Le possible avènement d’une offre de streaming audio chez Youtube ou Apple provoque l’émoi de l’Adami. La société de gestion collective qui représente les artistes interprètes craint comme la peste ce nouveau virage chez les géants du net.
YouTube pourrait lancer des offres de streaming audio sur abonnement a-t-on appris dans les colonnes de Fortune. Même mouvement chez Apple qui envisagerait de lancer une offre similaire. Si l'information est confirmée, ces géants noueraient de nouveaux partenariats avec les ayants droit.
Et c’est justement cette accélération qui inquiète les artistes-interprètes. Au sein de l’Adami, ils anticipent « que dans un avenir très proche toute la chaine de production et de diffusion culturelle sera concentrée entre les mains de quelques-uns ». Avec deux acteurs de premier ordre : « Apple et Google détiennent les appareils, ont le pouvoir sur le prix public et imposent leurs conditions pour l’accès aux contenus. Dans le même temps, le nombre de plateformes françaises et européennes se réduit et il faut craindre que des acteurs aujourd’hui importants comme Spotify ou Deezer ne pourront y survivre ».
Ils appellent à l’aide Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, et Fleur Pellerin, ministre des l’Economie numérique, pour que les mesures nécessaires soient prises. L’Adami craint en effet une menace pour la diversité et sa régulation. Surtout elle regrette que les producteurs « décident de s’extraire de la gestion collective pour traiter directement et individuellement avec ces plateformes », alors que dans le même temps, voilà « un des outils majeurs de régulation que l’on affaiblit au profit de simples intérêts financiers de court terme ». Enfin, elle rappelle selon elle que « seule la gestion collective garantit une neutralité économique favorable à tous les utilisateurs de répertoires, petits ou majeurs et surtout une juste rémunération des auteurs, des compositeurs et des artistes ».