Fibre optique : InfraNum propose de nouvelles règles pour mettre fin à la jungle des raccordements

Fibre optique : InfraNum propose de nouvelles règles pour mettre fin à la jungle des raccordements

Coke en STOC

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Sébastien Gavois

Publié dans

Internet

05/03/2021 8 minutes
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Fibre optique : InfraNum propose de nouvelles règles pour mettre fin à la jungle des raccordements

Pour remettre de l’ordre dans les armoires de raccordement à la fibre optique, InfraNum détaille son plan d’action sur les contrats entre les opérateurs d’infrastructures, les FAI et les sous-traitants. Le but est d’améliorer la qualité des interventions – il y a urgence dans certains cas – et rééquilibrer les coûts de maintenance.

Cela fait maintenant des mois – pour ne pas dire des années – que des armoires de mutualisation pour la fibre optique sont « ravagées » avec des raccords parfois réalisés en dépit du bon sens. Le mode STOC (Sous-Traitance Opérateur Commercial) est pointé du doigt par les acteurs.

Il s’agit d’un « modèle ou contrat dans lequel l’opérateur d’immeuble (OI) [celui qui construit le réseau, ndlr] sous-traite à l’opérateur commercial (OC) [le FAI, ndlr] le raccordement du client final. Dans ce modèle, l’OI ne réalise pas le raccordement lui-même mais délègue le raccordement chez le client à l’OC via un contrat de sous-traitance ».

L’opérateur commercial peut alors faire intervenir un sous-traitant, soit un sous-traitant de sous-traitant… On vous laisse imaginer le résultat. L’Arcep précise en outre qu’il « apparait que le mode STOC est de loin la principale modalité de production des raccordements finals en zones d’initiative privée ».

Comme souvent, ce sont les clients qui trinquent, avec des coupures, des débranchements sauvages, etc. Un point que nous avions soulevé dans notre analyse des défis à venir pour la nouvelle présidente de l’Arcep. InfraNum propose une solution avec de nouvelles obligations dans les contrats et la possibilité d’exclure un sous-traitant en cas de manquements.

Face aux problèmes récurrents, des actions locales

L’Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel) a déjà tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises : « Serrures des armoires forcées au pied de biche, au tournevis, avec des pierres, des tampons en fonte, quand elles ne sont pas simplement découpées à la meuleuse ou que les portes n'ont pas été arrachées. Ce qu'il reste des portes de ces armoires servant souvent à dissimuler les "plats de nouilles" que font les câbles, les cassettes décrochées et les déchets d'intervention au sol ». Vous pouvez en voir des vertes et des pas mûres sur ce compte TikTok.

Localtis – un média de la Banque des territoires – vient d’en remettre une couche et revient sur deux cas récents : « En Seine-et-Marne et dans le Doubs, les désordres créés par la sous-traitance du raccordement provoquent pétition et opération "dé-stoc-age" ». 

La ville de Trilport (Seine-et-Marne) a lancé une pétition où elle explique que des armoires de raccordement FTTH sont « ouvertes aux quatre vents sur l'espace public du fait de l’absence totale de mesures prudentielles basiques, d'actes de vandalisme et du manque de professionnalisme de certains sous-traitants des opérateurs ». « Il est urgent que l'Arcep intervienne pour mettre fin à ces désordres récurrents et inadmissibles en 2021 », ajoute-t-elle.

Opération « Dé-Stoc-age » dans le Doubs

Dans le Doubs, une solution radicale est proposée par le syndicat mixte Doubs Très Haut Débit (SMIX) en charge du réseau départemental en fibre optique : « l’opération "Dé-Stoc-age" […] le syndicat voudrait "interdire" l’intervention de sous-traitants dans son département », explique la Banque des territoires. 

L’opérateur d’infrastructure « a ainsi procédé lui-même au raccordement de la mairie de la Tour de Sçay en se substituant à l’opérateur commercial ». Denis Leroux, président du SMIX, se justifie : « les sous-traitants sont mal formés, mal payés, mal équipés, résultat : ils n'installent pas correctement la fibre et abîment notre réseau pourtant tout neuf ». Bonne ambiance… C’est dans ce climat tendu qu’InfraNum propose de nouvelles règles.

InfraNum veut calmer le jeu et propose de nouvelles règles

La Fédération des Entreprises Partenaires des Territoires Connectés est sur la même longueur d’onde et ajoute que ce mode de fonctionnement contre-balance fortement avec les bons chiffres du déploiement de la fibre. Elle pointe aussi du doigt « de nombreux problèmes de qualité liés aux raccordements d’abonnés constatés sur le terrain, corollaires des modalités d’échange et d’intervention inadaptées entre opérateurs d’infrastructures (OI) et opérateurs commerciaux (OC) ».

Afin de trouver une solution, la fédération a regroupé « l’ensemble des opérateurs d’infrastructures afin d’identifier des propositions d’amélioration du mode STOC. Leurs préconisations ont servi de base à la feuille de route définie par l’Arcep début 2020 ». Le but étant d’« aboutir à une résolution collective opérationnelle efficace et équilibrée pour améliorer la qualité et la sécurité des interventions ». InfraNum souhaite éviter « d’imposer une décision réglementaire ».

La fédération voit le bout du tunnel avec la mise en place d’un nouveau cadre contractuel, qui est « en passe d’être décliné dans les contrats en cours de signature chez les principaux opérateurs d’infrastructure et les opérateurs commerciaux ». Les opérateurs d’infrastructure (ceux qui déploient le réseau) Axione et Altitude Infra indiquent « déjà l’avoir entériné avec la majorité des opérateurs commerciaux [les FAI, ndlr] », tandis que TDF est « en bonne voie » pour faire de même. 

Des mesures et des sanctions, jusqu’à l’exclusion d’un sous-traitant

Trois principaux axes sont mis en avant : 

  • « Améliorer la sécurité et la qualité des interventions. Accompagnement systématique (par l’OI) de tout nouvel intervenant sur le réseau, renforcement des procédures contractuelles de reprise des malfaçons, réalisation d’audits communs et l’introduction de sanctions, pouvant aller jusqu’à l’exclusion d’un sous-traitant, en cas de manquement contractuel.
  • Renforcer la transparence. Processus de raccordement entre OI et OC : traitement photographique des interventions des OC (comptes-rendus avec photos horodatées, montage « avant-après », etc.). L’OI pourra, via un contrôle par un système d’intelligence artificielle, identifier rapidement toute malfaçon ou dégradation liée à une intervention et y remédier.
  • Rééquilibrer les coûts de maintenance : entre les OI et les OC, une prise en charge collective des frais de remise en état du réseau, selon une clé de répartition approuvée par l’Arcep ».

Il faut maintenant que l’ensemble des acteurs (OC et OI) adhérent à ses mesures, puis vérifier qu'elles permettront d’arrêter le massacre dans les armoires et revenir à une situation saine et pérenne.

La Banque des territoires demande « à voir »

La Banque des territoires affiche un optimisme mesuré face à cette annonce : « Les industriels, par la voix d’Infranum, affirment que le nouveau contrat fraichement mis au point, comprenant des possibilités d’exclusion de sous-traitants et des modalités financières de prise en charge, va résoudre le problème. À voir ».

« Cet accord suffira-t-il à calmer les élus ? Pas certain. En affirmant qu’il "évite d'imposer une décision réglementaire", la fédération s’avance sans doute un peu trop », ajoute la Banque des territoires. Lors de son audition au Sénat, Laure de la Raudière (désormais présidente de l’Arcep) s’était d’ailleurs montrée préoccupée par ce sujet et promettait d’agir.

Laure de La Raudière en embuscade

« Je vais vous dire, si vous me validez à l’Arcep, c'est un sujet que je dois prendre dès le mois de février bien évidemment », affirmait-elle. Elle souhaitait commencer par étudier ce qui se passe sur le terrain avec la procédure actuelle avant de prendre des décisions : « il faut aller voir vraiment ce qui se passe […] et comment on peut trouver une autre solution que ce qui est mis en place parce que si ça ne marche pas, il faut changer ».

Depuis son arrivée à la présidence de l’Arcep, Laure de La Raudière n’a pas fait de nouvelles annonces sur le mode STOC, mais elle suit certainement de près l’annonce d’InfraNum.

Au-delà des paroles, on attend maintenant de pouvoir vérifier sur le terrain l'efficacité de ces mesures.

Écrit par Sébastien Gavois

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Face aux problèmes récurrents, des actions locales

Opération « Dé-Stoc-age » dans le Doubs

InfraNum veut calmer le jeu et propose de nouvelles règles

Des mesures et des sanctions, jusqu’à l’exclusion d’un sous-traitant

La Banque des territoires demande « à voir »

Laure de La Raudière en embuscade

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Commentaires (43)


Ca m’étonne pas ce type de situation.
C’est moins le problème du sous traitant que de sa supervision.



Concernant Mickaël Littiere, j’aurai juste question pour lui : Que demande le cahier des charges à la base ?


En fait, on ajoute du contrôle, de la sanction, de la paperasse et on tape au portefeuille.
Mais ca ne va pas résoudre ce problème : “les sous-traitants sont mal formés, mal payés, mal équipés”.



(reply:1858441:dvr-x)




tu propose quoi du coup ?
si le “patron” de la boite sous-traitante n’est pas sanctionné, il va pas faire le moindre effort pour embaucher des gens aptes et / ou former ses employés et continuer à s’engraisser sur le dos des mecs qu’il embauche au lance-pierre.
ce qui est con, c’est que le “patron” de bonne volonté, qui tente de faire les choses bien mais qui est obligé de s’aligner niveau tarifaire pour pouvoir avoir le contrat avec son donneur d’ordre peut se retrouver prit en tenaille, c’est lui qui est sanctionné et c’est son donneur d’ordre qui s’engraisse.
je suppose qu’il faut donc définir un coût d’intervention forfaitaire minimal (y’a bien des frais fixes pour la location de la boucle locale sur le cuivre), après on va me répondre “libre concurrence” et compagnie.



tristement je vois pas comment faire sans sanction, le plus important est qu’elle tombe sur le dos de celui responsable du bazar, soit le technicien qui s’en fout car il est bien payé quoi qu’il fasse, soit l’opérateur qui prend le moins cher car il refuse de payer un prix correct au prestataire, avec tous les étages entre c’est pas gagné.



edit : “patron” car je suppose que parmi les prestataires il y a des gens à leur compte avec tout ce que ça peut impliquer



edit 2 : corrections


Je ne suis pas la pour proposer… Je ne connais pas assez bien le sujet. Je constate juste que ca ne résoudra pas le problème que remonte le président du SMIX (si c’est bien le coeur du problème).
Des sanctions en cas de manquement, il en faut. Mais le gars qui n’est pas formé et pas équipé, il ne le sera pas plus après. Et le contrôle du montage par photo et par AI, je demande à voir :D


Je propose de ne pas privatiser France Télécom et ouvrir n’importe quel réseau (téléphonique, Internet, ferroviaire, postal, …) à la concurrence. Que le travail ne soit pas fait pour un salaire de misère ou des profits non mérités mais comme service rendu à tous. Évidemment, comme c’est interdit par l’UE, on a bien fait de dire non en 2005, faudrait l’appliquer.


C’est bien beau de cracher sur le sous traitant. Mais le vrai responsable est le donneur d’ordre incapable de vérifier si le travail est fait correctement.



Quand on fait intervenir un artisan chez soi on est bien obligé de jeter un coup d’œil aux travaux si on veut éviter les mauvaises surprises.


Le donneur d’ordre il tire les prix tellement bas qu’il ferme les yeux.
Qu’on fasse la même chose avec la maintenance aéronautique ça durerait pas 1 semaine avant le feu d’artifice.


Oui espéré que l’on revienne un jour dans un monde où les exécutant et leur encadrants n’en n’ont pas rien à foutre de faire tout à l’arrache. C’est ce je m’enfoutisme qui tire tout vers le bas. S’il n’y a pas de moins-disant capable faire de la merde à moindre coût, on n’en serait jamais là.


C’est exactement la même situation qu’avec les compteurs linky. Des sous-traitant avec une prime par compteur installé par jour au delà d’un certain seuil qui:
-ne savent pas toujours utiliser un tournevis dynamométrique et respecter le couple de serrage
-font l’installation même quand la platine de support est démembrée ou d’un autre âge (en bois) alors qu’il conviendrait de sauter ces cas là et de planifier une opération de remise aux normes nfc 14-100 et 15-100 avec le propriétaire.



Après ça a du jeu, ça bouge, ça fait des arcs électriques, ça chauffe et vous connaissez la suite…



Le problème de la fibre est soulevé sur des forums comme lafibre.info depuis des années.
Que l’arcep force la personne qui effectue l’installation à prendre une photo avec une application qui inclut l’horodatage automatique et la saisie du numéro de PMZ. Avec un constat à chaque fois en début d’intervention il est facile de remonter à celui qui a fait n’importe quoi.


Au-delà des paroles, on attend maintenant de pouvoir vérifier sur le terrain
l’efficacité de ces mesures…



bien résumé !
attendons donc, de voir les prochaines semaines ! :fumer:



(reply:1858457:dvr-x)




non en effet il le sera pas forcément après, sauf si le patron en a marre de se prendre des prunes car aucun de ses tech n’est formé, soit il vire ceux qu’il a, qui suivent une formation via pole emploi, puis se font ré-embaucher plus cher, soit il leur paie la formation
ou alors il met la clef sous la porte



j’ai cru que tu venais râler du genre “encore le bâton et pas de carotte, on fait que ça dans ce pays” d’où mon pavé :D



je te rejoins tout à fait sur “qu’est-ce que vient faire l’IA pour les photos la-dedans”


ils voudraient pas venir faire du ménage dans ma baie, en passant ? :fumer:


A la pince coupe-cable ?


Ça m’étonne pas vraiment. Je vois dans ma ville plusieurs armoire de raccordement à la fibre… souvent avec la porte ouverte ou la poignée forcée ! N’importe qui peut aller faire n’importe quoi dedans.



Et je suis d’accord avec certains sur la question du prestataire. Je le suis dans un autre domaine, et les contrats que la boite gagne, et ben… c’est quand on est les moins chers. Peu importe que le gars qui bosse après soit bien formé ou pas, c’est secondaire.



woodcutter a dit:


Ça m’étonne pas vraiment. Je vois dans ma ville plusieurs armoire de raccordement à la fibre… souvent avec la porte ouverte ou la poignée forcée ! N’importe qui peut aller faire n’importe quoi dedans.




Pourtant ce n’est pas le prix de la clef triangle qui devrait freiner son achat… Toutes les portes ont été passées au pied de biche par chez moi.


Il y a quand même un truc à éclaircir. Quel est le coup de la reprise technique de ces plats de nouilles pour l’OI? Le sous+traitant. Si cela perdure c’est qu’il gagne plus d’argent à faire comme cela ou alors ce n’est pas sanctionné


finalement France telecom c’était pas mal, monopole travail bien fait, je croyais à la theorie du marché privée dans les années 90, le public c’est mal, le privée c’est mieux ça s’autorégule et tout le monde est gagnant ca coute moins chère …



avec le recul, je me rappel d’avant c’était mieux :) mais plus chère, le privée veut tellement se faire de pognon en en dépensant le moins possible que forcement ça abouti partout à du non professionnalisme, l’acheteur ou le DO il s’en tamponne il aura sa prime.


Le truc qui ne va pas déjà dans l’histoire, quand vous déménagez et que vous déménagez donc votre abo fibre d’un appartement fibré vers un autre fibré obligé qu’un technicien intervienne juste pour vous connecter sur la nourrice de votre opérateur dans l’immeuble…
C’est incompréhensible… pénible et chronophage car rdv et délai pour une intervention ridicule… et entretien la situation décrite dans l’article…. Il y a qu’à voir la gueule de certains boitiers de raccordement…


Sous traitant payés a la prise. Donc si y a pas la bonne clé on trouve un autre moyen de ne pas perdre du temps c’est juste du pragmatisme. Tout le monde veut du travail bien fait mais personne ne veut payer logique!


J’ai eu mon rendez-vous d’installation fibre aujourd’hui !
Le technicien n’est jamais venu et je n’ai toujours pas de nouvelles de sa part ni de l’opérateur…



guimoploup a dit:


Sous traitant payés a la prise. Donc si y a pas la bonne clé on trouve un autre moyen de ne pas perdre du temps c’est juste du pragmatisme. Tout le monde veut du travail bien fait mais personne ne veut payer logique!




C’est clair qu’il faut établir correctement les responsabilités dans cette affaire. Un technicien qui est envoyé par l’opérateur sans la clé ou sur un point de raccordement où il n’y a plus de place, c’est pas la faute du technicien, et il faut lui payer son déplacement. Ca n’excuse pas le fait pour le technicien de faire n’importe quoi pour réaliser le raccordement coûte que coûte, c’est pas une méthode de travail et c’est pas comme ça qu’on résoudra le problème. Et perso débrancher des gens ou défoncer des portes d’armoires toute la journée, je pourrais pas, quelles qu’en soit les conséquences.



Optrolight a dit:

ou alors ce n’est pas sanctionné




Tout le problème actuel est là


On voit régulièrement les photos de plats de nouilles, et je croise effectivement beaucoup de portes cassées, mais a-t-on une idée du nombre de PM en mauvais état ? C’est une minorité dans état catastrophique qu’on voit en boucle en photo sur le net, ou alors c’est quasi généralisé ?



Je me demande si c’est une bonne idée de faire les points de mutualisation aussi proche de l’abonné : Quand j’essaie de garder un câble management propre (derrière mon PC fixe, le coin TV ou dans le PC lui-même) le mieux c’est de ne plus y toucher ! À chaque intervention y’a un petit truc défait et mal remis (un collier riblon, ou un câble moins bien aligné), c’est une simple question de temps et de manipulations avant que le câble management aux petits oignons deviennent un plat de spaghettis infect.



Là on fait la même chose à chaque déménagement, ou même simplement changement d’opérateur quelqu’un intervient, c’est une bête question de temps avant que ça devienne la foire : personne n’a transformé le boitier ultra bien rangé en sac de nœuds, c’est une simple accumulation de petites erreurs (fibre pas passée dans le bon trou une fibre trop longue mal lovée) mais surtout de manipulations : les prises ne sont pas numérotées / inventoriées ! À chaque intervention le gars branche son stylo optique côté maison et débranche une à une la moitié des prises du PM pour trouver celle qui éclaire !!! Il suffirait de faire le lien entre maison / appart et numéro de prise dans le PM, en cas de changement d’opérateur, il n’y aurait qu’à vérifier que la prise éclaire enlever l’ancienne fibre de l’ancien opérateur et et tirer la nouvelle. Ça ferait gagner du temps d’intervention, limiterait les manipulations de fibre source de déconnexions, et éviterait les fibres qui pendouillent sans qu’on sache si quelqu’un a oublié de la rebrancher ou si c’est simplement un changement d’opérateur.



Au début on tirait 4 fibres, si on avait fait ça partout. Il aurait suffi de changer de prises chez soi pour changer d’opérateurs ! Les PM ne seraient ouverts que pour ajouter de nouveaux logements, pour les changements d’opérateurs ça pourrait se faire en autonomie, ou éventuellement avec une aide téléphonique / déplacement de technicien côté maison pour les moins technophiles !)


En même temps quand on voit que certains sous-traitant sont en fait des auto-entrepreneurs payé par des boites plus grosse on se retrouve face a 1 deliveroo se la fibre.
Quand le tech est venu chez moi il me disait clairement qu il était payé a l installation ou réparation. Donc quand plus d installation bcp retire des cables pour avoir des réparations a faire…



fofo9012 a dit:


Au début on tirait 4 fibres, si on avait fait ça partout. Il aurait suffi de changer de prises chez soi pour changer d’opérateurs !




Oui enfin une fibre par opérateur c’est plus qu’exagéré quand-même, d’autant qu’il y en a plus que 4. Entre le merdier actuel et la bombe nucléaire, ya peut-être quelque chose d’intermédiaire.




GoobY13 a dit:


Donc quand plus d installation bcp retire des cables pour avoir des réparations a faire…




Ca ce sont juste des escrocs (et sûrement pas nouveau comme technique), aucune excuse, c’est juste du sabotage à sanctionner d’urgence sans modération.



v445 a dit:


J’ai eu mon rendez-vous d’installation fibre aujourd’hui ! Le technicien n’est jamais venu et je n’ai toujours pas de nouvelles de sa part ni de l’opérateur…




Classique. Moi il m’a fallu 6 rendez-vous pour que ce soit installé. Ils chargent le planning, et dès qu’un rendez-vous dure plus longtemps que prévu, ils décalent ou annulent les suivants.
Pour ton prochain rendez-vous insiste pour l’avoir le matin à 8h, ça limite les risques d’être le premier de la journée. Bon, il y a toujours le risque que le technicien débarque et reparte parce qu’il n’a pas ce qu’il faut comme outillage (oui, c’est du vécu).


Je viens de commencer à regarder le compte tiktok, ça fait rêver.


Au moins, celui-ci à l’air sérieux dans son boulot. :eeek2:



TroudhuK a dit:


Je propose de ne pas privatiser France Télécom et ouvrir n’importe quel réseau (téléphonique, Internet, ferroviaire, postal, …) à la concurrence. Que le travail ne soit pas fait pour un salaire de misère ou des profits non mérités mais comme service rendu à tous. Évidemment, comme c’est interdit par l’UE, on a bien fait de dire non en 2005, faudrait l’appliquer.




Faut pas exagérer non plus, tu a probablement oublié (ou pas connu) la situation d’avant l’ouverture à la concurrence. Pour mémoire, voici à quoi ressemblaient les tarifs de FT en 96, quelques mois avant la fin du monopole. Et il faut savoir que ces tarifs tiennent compte de plusieurs grosses baisses, plus ou moins imposées par les pouvoirs publics au cours des années 90. Dans les années 80 c’était presque le double de ces tarifs



http://web.archive.org/web/20200121171256/sos-net.eu.org/conso/guide/infodat29a.htm



Le monopole total c’est la pire solution, la mort de l’innovation, d’ailleurs les premiers FAI ont du se battre simplement pour exister (notamment pour obtenir des numéro d’appel à tarif local, chose qui n’a été obtenue qu’en 97). Par exemple dans les 90s certains dirigeants de FT ne cachaient pas leur hostilité à Internet, pour eux on n’avait pas besoin de ce “machin” américain, alors que l’on avait déjà notre bon Minitel franchouillard (qui n’avait pas évolué depuis les années 80, qui était largement amorti et qui rapportait un maximum).



Par contre une solution intermédiaire aurait été de faire comme pour le réseau électrique, à savoir un gestionnaire de réseau “unique” (pas forcément un seul au niveau national, mais au moins par ville ou département) qui serait le seul habilité à assurer les raccordements et l’entretien entre les abonnés et les pmz



Les tarifs de ces gestionnaires seraient réglementés et refacturés séparément à l’abonné. Ainsi plus de problème avec la multiplication des sous traitants, une seule entité est responsable du bon état du réseau.


Tu oublies un détail, ces mêmes pouvoirs publics (càd les gouvernements, donc l’Etat) pompaient joyeusement dans les caisses FT pour alimenter le budget de l’Etat. Donc les fameuses baisses imposées l’étaient pour des raisons électoralistes et certainement pas économiques. Rappelons d’ailleurs qu’à cette époque FT était détenu à 100% par l’Etat, donc les choix stratégiques et les décisions (dont les tarifs) sont directement imputables aux gvts de l’époque.
C’est un peu comme si la sécu coûtait trop cher et qu’on cherchait à imposer des complémentaires alors que les coûts fonctionnement de la sécu sont bien inférieurs à ceux des privés… (Ah tiens, on me dit dans l’oreillette que c’est justement ce qui se passe…)



Pour ma part, je pense en effet qu’une infrastructure restée publique (et bien gérée évidemment) restait la meilleure solution.



Et je vois d’ici l’opposition public / privé qui n’a de sens tant qu’on n’a pas compris les intérêts que nos politiques ont a faire bénéficier des marchés rentables à des copains “capitaines d’industrie” en dehors de toute autre considération économique pour le consommateur.


Dans ce cas c’est comme pour le projet Hercule, on nationalise les pertes (la partie déficitaire, l’investissement dans le réseau) et on privatise les bénéfices (services). Ça ne tient pas. On doit certes profiter de notre expérience, mais ce n’est pas qu’une question de prix, faut déjà que le service soit rendu.



Et là j’entends quoi dans mon entourage, qui vient d’être fibré ? De nombreux jours sans Internet (parce que ça débranche sauvagement des prises pour en mettre d’autres…), une personne très âgée et isolée s’est retrouvée plusieurs jours coupée du monde en terme de téléassistance, un truc assez grave quoi du point de vue du service de connexion à Internet, faut vraiment pas que ça arrive !



L’État est l’investisseur, puis se renfloue avec les bénéfices. Si un jour on fait une démocratie dans ce pays, l’État ce sera nous tous, nos impôts gérés par nous. On décidera si on fait un bénéfice ou si on vend à perte. En attendant, les trains ne doivent pas dérailler, les autoroutes ne doivent pas avoir de nids de poule, les courriers ne doivent pas se perdre, et comme nous avons rendu Internet indispensable pour certains usages, il ne doit pas y avoir de coupure. A tout prix.



Le truc c’est que ce dont on discute (de savoir s’il faut un découpage fin infrastructure/service etc.), quoi qu’il arrive l’UE a déjà tranché qu’il faut tout brader aux milliardaires donc ça ne change pas le problème politique de base qu’il faut un Frexit, sinon Internet coupe, et bientôt l’électricité aussi.



fofo9012 a dit:



Au début on tirait 4 fibres, si on avait fait ça partout. Il aurait suffi de changer de prises chez soi pour changer d’opérateurs !




Du coup , un 5ème opérateur n’aurais absolument aucune chance.
De plus, dans de nombreuses zones non dense les opérateurs se “prêtent” du service, ie tu t’abonnes à SFR mais en fait ce dernier loue à Orange la connectivité, comme en ADSL.
Du coup si tu places sur la prise rouge , pour SFR, ben ça marchera pas…. sympa les prises de tête.



Pour moi il n’aurait pas fallu de PMI/PMZ, il aurais fallu remonter toutes les fibres à de gros NRO, quitte à diminuer le taux de couplage PON pour aller plus loin. Certains disent même qu’il aurait fallu faire UNE infra “logique” commune, et séparer par FAI en amont (Niveau 2), comme à l’époque de l’ADSL / PPPoE. Je ne suis pas 100% sur de ça ( il aurait été difficile de se différencier au niveau FAI en terme de service et ça aurait fini avec un monopole de celui qui aurait eu la plus grosse trésorerie pour casser les prix le plus longtemps, et ensuite stopper toute innovation tel que le 10G-PON & autres).



Mais oui la situation actuelle est pourrie. Et avait été prédite ainsi dès 2010, par Free notamment (mais pas que). Beaucoup pensent que c’est voulu, dans l’objectif de maintenir l’attractivité des offres FTTO face à une qualité FTTH déplorable.


Tu obliges chaque tech à faire une photo du boitier avant et après intervention.
C’est grossier mais ça fait une traça.



J’ai pas dit un selfie du mec avec le boitier en arrière plan :non:


C’est précisément ce qu’à fait le tech qui est venu basculer ma fibre de Orange à Free… il a fait des photos de tout. Et il s’est pointé à l’heure exacte.


J’ai la chance d’être en zone AMII, où le réseau a été tiré une bonne fois pour toutes suite à un appel d’offre. L’installation est encore récente (1-2 ans selon les quartiers), à voir avec le temps si ça fini également en plat de spaghettis…



clacos a dit:


J’ai la chance d’être en zone AMII, où le réseau a été tiré une bonne fois pour toutes suite à un appel d’offre. L’installation est encore récente (1-2 ans selon les quartiers), à voir avec le temps si ça fini également en plat de spaghettis…




Ben tu vois , moi en zone AMII Orange c’est l’inverse: Projet démarré en 2011 sur 19 communes (la préfecture et la communauté de commune). Ils ont fibré la zone la plus dense en commençant par les zones très loin du NRO (bon, ça c’est bien) et ensuite plus rien pendant 5,6 ans pour les 18 autres communes.
Pendant ce temps, le RIP sur le reste du département (sur fonds public donc) a été gagné par …. Orange, et là avec des pénalité de retard. Et bien là, c’est pas en retard, ça avance même très vite et plutôt de bonne qualité.



C’est pas étonnant, mais c’est pénible. Et le pire étant que , comme c’est du Orange partout, à la fin des fin, c’est quand même eux qui vont ramasser le magot (oh je peux toujours changer de FAI, c’est quand même Orange qui louera les câbles)



lionnel a dit:


Faut pas exagérer non plus, tu a probablement oublié (ou pas connu) la situation d’avant l’ouverture à la concurrence. Pour mémoire, voici à quoi ressemblaient les tarifs de FT en 96, quelques mois avant la fin du monopole. Et il faut savoir que ces tarifs tiennent compte de plusieurs grosses baisses, plus ou moins imposées par les pouvoirs publics au cours des années 90. Dans les années 80 c’était presque le double de ces tarifs




J’ai bien connu l’époque du monopole.
Dans certaines campagnes, c’était long d’avoir le téléphone, aussi.
Et les tarifs d’appel dès qu’on était au-delà de ~50 km, ça faisait peur. Je me souviens de la cabine téléphonique avec les pièces à mettre rapidement pendant la conversation, en appelant un pote à 500 km.



Il y en a qui ne réalisent pas tout ce qu’a apporté la libéralisation (il y a parfois des inconvénients mais je pense que pas grand monde ne voudrait revenir en arrière).




Par contre une solution intermédiaire aurait été de faire comme pour le réseau électrique, à savoir un gestionnaire de réseau “unique” (pas forcément un seul au niveau national, mais au moins par ville ou département) qui serait le seul habilité à assurer les raccordements et l’entretien entre les abonnés et les pmz




Oui ça serait pas mal.




romu79 a dit:


Tu oublies un détail, ces mêmes pouvoirs publics (càd les gouvernements, donc l’Etat) pompaient joyeusement dans les caisses FT pour alimenter le budget de l’Etat. Donc les fameuses baisses imposées l’étaient pour des raisons électoralistes et certainement pas économiques.




Ah.
En attendant ça diminuait le pouvoir d’achat des français et ça les empêchait de plus communiquer (par téléphone) ; je caricature mais il y a de ça.




Pour ma part, je pense en effet qu’une infrastructure restée publique (et bien gérée évidemment) restait la meilleure solution.




“et bien gérée”, c’est bien là toute la question. Les télécoms n’ont pas besoin d’être publics ni un monopole.




Et je vois d’ici l’opposition public / privé qui n’a de sens tant qu’on n’a pas compris les intérêts que nos politiques ont a faire bénéficier des marchés rentables à des copains “capitaines d’industrie” en dehors de toute autre considération économique pour le consommateur.




Ben voyons…


C’est pas pertinent de comparer avec il y a 30 ans.
La différence par rapport à aujourd’hui n’est pas forcément due à la libéralisation du marché, les technologies ont beaucoup beaucoup évoluées depuis.


Mihashi

C’est pas pertinent de comparer avec il y a 30 ans.
La différence par rapport à aujourd’hui n’est pas forcément due à la libéralisation du marché, les technologies ont beaucoup beaucoup évoluées depuis.


Tout à fait !




clacos a dit:


J’ai la chance d’être en zone AMII, où le réseau a été tiré une bonne fois pour toutes




Ça ne change rien ! à chaque déménagement / changement d’opérateur un technicien vient ouvrir le point de mutualisation pour débrancher des câbles. La diff est que le PM est en général en armoire de rue en AMII quand il est en général dans l’immeuble en zone dense. Donc à la limite c’est pire car l’armoire ouverte se retrouve au quatre vents à la merci des idiots de passage



loufenec a dit:


Tu obliges chaque tech à faire une photo du boitier avant et après intervention.




Si le gars est mal intentionné et débranche quelques câbles pour avoir des ré-interventions. Ça ne changera rien : il débranchera les câbles après avoir pris la photo de fin d’intervention.



Sans compter que si un client est débranché tu ne sais pas où il était branché donc faudrait comparer toute l’armoire avt / après de chaque intervention pour trouver quand une prise a été débranchée. (c’est un travail de dingue) Et vraisemblablement tout ce travail permettra de trouver la prise a été débranchée entre la fin d’intervention d’un tech et le début du suivant. Et là tu ne sauras pas qui a fait quoi (tech qui a débranché un truc avt ou après l’intervention, passant qui a ouvert le boitier, ou même technicien qui fait la tournée des boitiers où il n’a pas d’intervention pour débrancher des câbles…)



Mihashi a dit:


C’est pas pertinent de comparer avec il y a 30 ans. La différence par rapport à aujourd’hui n’est pas forcément due à la libéralisation du marché, les technologies ont beaucoup beaucoup évoluées depuis.




Mais il n’y pas eu besoin d’attendre 30 ans pour que les prix baissent suite à la fin du monopole. Déjà quelques années après c’était le cas, ça a été assez rapide. Ça n’avait pas franchement à voir avec la technologie.



OlivierJ a dit:


Mais il n’y pas eu besoin d’attendre 30 ans pour que les prix baissent suite à la fin du monopole. Déjà quelques années après c’était le cas, ça a été assez rapide. Ça n’avait pas franchement à voir avec la technologie.




Parce qu’il y a eu au moins un casseur de prix au milieu. D’ailleurs je ne connais pas de pays moins cher que nous sur le net fixe, concurrence ou pas. Généralement, au mieux, ce sont les mêmes tarifs que nous, mais pour une offre Net seulement au lieu de triple play.


Le prix élevé du cuivre des années 80, il y a des raisons évidemment.



Au départ, il faut comprendre que les télécoms ce n’est pas donné. Du temps de Champsaur (ARCEP), un doc faisait état de 30 mds juste pour la boucle locale. Là, on parle des années 2000 et de l’ADSL.
Les prix de gros du cuivre ont été réajustés à la hausse par la suite. Avant cette hausse, il y avait un turn-over terrible chez les techs des sous-traitants. Après la hausse ça s’est bien calmé.



Le réseau cuivre a été financé par le marché obligataire.
J’avais un lien sur senat.fr que je donnais souvent vers septembre, octobre car à cette époque on avait régulièrement le retour de la légende urbaine du réseau «payé par les impôts».
Le lien du sénat, je viens de le retrouver.



Comme me l’expliquait une personne ayant souscrit à cet emprunt, les intérêts étaient assez élevés: 10 % ou 12 %, je ne sais plus exactement. Mais c’était à 2 chiffres. Devant mes yeux exorbités, elle m’expliquait que l’inflation était élevée lors de la souscription.
L’emprunt de 1975 donnait cela: emprunt 15 ans 10,16 %. Il y en a eu d’autres.



Comme un réseau Télécoms, c’est du LT (Long Terme) et que le LT en Télécoms c’est 15 ans mini, on peut en déduire que ce réseau a coûté 2 voire 3 fois son prix initial.
On m’avait aussi expliqué que Fabius en plus, avait gonflé le prix pour je ne sais quelle raison.



Et tout cela finit par chiffrer.