Aux États-Unis, la vidéo amateur d'un spectateur ayant filmé un accident de Nascar a été bloquée pendant plusieurs heures sur YouTube pour des raisons de copyright. La plateforme de vidéo de Google a cependant fini par remettre la vidéo en ligne, estimant qu’il n’y avait pas de violation de droits.
Image extraite de cette vidéo déjà visionnée plus de 600 000 fois à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Les courses de Nascar, très populaires aux États-Unis, font régulièrement les gros titres en raison des impressionnants carambolages qu’elles occasionnent parfois. Ce fut d’ailleurs le cas ce week-end à Daytona (Floride), où une trentaine de spectateurs furent blessés suite à un violent crash impliquant une dizaine de pilotes.
L’accident a même été filmé par une personne présente dans le public, qui s’est empressée de mettre la vidéo sur YouTube. Sauf que le film en question a fait l’objet d’une demande de retrait de la part de la NASCAR (National Association for Stock Car Auto Racing), qui gère l’organisation de ces courses.
La plateforme de vidéos de Google a donc dans un premier temps exécuté la requête de l’organisation américaine, bloquant alors le film pour des raisons de droit d’auteur. C’est en effet le statut juridique des hébergeurs qui justifie cette réaction : un hébergeur comme YouTube est responsable des contenus qu’il stocke s’il n’agit pas suite à la notification formelle d’un ayant droit.
Problème : la vidéo prise par ce spectateur pouvait-elle être considérée comme illicite ? Non, répondent plusieurs observateurs dont Public Knowledge. La NASCAR a malgré tout tenté de se défendre de cette demande de retrait auprès de nos confrères de The Verge : « Le blocage de cette vidéo amateur (...) a été fait par respect pour les personnes blessées dans l’accident d’aujourd’hui ».
Mais finalement, la vidéo a été débloquée et est de nouveau accessible. Un porte-parole de YouTube a d’ailleurs expliqué la position de l’hébergeur au Washington Post : « Nos partenaires et nos utilisateurs n’ont pas le droit de retirer des vidéos de YouTube à moins que leurs contenus portent atteinte au copyright, ce qui explique que nous ayons restauré cette vidéo ».
Notons qu’en France, la loi dans la confiance pour l’économie numérique prévoit dans son article 6 (4°) que quiconque présente « un contenu (...) comme étant illicite dans le but d'en obtenir le retrait ou d'en faire cesser la diffusion, alors qu'elle sait cette information inexacte, est puni d'une peine d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende ».