Electronic Arts, les consoles next-gen et l'occasion : une équation insoluble ?

Et on est pas encore vendredi

Blake Jorgensen, le vice-président d'Electronic Arts s'est longuement exprimé au sujet des consoles de prochaine génération devant un parterre d'analystes lors de la « Goldman Sachs Technology and Internet Conference » à San Francisco.

Xbox 720

 

Le dirigeant a profité de cette conférence pour dévoiler une partie de la stratégie de sa firme concernant l'arrivée prochaine des consoles de nouvelle génération. Parmi ses points principaux, on retrouve la nécessité de maitriser les coûts de R&D, mais aussi de continuer d'assurer la sortie de titres sur les consoles actuelles.

La plupart des clients ne migreront pas immédiatement sur les nouvelles consoles

Ce point-là est particulièrement important. Actuellement, il y a environ 250 millions de machines de cette génération sur le marché : 100 millions de Wii, environ 75 millions de Xbox 360 et à peu près autant de PlayStation 3. Même en supposant que les nouvelles machines profitent d'un lancement exceptionnel, leur marché ne sera pas aussi important que celui des consoles de l'ère précédente. 

 

Electronic Arts ayant de nombreux titres dont le rythme de sortie est calqué sur celui des saisons sportives (FIFA, NHL, Madden...) sa position est assez particulière, d'autant que selon le dirigeant, il est peu probable que les nouvelles consoles soient rétrocompatibles avec les anciens jeux. « Il faut se souvenir d'une chose importante, c'est que les consoles next-gen ne seront probablement pas compatibles avec les jeux de la génération précédente. Et si vous jouez en multi à un jeu, vous ne pourrez à priori pas jouer avec quelqu'un ayant une autre console que la votre. Donc, si vous êtes un joueur de FIFA, la saison de foot commence en août et si tous vos amis jouent aussi à FIFA, vous allez forcément chercher à jouer avec eux. Il y a alors deux solutions, soit ils achètent tous une nouvelle console à Noël, soit ils la gardent jusqu'à la saison suivante », analyse Jorgensen. 

 

Une période de transition est donc indispensable , pendant laquelle il faudra continuer de vendre des produits pour les consoles « de troisième génération » pendant que la quatrième commencera à s'installer dans les foyers, en veillant à y apporter du contenu assez intéressant pour que cela se fasse le plus rapidement possible. 

Frostbite, la solution pour limiter les coûts

L'un des enjeux majeurs des éditeurs lors de la sortie de nouvelles consoles reste de maîtriser leurs dépenses sur la création d'outils et de moteurs de jeu adaptés à ces plateformes. Selon Jorgensen, EA a fait le nécessaire pour que sa transition se fasse sans heurts et à moindre coût. « Nous avons un coeur composé de dix à quinze titres, et nous nous concentrons dessus. Nous organiserons notre transition autour de ceux-là, l'objectif étant de limiter à 100 millions de dollars le surcout en R&D, que nous étalerons sur trois ans ».


Battlefield 3

Battlefield 3 et son moteur Frostbite


Le moteur Frostbite fait partie de l'arsenal d'Electronic Arts et l'éditeur compte bien s'en servir autant que possible. « Nous avons toujours basé Battlefield sur les possibilités du marché PC. Dans cette optique, passer de la troisième à la quatrième génération de consoles ne représente pas un énorme surcout », précise le dirigeant. Mais, ne serait-il pas en train de confirmer à demi-mot que les prochaines consoles partageront leur architecture avec celle des PC ?

 

L'homme se ravisera ensuite arguant que l'adaptation de Frostbite aura demandé « beaucoup de travail », mais cela ne suffit pas à nous faire oublier sa première déclaration. « Mais une fois que c'est fait, on peut l'utiliser sur de nombreux titres », ajoutera-t-il. En clair, du Frostbite, nous allons en voir pendant les cinq prochaines années.

Le marché de l'occasion vit-il ses dernières heures ?

La question du marché de l'occasion est toujours très épineuse. D'un côté les éditeurs y voient une partie de leurs ventes s'échapper, de l'autre, elles rendent le marché un peu plus liquide : on peut revendre un jeu pour s'en acheter un neuf. Un avis que semble partager Jorgensen. « Je crois que le marché ne sera probablement jamais basé à 100 % sur les biens dématérialisés, parce que la bande passante est une contrainte, et elle le restera encore de nombreuses années. Et puis il y a aussi la question du stockage. A moins d'avoir une armoire de serveurs chez vous, garder une centaine de jeux risque d'empiéter grandement sur votre capacité de stockage. Enfin, il est important pour nous d'avoir des revendeurs en bonne santé, comme GameStop ou BestBuy, donc si le marché de l'occasion est important pour eux, il l'est aussi pour nous ».

 

Si le vice-président d'Electronic Arts parait favorable au maintien d'un marché des jeux d'occasion, il semblerait pourtant que l'avenir ne soit pas aussi rose, la suite de son discours n'étant pas faite pour rassurer. « Je ne peux pas vraiment commenter sur le comportement des consoles de prochaine génération vis-à-vis des jeux d'occasion. Je dirais que la tendance dans le marché, c'est d'avoir une connectivité permanente avec le joueur, et de ce fait, si un logiciel identifie un client et cela pourrait créer quelques problèmes au moment de la revente. Mais je crois que les consommateurs apprécieront, et que ça sera aussi bon pour les revendeurs ». Aie aie aie...

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