Au Computex, AMD évoquait ses plans en matière de processeurs. Si tout le monde avait les yeux tournés du côté de Zen 4 et du socket AM5, une autre annonce attirait notre attention : Mendocino. Un SoC d'entrée de gamme, basse consommation, basé sur Zen 2 mais surtout pensé pour intégrer des machines à petit prix.
En matière de composants informatiques, c'est en général « la plus grosse » qui fait la Une, mais ce n'est pas toujours la plus intéressante, surtout au quotidien. En effet, les utilisateurs sont le plus souvent en recherche de compromis entre les performances, la consommation et... le prix final de leur machine.
Les CPU mobiles d'AMD à l'heure de la sobriété
C'est d'autant plus vrai pour les PC portables, prisés des étudiants ou des employés régulièrement en déplacement, avec parfois des besoins purement bureautiques. Permettre aux intégrateurs de proposer des machines fines, autonomes et abordables est un véritable enjeu pour les concepteurs de CPU, surtout à l'heure des Apple M1/M2.
Sur ce terrain, AMD avait une offre plutôt limitée ces dernières années, du fait de sa stratégie du « one die fits all », consistant à utiliser une même puce pour couvrir presque l'intégralité du marché. La société a donc décidé de revoir ses plans en la matière et annoncé le projet Mendocino, un SoC gravé en 6 nm, intégrant 4 cœurs Zen 2, 6 Mo de cache, une solution graphique Radeon 610M, gérant la LPDDR5, avec un TDP de seulement 8 à 15 watts.
L'ensemble se veut donc assez compact, ne misant pas principalement sur la performance brute, mais plutôt sur une position de « sweet spot » destiné aux machines d'entrée de gamme, entre 399 et 699 dollars.
Une offre repensée, pour les PC portables
Aujourd'hui, le constructeur a décidé d'en dire un peu plus sur ce projet, désormais connu sous le nom d'Athlon et Ryzen de série 7020. Il s'agira de la gamme « U » de cette 7e génération, qui sera rejointe l'année prochaine par d'autres solutions visant des besoins plus gourmands : les puces de série 7030, 7035, 7040 et 7045, sur lesquelles nous n'avons pas plus de détails pour le moment. Il sera intéressant de voir quelle place sera laissée à Zen 4.
Même s'il s'agit d'une puce de compromis, l'ambition d'AMD est grande. Le constructeur annonce des performances meilleures qu'un Intel Core i3-1115G4 et une autonomie allant jusqu'à 12 heures. Un chiffre qui est à la fois élevé et faible lorsque l'on sait que certains peuvent atteindre plus de 20 heures. Mais les coûts réduits des machines à petit prix se retrouvent aussi sur ce genre de caractéristiques. À voir donc.
Un Athlon et deux Ryzen pour commencer
AMD indique que sa puce est dotée de nombreuses technologies modernes, de la décompression des flux vidéo AV1 à la capacité de jouer à de petits jeux en 720p avec sa solution graphique exploitant l'architecture RDNA2, en passant par des solutions de type Wake-on-Voice, charge rapide et autre gestion de la biométrie. Les machines exploitant Mendocino devraient également être équipées de SSD PCIe (NVMe) soudés, rapides et peu coûteux.
La série 7020 doit inonder le marché en 2023 à travers des puces Athlon, Ryzen 3 et 5. Une segmentation qui perdurera donc, alors qu'Intel vient de faire le choix inverse, réunifiant son entrée de gamme sous un nom unique. Trois puces sont évoquées par les équipes de Lisa Su pour le moment, toutes avec un TDP de 8 à 15 watts :
- Athlon Gold 7220U : 2C/4T, de 2,4 à 3,7 GHz, 5 Mo de cache
- Ryzen 3 7320U : 4C/8T, de 2,4 à 4,1 GHz, 6 Mo de cache
- Ryzen 5 7520U : 4C/8T, de 2,8 à 4,3 GHz, 6 Mo de cache
De premières machines devraient voir le jour d'ici les fêtes de fin d'année, chez Acer, HP ou Lenovo. Espérons que cette annonce donnera également quelques idées aux fabricants de mini PC...
David Legrand est responsable de l'évaluation Hardware chez Clever Cloud. Dans le cadre de la publication de ses articles dans nos colonnes, il s'est engagé à suivre notre charte d'engagements déontologiques.