La députée Axelle Lemaire, qui représente les Français établis en Europe du Nord, vient de s’inquiéter au travers d’une question parlementaire de « la complexité avérée du système d'accès au vote par internet », qui fut utilisé dans certaines circonscriptions lors des élections législatives de juin dernier. Pointant différents dysfonctionnements, l’élu réclame « certaines mises à jour dans la perspective de l'organisation des prochains scrutins ».
Via le site du MAE.
Ne remettant pas directement en cause le principe même du vote électronique, Axelle Lemaire s’inquiète néanmoins de deux principaux problèmes étant survenus lors de précédents scrutins. Tout d’abord, elle explique que le système de vote électronique fonctionne grâce à la version 1.6 de Java. Or la plupart des ordinateurs sont selon elle actuellement équipés d’une version plus récente, la 1.7. « Ce réquisit de configuration technique oblige les électeurs à installer une ancienne version du logiciel Java pour être en capacité de voter, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes de sécurité » fait ainsi valoir la parlementaire. De plus, certains votants ont pu être « confrontés à la difficulté technique "d'abaisser" un logiciel vers une version plus ancienne ».
Deuxièmement, Axelle Lemaire s’inquiète d’un problème administratif survenu lors des dernières élections. La députée explique en effet que « de nombreux électeurs se sont trouvés dans l'incapacité de voter du fait d'une mauvaise saisie de leur adresse mèl par les postes consulaires lors de leur inscription sur les listes électorales ». Même après avoir remarqué ces erreurs, l’administration n’avait « pas de moyen légal de changer l'adresse mèl saisie, du fait de l'annualité du recensement électoral, interdisant toute modification de liste après le 31 décembre de l'année qui précède le scrutin ».
Audit sur le vote électronique
Pour la députée, « ces multiples difficultés » représentent « autant d'entraves à un accès égal au scrutin pour tous les électeurs ». Elles sont également « susceptibles d'expliquer la participation faible aux élections de juin 2012 », l’abstention ayant régulièrement frôlé l’année dernière les 80 % s’agissant des Français établis à l’étranger. Axelle Lemaire demande donc à Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée en charge des Français de l'étranger, de lui faire savoir quelles « mises à jour » seraient envisageables dans la perspective de l'organisation des prochains scrutins.
La locataire du Quai d’Orsay devrait d’ailleurs avoir d’ici quelques mois de précieux éléments pour répondre à la question de l’élue. Le ministère des Affaires étrangères a effectivement lancé en janvier un marché public visant à auditer le système de vote électronique par Internet. Le rapport du prestataire est attendu pour fin juillet.
Rappelons que plusieurs dysfonctionnements avaient déjà été signalés lors des dernières élections législatives s’agissant du vote électronique, notamment dans la circonscriptions des Français du Bénélux, où l’on ne comptait que 14 623 bulletins pour les 14 624 émargements décomptés. Cet écart de une voix, si minime soit-il, permettait selon certaines organisations telles que le Parti Pirate de remettre en question la sincérité du scrutin. Saisi pour l’occasion, le Conseil constitutionnel a néanmoins refusé d’invalider l’élection, dans une décision rendue le mois dernier.