Une nouvelle approche pour « la construction d'un Internet quantique sécurisé »

Une nouvelle approche pour « la construction d’un Internet quantique sécurisé »

Un sac de nœuds quantique

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Sébastien Gavois

Publié dans

Sciences et espace

08/10/2020 12 minutes
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Une nouvelle approche pour « la construction d'un Internet quantique sécurisé »

La communication quantique existe depuis des années pour échanger des clés cryptographiques, notamment via l’utilisation de photons intriqués. Des chercheurs ont réussi à faire de même avec un seul photon, mais deux fibres optiques « enchevêtrées ». Une méthode qui serait plus robuste et « facile » à mettre en œuvre. Explications.

Le monde – bien étrange – de la physique quantique s’entrechoque avec celui de l’informatique depuis de nombreuses années. On parle ainsi régulièrement de supercalculateurs avec des qubits (ou bits quantiques), mais aussi d’échanges quantiques de clés cryptographiques pour obtenir un chiffrement avec « une sécurité absolue » dans les réseaux.

Le CEA se fait l’écho de travaux qui signeraient une avancée significative sur ce dernier point. Des chercheurs « sont parvenus pour la première fois à "intriquer" les sorties de deux fibres optiques partageant un photon unique à deux kilomètres de distance. Par ce tour de force, ils montrent comment une forme d'intrication quantique simple à produire peut être distribuée puis détectée sur de longues distances ».

Vous êtes perdu dans les termes techniques et la portée réelle de cette annonce ? Pas de panique, on vous explique calmement de quoi il retourne, en commençant par l’intrication… qui nécessite (on s’en excuse par avance) quelques rappels sur la physique quantique.

Quantique, superposition, intrication : vous avez les bases ?

En physique, il y a deux mondes bien distincts et aucune passerelle – pour le moment ? – permettant de passer de l’un à l’autre. D’un côté, la physique classique que nous connaissons tous, qui décrit parfaitement notre environnement quotidien et les objets qui nous entourent. Ils ont ainsi une position, une masse et une vitesse parfaitement définie, rien de neuf sous le Soleil.

Mais cette physique classique « devient inopérante à l’échelle microscopique des atomes et des particules » ; la physique quantique prend alors le relai avec des règles totalement différentes, dont les concepts sont difficiles à appréhender. On passe dans un monde avec des « situations qui nous demandent de changer radicalement notre vision du monde », explique le CEA.

Premier point à prendre en compte : en physique classique, un corpuscule (atome, particule) et une onde (lumière, électricité) sont différents les uns des autres, alors que ce n’est plus le cas dans la mécanique quantique : « pour elle, un photon, un électron ou même un atome sont à la fois une onde et un corpuscule », avec d’importantes conséquences.

La fameuse superposition du chat de Schrödinger

Un objet quantique peut en effet se trouver « dans une superposition d'états qui est une sorte de potentialité de tous ses états possibles ». Il a des probabilités d’être ici ou là (ou à plusieurs endroits à la fois), mais « on ne peut être certain qu'il est en un seul lieu que lorsqu’on effectue une mesure ». L’état est alors figé dans une des possibilités, avec une détermination au hasard. 

Un des exemples les plus connus est le chat de Schrödinger, une vision de l’esprit proposée par le physicien et théoricien Erwin Schrödinger : « Il a imaginé un chat "quantique", enfermé dans une boîte sans fenêtre en présence d’un poison déclenché par un processus quantique. Tant que la boîte n’est pas ouverte, on ne sait pas si le processus quantique a déclenché le mécanisme, le chat est à la fois [on parle bien des deux états, pas de l’un ou l’autre, ndlr] mort et vivant avec des probabilités dépendant du processus », explique le CEA.

Vous n’êtes pas sûr de tout comprendre à la physique quantique ? C’est normal, pas d’inquiétude. Le contraire serait même étonnant, sauf pour les spécialistes du sujet. On ne peut en effet s’empêcher de reprendre la fameuse citation attribuée à Richard Feynman, prix Nobel de physique en 1965 : « si vous croyez comprendre la mécanique quantique, c'est que vous ne la comprenez pas ».

Du paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen à l’expérience d’Alain Aspect

Maintenant que les bases sont grossièrement posées (les puristes nous pardonneront les approximations et les oublis), passons à l’intrication ou l’enchevêtrement quantique. Il s’agit d’un « processus selon lequel les états quantiques de deux systèmes (spins, atomes) sont corrélés à longue distance, empêchant d’attribuer de manière univoque un état précis à un élément du système », détaille l’Institut UTINAM (Univers, Temps-fréquence, Interfaces, Nanostructures, Atmosphère et environnement, Molécules) du CNRS. Il ajoute que « ce phénomène est utilisé dans de nombreux protocoles d’information quantique ».

Pour résumer, l’intrication implique que les changements de deux particules ne sont pas « indépendants ». Une action sur l’une entraine un changement sur l’autre : elles sont irrémédiablement liées.

Si l'on prend deux particules quantiques intriquées, elles sont donc liées l’une à l’autre, même si on les sépare, y compris sur de longues distances. Mesurer une propriété d’une des deux particules intriquées – par exemple le spin – entraine automatiquement et immédiatement la détermination de cette propriété pour la seconde. Impensable pour Einstein, Podolsky et Rosen qui ont formulé le paradoxe EPR.

Deux cas sont à distinguer. Soit les deux particules communiquent entre elles d’une manière ou d’une autre. Problème, en éloignant suffisamment les particules, cet échange d’information devrait aller plus vite que la lumière, violant la théorie de la relativité restreinte de… Einstein.

Soit la présence de « variables cachées » pourrait expliquer l’intrication de la physique quantique. Nos connaissances seraient en fait trop limitées pour en comprendre le fonctionnement global. Pour Einstein, « si les deux particules ont des propriétés similaires au moment de la mesure, c'est qu'elles ont acquis ces propriétés lors de leur interaction initiale, et qu’elles les ont conservées après leur séparation ». Une conclusion immédiatement et formellement contestée par un autre spécialiste : Niels Bohr. 

En 1964, John Bell, théoricien irlandais travaillant au CERN, « montre que les positions respectives de Niels Bohr et d’Albert Einstein conduisent à des prédictions différentes. Il écrit des inégalités qui, appliquées aux résultats de mesures bien choisies portant sur des particules intriquées, permettraient de trancher le débat ». Il faudra encore attendre près de 20 ans qu’une expérience – menée par le Français Alain Aspect – apporte des résultats probants.

On ne rentrera pas dans les (complexes) détails, sachez simplement que « les résultats violent de façon très nette les inégalités de Bell, et sont en excellent accord avec les prédictions quantiques. On ne peut ainsi pas se représenter des particules intriquées comme « deux systèmes distincts portant deux copies identiques d’un ensemble de paramètres déterminant la totalité des propriétés physiques ». Il n’y a donc pas de variables cachées. Il faut donc « admettre qu’il s’agit d’un système unique, « inséparable », décrit par un état quantique global », peu importe la distance les séparant.

Pour en savoir davantage, on ne peut que vous encourager à regarder la vidéo ci-dessous – simple, didactique et complète – de Science Étonnante, d’autant qu’elle ne dure qu’une vingtaine de minutes. Vous pouvez également lire cette fiche du CNRS sur « Le débat Bohr-Einstein et l’intrication quantique à l’épreuve de l’expérience ».

L’intrication au service des réseaux de télécommunication…

Revenons à nos moutons et à l’annonce du CEA. Nous savons désormais que l’intrication quantique est un phénomène liant deux systèmes, des particules par exemple. Et c’est important pour la suite : « Sans cesser de s'en émerveiller, les physiciens ont appris à utiliser l'intrication et à imaginer des applications technologiques sans équivalent classique », explique le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives.

Une des applications concrètes consiste « à utiliser l'intrication pour développer des réseaux de communication sécurisés, une sorte d'Internet quantique avec des garanties de sécurité sans précédent ». Les chercheurs travaillent par exemple avec des paires de photons intriquées : tout changement sur l’un est répercuté sur l’autre et vice-versa. 

Il existe deux manières de chiffrer un message : symétrique et asymétrique, chacun avec ses avantages et inconvénients. Dans le premier cas, la clé servant à chiffrer et déchiffrer le message est la même, tandis que dans le second il y a deux clés : une publique et une privée. Le chiffrement asymétrique – comme l’algorithme RSA – peut être cassé avec une puissance de calcul suffisante (par exemple avec un ordinateur quantique). De son côté, le chiffrement symétrique à l’avantage de pouvoir y résister… mais il faut s’échanger la clé à l’abri des regards indiscrets, pas facile sur les réseaux de communications.

La communication quantique entre en piste : l’échange de clé se fait grâce aux lois de la physique quantique. Des photons (de la lumière, qui peut donc passer par les fibres optiques) peuvent par exemple faire office de porteur de la clé de chiffrement. Si elle est interceptée sur le réseau, elle devra être lue et la superposition sera brisée immédiatement sur tous les photons intriqués. L’émetteur et le destinataire de la clé en sont donc immédiatement informés. Ils peuvent également avoir la certitude que la clé n’a pas été interceptée. Elle est ensuite utilisée pour chiffrer les messages, qui peuvent prendre un canal classique. Là encore, Science Étonnante propose une vidéo.

Dans une interview au Monde, Grégoire Ribordy – PDG d’ID Quantique, qui vend des systèmes d’envoi de clés de chiffrement reposant sur la physique quantique – explique le procédé : « Envoyer une clé entre deux points est comme envoyer des balles avec des 0 et des 1 écrits dessus […] Le défaut est que cela peut être intercepté. La physique quantique permet de faire cet échange avec des balles “fragiles” comme des bulles de savon, si bien que, si on les intercepte, leur message est perdu ».

Le problème étant que « ces techniques sont limitées en distance à cause des pertes dans les fibres optiques et de la disparition des propriétés quantiques […] On ne peut pas dépasser les 100 kilomètres », expliquait alors Eleni Diamanti (chercheuse CNRS au laboratoire d’informatique de Sorbonne Université) à nos confrères. En effet, sur une trop grande distance les fameuses « bulles de savon » éclatent toutes seules. 

Une solution, notamment utilisée par les Chinois, est de passer par des satellites, car l’air atténue moins le signal que des fibres optiques. Des expériences se sont déjà déroulées pour échanger des clés de chiffrement entre la Chine et l’Autriche par exemple. On parle bien ici d’échanger des clés, pas des messages en entier.

…et maintenant avec de l’enchevêtrement à un seul photon

Attachez vos ceintures, car maintenant des chercheurs travaillent sur « l'intrication à un photon », alors que le schéma classique consiste à utiliser « une paire de photons dont les états de polarisation sont corrélés », comme nous venons de l’expliquer.

Comment diable réaliser une telle opération ? Le principe tient en trois lignes : « Pour produire l'intrication à un photon, il leur « suffit » de disposer d'une source de photons uniques, d'une lame semi-réfléchissante et de deux fibres optiques. Là où deux photons partageaient un état de polarisation, deux « chemins optiques » partagent un photon unique ». 

Vous voulez maintenant la bonne ou la mauvaise nouvelle ? Commençons par la bonne : « la production de l'intrication à un photon est beaucoup plus simple que celle à deux photons ». La mauvaise maintenant : « il en va tout autrement de la détection ». Les scientifiques doivent en effet réussir à mettre en évidence la corrélation entre les propriétés des deux fibres optiques, « à savoir présence, absence ou encore à la fois présence et absence de photon ». L’intrication quantique se passe donc sur les deux fibres, pas sur le photon.

Pour arriver à la détecter, la solution trouvée par les chercheurs est finalement assez « simple » (facile à dire après coup) : « en ajoutant un peu de lumière dans les deux fibres optiques, il devient possible de détecter ces trois configurations qui signent la corrélation recherchée ». Cette méthode fonctionne localement au niveau de la lame semi-réfléchissante, mais aussi à longue distance : 2 km dans le cas présent. 

Quantique
Crédits : ipopba/iStock

Plus robuste et plus simple à produire

Pour résumer, les chercheurs ont ainsi produit « un lien élémentaire de réseau quantique "complet", incluant le dispositif d'"annonce" de l'intrication ». Mieux encore, il est possible d’étendre ce lien à plus de deux kilomètres grâce à l’utilisation de répéteurs quantiques afin de diviser un réseau plus grand en plusieurs « liens élémentaires ».

L’intrication quantique à un seul photon est un choix intéressant, car cette technique est, selon les chercheurs, plus robuste que celle à deux photons : « Pour une liaison de 100 km, la probabilité que l'intrication soit préservée atteint 10 % pour un photon et seulement 1 % pour deux ».

Cette technique devra maintenant sortir des laboratoires et passer l’épreuve de la commercialisation pour valider son intérêt. Dans tous les cas, c’est, pour le CEA « une étape importante vers la construction d'un Internet quantique sécurisé ».

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Quantique, superposition, intrication : vous avez les bases ?

La fameuse superposition du chat de Schrödinger

Du paradoxe Einstein-Podolsky-Rosen à l’expérience d’Alain Aspect

L’intrication au service des réseaux de télécommunication…

…et maintenant avec de l’enchevêtrement à un seul photon

Plus robuste et plus simple à produire

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Commentaires (33)


Et la (télé)médecine quantique devint réalité :transpi:


Y a quelques conférences d’Alain Aspect qui expliquent très bien en détail toute la première partie de l’article. Faut juste avoir quelques heures devant soi !
https://www.youtube.com/watch?v=_kGqkxQo-Tw (Le photon onde ou particule ?)
https://www.youtube.com/watch?v=JCfeEPTeSdA (L’intrication quantique)
https://www.youtube.com/watch?v=1YhUvCnQPVg (De la dualité onde-particule à l’intrication)



En physique, il y a deux mondes bien distincts et aucune passerelle – pour le moment ? – permettant de passer de l’un à l’autre.




C’est inexact : la physique quantique conduit aux mêmes résultats que la physique classique à son échelle (elle l’a supplanté pour ainsi dire). De plus certains physiciens n’ont pas désespéré de rendre la physique quantique moins « étrange », c’est-à-dire moins statistique et plus déterministe comme par ex. G. ’t Hooft. (Note : je n’ai pas d’avis sur la question, donc inutile de me débiter votre interprétation favorite.)


Ce qui pose problème c’est la gravitation. Les physiciens ont réussi à transposer les forces électromagnétiques, nucléaire faible et nucléaire forte de la physique classique au niveau de la physique quantique, mais pas la gravitation.



Le hors série d’octobre de Science et Vie “Quantique, un nouvel âge d’or” est parfait pour s’y mettre.


un jour je mettrais vraiment le nez dans la théorie de la physique quantique.
merci pour l’article qui fait déjà une vulgarisation sympa, ça doit être dur de ne pas trop s’étendre. merci pour les liens aussi :)
un internet quantique ce serait un internet sans écoute et interception alors ? un vrai réseau neutre ?


Popcorn ? Non, efferalgan ^^;



(reply:1829215:Palourde Yourself)




Le patient est mort et vivant à la fois ? :eeek2:


Si j’ai bien compris les bases, tant que la mesure n’est pas faite c’est possible. :D


SebGF

Si j’ai bien compris les bases, tant que la mesure n’est pas faite c’est possible. :D


c’est “une logique”, un peu, ‘spéciale”…le coup du Chat !
(“vivant, ET mort” en même-temps) :reflechis:


SebGF

Si j’ai bien compris les bases, tant que la mesure n’est pas faite c’est possible. :D



SebGF a dit:


Si j’ai bien compris les bases, tant que la mesure n’est pas faite c’est possible. :D




C’est pire que ca: en faisant la mesure tu risques de perturber le milieu et tuer ton patient :)



SebGF a dit:


Si j’ai bien compris les bases, tant que la mesure n’est pas faite c’est possible. :D




Comme l’a esquissé tmtisfree, ça aussi c’est une interprétation. C’est un peu dérangeant de penser que si il n’y a pas d’humain pour mesurer alors tout reste dans un état superposé


Il y a de la SF sur l’éventualité que l’observation par spécifiquement l’homme aurait un effet sur la réduction des états superposés (je peux pas dire de nom, ça serait un spoiler :transpi:)
J’ai pas aimé l’histoire que j’ai trouvée très alambiquée et un peu incohérente, mais l’idée est intéressante.



Plus largement sur les interprétations, j’ai toujours été étonné qu’on ne présente pas plus souvent la mécanique quantique sous l’angle de l’anti-réalisme scientifique. Après tout, la mécanique quantique ce n’est qu’un modèle mathématique qui marche particulièrement bien.
Aucune garantie que ce soit une description de la réalité (si tenté que la notion de réalité ait un sens). Parler de chat mort, vivant ou les deux à la fois, c’est postuler un caractère réel au modèle sur lequel on ne peut pas avoir de certitude.



Je précise que je n’y connais pas grand chose, il n’est donc pas exclut que les § précédents soient du gros caca.


Zerdligham

Il y a de la SF sur l’éventualité que l’observation par spécifiquement l’homme aurait un effet sur la réduction des états superposés (je peux pas dire de nom, ça serait un spoiler :transpi:)
J’ai pas aimé l’histoire que j’ai trouvée très alambiquée et un peu incohérente, mais l’idée est intéressante.



Plus largement sur les interprétations, j’ai toujours été étonné qu’on ne présente pas plus souvent la mécanique quantique sous l’angle de l’anti-réalisme scientifique. Après tout, la mécanique quantique ce n’est qu’un modèle mathématique qui marche particulièrement bien.
Aucune garantie que ce soit une description de la réalité (si tenté que la notion de réalité ait un sens). Parler de chat mort, vivant ou les deux à la fois, c’est postuler un caractère réel au modèle sur lequel on ne peut pas avoir de certitude.



Je précise que je n’y connais pas grand chose, il n’est donc pas exclut que les § précédents soient du gros caca.


De ce que je comprends, c’est que la physique quantique est potentiellement aussi vrai que la relativité générale ou la physique classique. Chacun, à son échelle explique assez bien les comportement de la matière (de l’espace, du temps, de l’energie…). Mais dès que tu l’utilises à une autre échelle, ça peut vite se casser la gueule. Tout ça, c’est effectivement des modèles mathématiques d’un phénomène que l’on ne connaît finalement pas du tout. Cependant, ces modèles permettent de faire des prédictions à leur échelle d’application qui se vérifient bien souvent.



Estya a dit:


un internet quantique ce serait un internet sans écoute et interception alors ? un vrai réseau neutre ?




Non. Les promesses en ce domaine sont très exagérées. Cf. mon article https://www.bortzmeyer.org/communication-quantique.html ou bien celui de l’ANSSI https://www.ssi.gouv.fr/agence/publication/lavenir-des-communications-securisees-passe-t-il-par-la-distribution-quantique-de-cles/ qui expliquent tous les deux pourquoi l’échange quantique de clés ne sert pas à grand’chose.


Même sans atome déclenchant le poison dans la boîte du chat (bref, sans l’aspect “quantique”), le chat peut être considéré mort et vivant aussi en physique classique, tant qu’on ouvre pas la boîte, non? Qui sait s’il n’a pas fait un AVC? Bref, il ne s’agit pas plutôt de statistiques, au fond, dans tout ça? Même l’exemple censé vulgariser m’échappe :boulet:



thotor a dit:


Même sans atome déclenchant le poison dans la boîte du chat (bref, sans l’aspect “quantique”), le chat peut être considéré mort et vivant aussi en physique classique, tant qu’on ouvre pas la boîte, non? Qui sait s’il n’a pas fait un AVC? Bref, il ne s’agit pas plutôt de statistiques, au fond, dans tout ça? Même l’exemple censé vulgariser m’échappe :boulet:




Pendant longtemps, des gens ont en effet dit que le débat était purement philosophique, que la théorie classique (le chat est vivant ou mort) et la théorie quantique (le chat est dans une superposition d’états) donnaient les mêmes prédictions en pratique. Bell https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Stewart_Bell a démontré que non, ce n’est pas juste une question d’ignorance de notre part, qu’on pouvait concevoir une expérience qui donne des résultats différents, et Aspect https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Aspect a ensuite expérimentalement prouvé que c’était la quantique qui avait raison.


Pour compléter les liens donnés précédemment, voici une vidéo de vulgarisation sur la suprématie quantique expliquant très bien les états quantique https://www.youtube.com/watch?v=cNoiw6jMCz4




  • Conférence donnée le 12 mars 2020 par Julien Bobroff, dans le cadre du cycle « Une question, un chercheur », ouverte aux élèves de classes préparatoires et aux étudiants de licence *



tazvld a dit:


De ce que je comprends, c’est que la physique quantique est potentiellement aussi vrai que la relativité générale ou la physique classique. Chacun, à son échelle explique assez bien les comportement de la matière (de l’espace, du temps, de l’energie…). Mais dès que tu l’utilises à une autre échelle, ça peut vite se casser la gueule. Tout ça, c’est effectivement des modèles mathématiques d’un phénomène que l’on ne connaît finalement pas du tout. Cependant, ces modèles permettent de faire des prédictions à leur échelle d’application qui se vérifient bien souvent.




Elles sont vraies toutes les deux a leurs échelles. Les équations de Newtons sont toujours bonnes tant que le champ gravitationnel n’est pas trop grand. On l’utilise toujours pour la navigation des satellites et autres sondes interplanétaires. Reste a trouver un modèle qui englobe Einstein et les autres délocalisés. Retournez votre copie. Vous avez 30 ans



(reply:1829274:Stéphane Bortzmeyer)




Générer du bruit pour du chiffrement ordinaire est plus utile, en effet.



Les deux théories sont deux écoles de pensée assez différentes, je parie plus sur une réconciliation entre USA et Chine. (Dans un état superposé, évidement. :D )



(quote:1829384:Idiogène)
Générer du bruit pour du chiffrement ordinaire est plus utile, en effet.



Les deux théories sont deux écoles de pensée assez différentes, je parie plus sur une réconciliation entre USA et Chine. (Dans un état superposé, évidement. :D )




Moué c’est plus de la decorehance que l’on observe ou plus une réduction du paquet de bêtise au niveau le plus fondamental au possible… En tout cas celui ou ceux qui résoudront ce problème, s’il est resolvable, devront avoir des modes de pensés aussi radicaux que se qui ont posés les bases actuelles


C’est pas si radical mais cela donne déjà une idée.



(quote:1829392:Idiogène)




Interressante cette vidéo. Je suis toujours aussi fasciné de voir l’expression d’équations assez complexes dans des domaines variés et parfois qui semble ne rien à voir entre eux. Sans connaître comment soupçonner que le sieur Shrodinger décrit aussi la trajectoire une goutte d’eau.
Ceci dit je réagissais surtout au match usa/chine :chinois:



(quote:1829215:Palourde Yourself)
Et la (télé)médecine quantique devint réalité :transpi:




Un médecin sur terre pourrais opérer quelqu’un sur mars grâce à un robot sans latence !


“chiche, oser” !!! :eeek2:


vous savez si il y a une expérience prévu d’écarter deux particules intriquées d’une grande distance pour prouver ou non que le changement d’état est plus rapide que la vitesses de la lumière ?


On a déjà prouvé que cette interprétation classique ne marche pas. C’est dit dans l’article :




Il faut donc « admettre qu’il s’agit d’un système unique, « inséparable », décrit par un état quantique global », peu importe la distance les séparant.




J’ai pas compris non plus mais je fais confiance… ou pas :D



percubabs a dit:


vous savez si il y a une expérience prévu d’écarter deux particules intriquées d’une grande distance pour prouver ou non que le changement d’état est plus rapide que la vitesses de la lumière ?




Oui mais cela ne contredit pas Einstein car aucunes informations peut être véhiculé comme ça. C’est comme l’expansion de l’univers qui est supraluminique mais comme c’est l’espace qui s’étend et pas un objet a l’intérieur qui se déplace Einstein ne se retourne pas


C’est discutable, la constante cosmologique était pour lui un problème. Et puis la “spooky action” n’a vraiment été résolue que par Bell. C’est pas si évident, loin de là.



Par contre, je me demande à quelle vitesse se déplacent les ondes gravitationnelles si tu dis que c’est l’espace qui s’étend !



(quote:1829865:Idiogène)
C’est discutable, la constante cosmologique était pour lui un problème. Et puis la “spooky action” n’a vraiment été résolue que par Bell. C’est pas si évident, loin de là.



Par contre, je me demande à quelle vitesse se déplacent les ondes gravitationnelles si tu dis que c’est l’espace qui s’étend !




Bah à la vitesse de la lumière


C’est pas intuitif pour autant, une onde gravitationnelle on la range spontanément dans la catégorie non-local.



(quote:1829882:Idiogène)
C’est pas intuitif pour autant, une onde gravitationnelle on la range spontanément dans la catégorie non-local.




Spontanément je la range nulle part car non aprehendable par mes sens. Après c’était une prédiction de la relativité générale avec comme vitesse c et cela a été mesurée il me semble



the_frogkiller a dit:


Spontanément je la range nulle part car non aprehendable par mes sens. Après c’était une prédiction de la relativité générale avec comme vitesse c et cela a été mesurée il me semble




La vitesse des ondes gravitationnelles et la de la lumière sont équivalentes à 10 puissance -14 près.



percubabs a dit:


vous savez si il y a une expérience prévu d’écarter deux particules intriquées d’une grande distance pour prouver ou non que le changement d’état est plus rapide que la vitesses de la lumière ?




Déjà fait (dans l’expérience d’Aspect, déjà citée ici) mais attention, ce n’est pas un changement d’état, c’est une mesure de l’état. Le chat de Schrödinger ne passe pas de vivant à mort. Il tait dans une superposition d’états vivant/mort et la mesure fait passer à vivant ou mort. (Et pareil pour le chat intriqué.)