40 % des internautes américains s’adonnant au partage illégal de fichiers musicaux sur Internet en 2011 auraient arrêté de le faire (ou auraient au moins échangés moins de fichiers) l’année dernière selon une récente étude américaine. Ce chiffre peut être mis en lumière avec l’annonce faite hier d’une progression de 0,3 % du marché de la musique en 2012, soit la première croissance du secteur depuis 1999.
Selon une étude menée par le NDP Group auprès d’un échantillon représentatif d’internautes américains âgés de 13 ans et plus, le partage illégal de fichiers musicaux aurait baissé l’année dernière de manière relativement importante. Si l’on prend par exemple les échanges en peer-to-peer, le nombre de personnes reconnaissant s’adonner à de telles pratiques a baissé de 17 % en un an. En termes de volume, cela correspond à une diminution de 26 % du nombre de fichiers échangés en P2P par rapport à l’année précédente.
S’agissant du « piratage de proximité », c’est-à-dire de ces échanges effectués traditionnellement entre particuliers sans passer par Internet, il s’avère que la tendance semble également à la baisse. Les chiffres mis en avant par le NPD Group indiquent que le nombre de CD copiés ou gravés depuis un disque appartenant à une connaissance (famille, ami,...) a baissé de 44 % en un an. Quant aux partages de fichiers échangés depuis un disque dur externe, ils auraient chuté de 25 %.
Tendances à la baisse
Ces chiffres doivent néanmoins être pris avec les précautions de rigueur : non seulement il s’agit de déclarations (qui ne représentent pas forcément la réalité), mais celles-ci ne concernent en outre que les internautes américains. Le NPD Group n’ayant par ailleurs pas publié - pour l’heure - l’étude dans son intégralité, il n'est pas fait mention des autres voies que sont le téléchargement direct ou le streaming par exemple.
Quoi qu’il en soit, l’on peut être tenté de se demander d’où viennent ces baisses sectorielles assez impressionnantes. Russ Crupnick, analyste pour le NPD Group, avance trois facteurs explicatifs : le développement de l’offre légale ; l’arrêt de quelques logiciels de partage dont LimeWire ; des questions de sécurité, certains internautes se plaignant d’attraper des virus en téléchargeant en P2P.
Rappelons que la célèbre Recording Industry Association of America (RIAA) s’était déjà félicitée il y a quelques mois des effets bénéfiques de la fermeture de LimeWire sur le téléchargement illégal. À l’appui de chiffres également fournis par le NPD Group, le bras armé de l’industrie musicale américaine affirmait que 65 % des utilisateurs de ce logiciel de P2P avaient mis un terme à leurs pratiques illicites.