiers mois de 2021.

Arcep Q1 2021

78 millions de cartes SIM, dont 70,747 millions de forfaits

Sur le mobile, c’est toujours la même chanson : les forfaits sont en hausse, le prépayé en baisse. 78,368 millions de cartes SIM (hors MtoM) étaient en service fin mars 2021, soit 1,7 % de plus en un an.

Dans le lot, pas moins de 70,747 millions sont donc des offres postpayées (alias des forfaits). La convergence entre le fixe et le mobile est toujours bien présente : « 30 % [des forfaits] sont souscrits conjointement à un accès fixe et donnant lieu à une réduction tarifaire, une proportion qui évolue peu depuis cinq ans ».

« Plusieurs cartes SIM peuvent être couplées à un même abonnement internet fixe », rappelle le régulateur.

725 000 portabilités sur le fixe, 1,759 million sur le mobile

Sur la portabilité du numéro fixe – qui est en cours d’amélioration à l’Arcep – environ 725 000 demandes ont été enregistrées sur les trois premiers mois de l’année, « un niveau comparable aux deux trimestres précédents ». 

Le premier semestre 2020 avait été marqué par une forte baisse d’un quart environ à cause des mesures de confinement. Le record est de 795 000 au premier trimestre 2019.  Comme sur le fixe, la portabilité sur le mobile connait une belle croissance avec 21 % de mieux, pour arriver à 1,759 million de demandes.

Là encore il faut remettre les chiffres dans leur contexte : « Le recul observé au premier trimestre 2020 (-11,3 % en un an), période pendant laquelle a débuté le premier confinement, explique en partie cette croissance élevée ». 1,8 million de demandes de portabilité n’est pas un score exceptionnel, loin de là.

Ce niveau était même le minimum entre mi-2017 et fin 2018, une période durant laquelle le record avait été établi avec 2,5 millions de demandes sur les trois derniers mois de 2017.

Arcep Q1 2021Arcep Q1 2021

3,430 milliards de revenus sur le mobile

Le revenu global des opérateurs sur le marché détail est moins important que sur le fixe, mais en hausse tout de même pour atteindre 3,430 milliards d’euros. « Il progresse de 2,0 % en un an, après une contraction de 1,0 % au quatrième trimestre 2020 et deux trimestres de quasi-stabilité au troisième et quatrième trimestre 2020 ».

La facture moyenne par SIM est de 15,7 euros HT, stable sur un an (parfois avec de petites variations). « Le repli constant du revenu des services de roaming out depuis le deuxième trimestre 2020 (-59,2 % en un an au premier trimestre 2021), dû principalement à la réduction des déplacements à l’étranger liée à la crise sanitaire, continue de peser en partie sur la croissance du revenu des services mobiles », rappelle le gendarme des télécoms.

On surveillera les chiffres du second trimestre avec une attention particulière, les opérateurs de téléphonie mobile s'étant relancés début mai dans une guerre des prix avec des offres que l’on n’avait pas vu depuis des années et qui sont à nouveau tombées à 5 euros par mois avec 20 Go de data. Free vient pour sa part de lancer son offre Flex, prenant la suite de sa location de smartphones sans entrer dans le jeu des subventions et autres coûts « cachés ».

La consommation data en très légère baisse : 1,836 exaoctet

Sur le volume total des données consommées, l’Arcep note pour la première fois une petite baisse par rapport au trimestre précédent : 1,836 exaoctet, contre 1,838 exaoctet fin 2020. Sur un an, la croissance reste de mise (+11,6 %), mais elle est largement plus contenue que les 47,1 % d’augmentation début 2020 (par rapport à début 2019).

On retrouve le même tassement sur la consommation moyenne des données par carte SIM active : 10,1 Go par mois au premier trimestre 2021, contre 10,3 Go et 10,1 Go les trimestres précédents. 9,6 Go début 2020.

Arcep Q1 2021Arcep Q1 2021

Toujours beaucoup d’appels voix, la VoWiFi prend du volume

Au premier trimestre, l’usage des communications vocales est en baisse de 3 % sur un an, mais il faut rappeler que l’année dernière la crise sanitaire avait fait exploser cet indicateur. Les appels vocaux depuis un smartphone restent quoi qu’il en soit « élevés et supérieurs aux niveaux observés en 2019, avant la crise sanitaire ».

La progression du VoWifi (communications vocales passant par le Wi-Fi) « reste très soutenue au premier trimestre 2021, même si elle a été divisée par deux en un an : +59,5 %, contre +121,8 % au premier trimestre 2020 ». Cette technologie reste par contre encore peu utilisée : le trafic représente 1,9 milliard de minutes ce trimestre, soit « 3,8 % de la consommation mobile totale ».

Le nombre de SMS et MMS continue de baisser

L’âge d’or des SMS et MMS est définitivement derrière nous : « Le nombre de messages (SMS et MMS) émis sur les réseaux mobiles, 30,5 milliards au premier trimestre 2021, diminue depuis fin 2016 ». La baisse « s’est fortement intensifiée depuis le deuxième trimestre 2020 en raison de la crise sanitaire ».

Entrons dans le détail : « Au premier trimestre 2021, le nombre de SMS envoyé recule de 24,4 % en un an, il diminuait de seulement -5,6 % en un an un an auparavant ». Sur les MMS, qui représentent 1,4 milliard de messages, le nombre se réduit également, pour le troisième trimestre consécutif.

Le roaming in/out souffre toujours de la crise

Sans surprise, le revenu du roaming-out (quand les clients des opérateurs se déplacent à l’étranger) est en baisse de 59,2 % par rapport au premier trimestre 2020. « Alors que les usages vocaux et de données continuaient de progresser au premier trimestre 2020 (respectivement +6,6 % et +36,3 % en un an), ces consommations diminuent fortement depuis, de -14,7 % et -22,7 % en un an au premier trimestre 2021 ». « Ces reculs sont toutefois deux fois inférieurs à ceux relevés au deuxième trimestre 2020 (période du premier confinement) », précise l’Autorité.

Même chose avec le roaming-in (quand des clients étrangers viennent en France) : « Le volume des communications vocales et de données en roaming in décroissent, respectivement de -12,5 % et -16,3 % en un an au premier trimestre 2021. Même si ces reculs sont près de deux fois inférieurs à ceux relevés au deuxième trimestre 2020, ces usages progressaient encore au premier trimestre 2020 (respectivement +1,1 % et +38,6 % en un an) ».

L’intégralité de l’observatoire des marchés des communications électroniques de l’Arcep se trouve par ici.

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