Lors de la publication de ses derniers résultats financiers et de ses recrutements d'abonnés, Orange a aussi abordé la question des coûts et de l'emploi. La direction d'Orange a ainsi confirmé que les très nombreux départs à la retraite du groupe ne seront pas tous compensés dans les années à venir, bien loin de là.
De nombreux salariés ont plus de 50 ans
Aujourd'hui, selon les dernières données officielles, le groupe France Télécom compte environ 170 000 employés à travers le monde, dont 105 000 en France. Il y a 17 ans, soit en 1996, selon ce rapport du Sénat, son effectif français était quasi équivalent à aujourd'hui, soit 165 200 employés précisément. Mais à cette époque, France Télécom était bien moins présent à l'étranger. Cet effectif correspondait donc principalement à la France. Cinq ans plus tard, en 2001, l'effectif mondial du groupe avait atteint les 214 000 employés, mais cet essor était essentiellement dû à des investissements à l'international.
En 2011, les syndicats s'inquiétaient ainsi de la baisse de l'effectif français de France Télécom, tout en notant que l'avenir risquait d'être sombre du fait de l'âge avancé des salariés : « Ces chiffres nous alarment d'autant plus que la population vieillit et passe de 42,7 à 43,6 ans. 24.683 salariés ont plus de 50 ans, 56.082 salariés ont plus de 45 ans, soit 43,19 % de la population, 93.129 salariés ont plus de 40 ans, soit 71,73 % de la population. Quel est donc l'avenir précis de la maison-mère ? : catégories techniques, plates-formes, accueil physique et encadrement. Compte tenu du faible recrutement, des départs importants dans les prochaines années, comment pallier à la perte des compétences déjà perceptibles, d'autant que la mobilité a accru ce constat ! »
30 000 départs d'ici 2020
Lors de la dernière décennie, Orange a donc réussi à réduire son effectif français en remplaçant très peu les départs à la retraite. Mais comme l'indique la note des syndicats citée ci-dessus, les départs massifs à la retraite sont loin d'être terminés. Selon Orange, pas moins de 30 000 personnes vont partir naturellement de la société du fait de leur âge avancé lors des sept prochaines années, soit d'ici 2020. Un nombre impressionnant puisqu'il représente près de 30 % de l'effectif français du groupe. Rien que d'ici 2015/2016, pas moins de 9000 départs à la retraite sont prévus, sans compter les démissions et autres raisons de départs. On retrouve ainsi les très forts recrutements opérés par la société durant les années 70 et 80 afin d'offrir à la France un réseau fixe performant.
Mais quid des recrutements ? Pour le moment, selon les syndicats, au moins 4000 CDI seront proposés d'ici 2015. Et selon Bruno Mettling, DRH d'Orange interrogé par Mediarh.com, 5000 postes en alternance seront aussi créés. Des chiffres qui sont ainsi bien loin de compenser les départs à venir. Pour la France, l'effectif d'Orange devrait donc sauf surprise passer sous les 80 000 emplois en 2020. L'effectif mondial, lui, pourrait demeurer stable du fait de la forte croissance de l'opérateur dans certains pays, notamment en Afrique.
Quoi qu'il en soit, les coûts salariaux d'Orange vont fortement diminuer dans les années à venir. Cela a d'ailleurs déjà commencé grâce à l'accord Temps Partiel Seniors signé récemment, réduisant l'activité d'un certain nombre de salariés. 100 millions d'euros par an pourraient ainsi être économisés par le groupe.
Selon Stéphane Richard, le PDG du groupe, sans cette réduction d'effectif en France, Orange « ne s'en sortira pas » a-t-il affirmé avant-hier selon Le Point. « Nous sommes réalistes, lucides sur notre environnement et le jeu des différents acteurs. » Gervais Pellissier, DG délégué d'Orange, a pour sa part affirmé au micro de BFM Business qu' « une telle perte ne peut se traduire dans une entreprise que par un effort fait sur sa structure de coûts », entre autres grâce à « des réembauches beaucoup plus faibles que la politique de départ ».