La build 22000.51 est désormais disponible via le programme Insiders (ou UUP Dump). L'éditeur revient sur ses nouveautés dans un billet de blog et évoque la préversion d'Office adaptant son design ou ARM64EC. Sur la question de la compatibilité il insiste sur la légitimité de ses critères, indiquant qu'ils « sautent » pendant la phase de test pour permettre d'identifier de futures évolutions (notamment pour les premiers Ryzen). Pas un mot par contre sur l'obligation de connexion à un compte Microsoft dans la version Famille.
Comme prévu, Microsoft a dévoilé Windows 11 lors d'une conférence qui se tenait à 17 heures que l'on pourrait résumer ainsi : « pénible et sans surprises » ou presque. En effet, pour passer à cette nouvelle version il faudra une machine compatible, avec plusieurs critères assez stricts.
Windows 11 est désormais officiel, disposant d'une page dédiée sur le site de Microsoft. Si nous reviendrons demain plus en détails sur l'ensemble des nouveautés annoncées, un point mérite attention : l'éditeur a publié la liste des exigences matérielles et spécifications minimales de Windows 11, certaines étant contraignantes.
« Si votre appareil ne répond pas à cette configuration, vous pourriez ne pas pouvoir installer Windows 11 et devriez peut-être envisager d’acheter un nouveau PC » précise l'entreprise.
- Notre dossier sur l'histoire de Windows
- Pour Windows 11, l'enjeu sera aussi technique
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Prérequis pour Windows 11 : trop stricts
En plus de l'habituel processeur (64 bits) à 1 GHz ou plus avec 4 Go de mémoire, il faut 64 Go de stockage, une carte graphique DirectX 12 (WDDM 2.x), TPM 2.0. Les machines Windows 11 doivent avoir Secure Boot activé par défaut.
Pour rappel, TPM était auparavant un module physique à avoir sur la carte mère. Depuis quelques années, il peut prendre la forme d'une solution logicielle chez AMD et Intel (fTPM/PTT) exploitant un élément sécurisé de la plateforme, ce qui explique qu'il soit imposé par Microsoft à ses partenaires intégrateurs depuis 2016.
Cette rigueur dans les prérequis est sans doute l'un des éléments qui a poussé l'entreprise à marquer une différence nette entre Windows 10 et Windows 11, un outil de test de compatibilité étant disponible.
- Télécharger l'application de contrôle de compatibilité Windows 11
- Qu'est-ce que TPM 2.0, comment le détecter et l'activer ?
- DirectX 12 et WDDM 2.x : votre carte graphique est-elle compatible ?
Malheureusement, il ne détaille pas les critères non respectés en cas d'incompatibilité. Vous êtes simplement invité à « changer de PC », on aurait aimé lire des conseils plus adaptés, invitant par exemple à vérifier que TPM 2.0 est activé dans le BIOS/UEFI. Ou une attitude plus ouverte face à des fonctionnalités parfois désactivées par défaut.
Une liste de processeurs AMD, Intel et Qualcomm compatibles assez réduite a été publiée par Microsoft, ce qui expliquer peut-être pourquoi certains ont une machine indiquée comme non compatible, alors qu'ils ont bien tous les autres prérequis d'actifs (TPM 2.0, DirectX 12, Secure Boot, etc.). C'est finalement le critère le plus limitant.
- Le guide de compatibilité matérielle complet
- Liste des processeurs AMD compatibles Windows 11
- Liste des processeurs Intel compatibles Windows 11
- Liste des processeurs Qualcomm compatibles Windows 11
Comme annoncé, Microsoft a revu l'outil de test suite aux critiques, mais il reste incomplet et ne semble pas encore mis à jour dans sa version française. Heureusement, certains ont développé des projets annexes open source comme WhyNotWin11 (qui ne gère pas encore les listes de CPU) permettant d'y voir plus clair.
Une communication floue, changeante, une ligne trop dure
Dans un document complémentaire, la société avait un temps évoqué des règles dures et souples pour la migration à Windows 11 avant de faire machine arrière. Désormais cette page précise que si vous ne respectez pas l'ensemble des critères de compatibilité, vous ne pourrez pas passer à Windows 11 (en 2022).
Un choix qui étonne, car les listes de CPU ne référencent que des modèles à partir de 2017/2018 environ, de nombreux étant absents sans que l'on sache pourquoi (les Ryzen de 1ère génération, plusieurs modèles utilisés par des Surface, etc.). Microsoft, qui bataille pour réduire la part de Windows XP, 7 et 8.x ces dernières années risque ici de se segmenter son parc récent en deux : d'un côté Windows 10, de l'autre Windows 11.
Ce, alors qu'il n'y a aucune raison technique qui justifie une telle rigueur. On comprend (et apprécie), le fait que Microsoft veuille pousser à la présence et l'activation de TPM dans sa version la plus récente, un dispositif de sécurité pratique et exploitable notamment avec des outils comme GnuPG.
Dans un billet de blog, le responsable de la sécurité Entreprise/OS, David Weston, a défendu le choix d'imposer TPM 2.0 en expliquant ses avantages et comment c'est utilisé pour la sécurité de Windows à l'avantage des particuliers et professionnels. Mais imposer la présence de TPM 2.0 aux intégrateurs est une chose. Forcer la main des utilisateurs sur la base de règles trop strictes et de listes de CPU incomplètes en est une autre.
Et ce n'est jamais la bonne approche. Surtout de manière aussi brutale et mal communiquée. On aurait en effet pu imaginer une feuille de route initiée à l'occasion de Windows 11, avec des alertes affichées ici ou là dans premier temps, puis un calendrier menant à la mise en place d'exigences plus dures. Mais non, Microsoft a semble-t-il décidé qu'il fallait imposer ses différents critères, au risque d'un bras de fer avec ses clients.
Il reste maintenant à voir ce qui sera réellement exigé lors de la publication des préversions et de leurs évolutions. On imagine mal l'éditeur empêcher l'installation de son dernier OS sur un système dont le CPU ne serait pas compris dans une liste bien trop courte. Ce qui ne manquerait pas de faire réagir.
Avec un peu de chances, Microsoft finira par revenir à la raison lorsqu'il précisera ses règles.
La préversion d'ici quelques jours
Microsoft a d'ores et déjà annoncé qu'une préversion serait disponible la semaine prochaine, l'éditeur ayant détaillé comment cela se passera selon la compatibilité de votre machine :

On note également qu'un « Windows 11 Famille nécessite une connectivité Internet et un Compte Microsoft pour terminer la configuration de l’appareil lors de la première utilisation ». Ce qui n'est pas indiqué pour Windows 10, même si certaines machines vendues ont déjà une telle exigence. Il faudra vérifier ce qu'il en est en pratique.
Dès que la première préversion sera disponible, nous effectuerons différents tests pour comprendre les critères imposés ou non. Espérons également que l'outil de compatibilité sera revu pour être plus clair en cas de refus. Microsoft devrait sans doute s'expliquer sur ses choix d'ici là.