De nouvelles étiquettes énergétiques arrivent, à quoi faut-il s'attendre ?

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De nouvelles étiquettes énergétiques arrivent, à quoi faut-il s'attendre ?
Crédits : george tsartsianidis/iStock

À partir du 1er mars, l’étiquetage énergétique va changer pour de nombreux produits. Terminé le A+++, on revient à une échelle allant de A à G, mieux dimensionnée pour les appareils actuels. On vous explique de quoi il en retourne et le calendrier de mise en place.

L’étiquetage énergétique des produits n’est pas tout jeune puisqu'il a été introduit en 1995. Pour la Commission européenne, il a fait ses preuves : « 85 % des consommateurs européens en tiennent compte lors de leurs achats ». Il aurait également « suscité des innovations industrielles et favorisé la concurrence, entraînant la mise sur le marché de nouveaux produits se classant de plus en plus haut sur l'étiquette ».

Quand A+, A++ et A+++ chassaient E, F et G

Il y a 25 ans, le haut de l’échelle était relativement vide et les appareils principalement dans les classes E à G. Les niveaux A, B, C et D se sont progressivement remplis, jusqu'à ce qu'il concerne le gros des troupes. Au fil des années, seuls trois ou quatre notes étaient attribuées alors que sept lettres devaient être utilisées.

Il y a une dizaine d'années, les classes A+, A++ et A+++ ont été ajoutées, E, F et G étant supprimées. Sans surprise, l’histoire s’est répétée : « Aujourd'hui, la plupart des modèles se trouvent dans les classes les plus élevées (A+++, A++, A+) et les classes les plus basses sont vides (parfois, même la classe A est vide) », explique la Commission. 

D'où un travail sur une refonte du système, en partie repensé.

Une nouvelle échelle, avec une classe A vide (pour commencer)

Car « il est désormais difficile pour les consommateurs de repérer les produits les plus performants : ils peuvent penser qu'en achetant un produit de la classe A+ ils achètent l'un des plus performants sur le marché, alors qu'en réalité, il s'agit d'un produit moyen, voire d'un des moins performants ».

Le constructeur Bosch se fait par exemple l’écho d’une étude montrant que 87 % des lave-linges en Europe sont de classe A+++, 10 % en A++ et 3 % en A+ ; soit 100 % ou presque alors qu’on a même pas attaqué la classe A. Le nouvel étiquetage revient donc à ses bases, avec des classes allant de A à G.

Adopté en 2017 il doit amener à des économies importantes – 38 TWh/an espérées – qui accompagneront l'objectif de la Commission de réduire les émissions de CO₂ de 55 % d’ici 2030, avec une « neutralité climatique » d'ici à 2050.

Cette dernière veut revenir à la méthode des années 90 : la plupart des appareils se retrouveront dans les cases D à G. « La classe A sera vide et que très peu de produits se trouveront dans les classes B et C, afin que de nouveaux produits plus économes en énergie puissent être conçus et développés et être intégrés dans ces classes ».

Tout le monde redescend de plusieurs niveaux

Ainsi, un réfrigérateur actuellement A+++ pourrait ainsi passer dans la classe C, « même s'il est aussi efficace qu’auparavant sur le plan énergétique ». Même chose pour un lave-vaisselle A++ qui pourrait se retrouver en E.

Pendant un temps, le consommateur risque donc d’être perdu… d’autant plus si les deux systèmes d’étiquettes seront présents en simultané (nous y reviendrons). Pour faciliter la transition, un calendrier en deux étapes est prévu. Les lave-vaisselles, machines à laver, réfrigérateurs (y compris les appareils de stockage de vin) et dispositifs d’affichage électroniques (téléviseurs, écrans, etc.) auront la nouvelle étiquette dès le 1er mars 2021.

Comme on peut le voir ci-dessous, elle affiche toujours des informations complémentaires sur les caractéristiques importantes du produit, mais également un QR Code renvoyant vers une description complète :

Etiquette énergie 2021 affichage electroniqueEtiquette énergie 2021 lave-vaisselle et lave-linge séchant
Voici deux exemples, pour les affichages numériques et les lave-linges

Un nouveau groupe de produits est concerné au passage : les « appareils de réfrigération disposant d'une fonction de vente directe » (ou réfrigérateurs commerciaux), que l’on trouve dans certains magasins et distributeurs automatiques. Pour les lampes, il faudra attendre le 1er septembre 2021.

Que ce soit en mars ou en septembre, « les anciennes étiquettes seront remplacées après une courte période de transition de deux semaines », promet la Commission. Il faudra alors vérifier que les fabricants, importateurs et revendeurs jouent bien le jeu. De son côté, Bosch précise que les constructeurs devront livrer leurs produits avec l’ancienne et la nouvelle étiquette à partir du 1er novembre 2020. 

Une période de cohabitation anticipée

Et c’est là que le bât blesse, comme le reconnait la Commission : « quelques rares exceptions sont prévues, par exemple lorsqu’un modèle n'est plus fabriqué. Dans ce cas, les produits de ce modèle qui se trouvent déjà dans les rayons des magasins pourront conserver leur ancienne étiquette ».

On risque donc de se retrouver avec d’anciens produits avec une efficacité énergique de classe A+/++/+++ sur l’ancienne échelle en face d’autres de classe C à G sur la nouvelle étiquette. Le consommateur pourrait alors croire que A+ c’est mieux que E, alors que ce ne sera pas forcément le cas.

Il faudra donc bien être prudent et vérifier que les échelles sont les mêmes avant de comparer deux produits. La méthode de calcul est différente et il n’existe aucune formule pour passer de l’une à l’autre. 

Nouvelle ancienne étiquette énergie

QR Code et autres changements

Comme nous l'avons évoqué plus haut, la nouvelle étiquette se distingue notamment par la présence d'un QR Code dans le coin supérieur droit, qui permet aux clients d’obtenir des informations plus détaillées sur les produits. Il permettra d'interroger la base de données européenne sur l'étiquetage énergétique (EPREL).

Les fournisseurs (fabricants, importateurs ou mandataires) doivent y enregistrer leurs appareils depuis le 1er janvier 2019. Elle sera accessible au grand public fin 2020. Selon la Commission européenne, le secteur privé et différentes ONG « sont également occupés à concevoir des apps d'aide à la décision d'achat (par exemple en facilitant le calcul des coûts sur la durée et la comparaison de différents produits) ».

Cette base EPREL sera également utile pour les autorités de contrôle. Comme les fabricants et importateurs doivent y enregistrer toute la documentation technique détaillée nécessaire aux différentes vérifications, « les informations essentielles sont ainsi disponibles de manière centralisée ».

Quelques exemples d’étiquettes

Les autres informations contiendront la consommation en kWh (par an ou par cycle selon les cas) avec une méthode de calcul remise à jour, afin de mieux prendre en compte le comportement actuel des consommateurs. Le niveau de bruit est aussi présent, avec une échelle à quatre niveaux (allant de A à D). 

Suivant les catégories de produits, « les nouvelles étiquettes peuvent également comporter des icônes montrant des informations telles que la capacité ou les dimensions du produit, le niveau de bruit ou la consommation d’eau, fournissant ainsi aux consommateurs des informations utiles visibles en un coup d'œil ».

La Commission explique que l’étiquette énergétique « est neutre du point de vue linguistique, une exigence essentielle au sein du marché intérieur de l’UE, qui compte 24 langues officielles ». En voici quelques exemples suivant les catégories de produits :

Etiquette énergie 2021

Une réévaluation des classes déjà prévue

La Commission anticipe déjà un remaniement des classes lorsque de nombreux produits seront disponibles en A et B, mais aucun calendrier n’est précisé pour le moment. Il faudra déjà s'assurer que la transition se passe bien.

Ce n’est pas son seul sujet autour des économies d’énergie, puisqu'elle a adopté de nouvelles mesures fin 2019 sur l’écoconception : « Une modification importante dans les nouvelles règles en matière d’écoconception est l’inclusion d’éléments visant à améliorer la réparabilité et la recyclabilité des appareils », notamment avec des exigences sur la garantie, la disponibilité des pièces détachées et l’accès aux informations pour les réparateurs professionnels.

Pour rappel, au 1er janvier prochain, un indice de réparabilité sera également mis en place par le gouvernement en France. Il prendra la forme d’un indice sur 10 que nous avions précédemment détaillé.

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