L'Australie trouve abusifs les tarifs de matériels et logiciels sur son sol

En voilà une bonne question

Selon l'Australian Financial Review, le gouvernement australien aimerait comprendre pourquoi les tarifs de certains constructeurs de matériels et éditeurs de logiciels, tels que Apple, Microsoft et Adobe, sont parfois largement supérieurs à ceux pratiqués à l'étranger. Une question que pourraient se poser bien des pays européens, dont la France.

Office 365 USA vs Australia

Source : Delimiter

 

Le phénomène est connu de bien des pays du globe : certains produits identiques coûtent beaucoup plus cher d'un pays à l'autre à niveau de taxe égal ? Diverses raisons sont souvent remontées par les sociétés : coûts de traduction (pour les pays non anglophones), transport, impôts locaux, coût de la vie, etc. Mais pour le gouvernement australien, ces arguments ne semblent pas si convaincants.

Afin de mieux saisir les raisons de ces différences tarifaires, plusieurs sociétés seront donc interrogées le 22 mars prochain. La presse australienne nous apprend toutefois qu'Adobe, Apple et Microsoft ont déjà refusé des invitations afin d'assister à des sessions publiques sur le sujet. Apple a toutefois demandé une audience totalement privée, hors public et journalistes.

Des tarifs prohibitifs, même en téléchargement 

Selon Alan Kirkland, président de Choice (équivalent australien de 60 millions de consommateurs), « les grandes entreprises ont fait tout ce qu'elles ont pu pour éviter de se confronter et de répondre aux questions ». Selon lui, les exemples de prix abusifs pratiqués par des entreprises étrangères en Australie sont nombreux, même pour les logiciels téléchargeables sur la toile.

 

Le président de Choice prend ainsi comme exemple un titre vendu 69 cents aux USA et 2 $ en Australie sur l'iTunes Store. Un écart impressionnant mais qui n'est pas isolé. « Nous avons découvert que cela coûte 5795 $ de plus d'acheter le logiciel Microsoft Visual Studio en Australie qu'aux États-Unis. Ce sont des produits qui sont téléchargeables qui n'impliquent aucune main d'œuvre australienne et aucun frais de distribution locale - c'est simplement une question de savoir pour le serveur informatique d'où vous téléchargez. » 

« Un impact majeur commercial et économique »

D'après Edham Nurredin Husic, membre de la Chambre des représentants d'Australie, les prix en Australie sont hors exceptions jusqu'à 60 % plus élevés qu'aux USA. Et au regard de l'importance des dépenses en informatique dans son pays, de tels tarifs « peuvent avoir un impact majeur commercial et économique ». S'il est possible de fortement diminuer ces prix, les économies pour les consommateurs et les entreprises seront donc conséquentes. « Je suis impatient d'écouter ces entreprises au sujet de leurs méthodes de tarification » a ainsi expliqué l'élu.

 

Le site australien Delimiter rappelle d'ailleurs que certaines sociétés de hautes technologies ont bien l'habitude de pratiquer des tarifs très élevés en Australie. Notre confère a ainsi noté que l'an passé, Adobe avait confirmé son habitude de prix forts, en proposant ses logiciels 52 % plus chers qu'aux États-Unis, ceci après conversion monétaire. Pire encore, en 2011, Office 365 de Microsoft était jusqu'à 76 % plus onéreux en Australie qu'aux USA dans certains cas.

La France n'est pas en reste

microsoft office professionnel 2013microsoft office professionnel 2013
Tarifs actuels de MS Office Pro 2013. À gauche, le prix US, à droite lprix français. Après conversion et hors taxe, nous obtenons donc respectivement : 519 $ aux USA et 602 $ en France (ou 388 € aux USA et 450 € en France).

 

En France, les cas de différences tarifaires sont aussi nombreux. Les joueurs se sont ainsi bien rendus compte de l'écart entre la France et le Royaume-Uni ou les États-Unis par exemple. Et du côté matériel, Apple est bien connu pour pratiquer des tarifs parfois étonnants. Aujourd'hui, la plupart des machines Apple coûtent 50 unités de plus en France qu'aux USA. Par exemple, un MacBook Pro de 13 pouces à 2,5 GHz coûte 1 199 dollars contre 1 249 euros.

 

Si l'on retire la TVA française (le tarif US étant hors taxe) et que l'on applique une conversion en dollars selon les taux actuels, nous obtenons 1 398 dollars, soit tout de même une différence de 200 dollars environ. Certes, actuellement, l'euro est fort et pourrait très bien diminuer - point que doit prendre en compte Apple. Toutefois, même si 1 € valait 1,2 $ (actuellement, 1 € = 1,34 $), le tarif français resterait toujours bien plus élevé.

 

Et une telle logique s'applique pour bien des constructeurs de matériels et éditeurs de logiciels, Apple n'étant en aucun cas la seule société concernée, comme les images ci-dessus le montrent parfaitement. La France est qui plus est plombée par la rémunération copie privée qui gonfle de très nombreux produits plus ou moins liés au stockage, des disques vierges en passant par les clés USB, les baladeurs numériques, les disques durs externes, les enregistreurs vidéo, les tablettes tactiles, etc. Mais cette rémunération n'est pas du fait des fabricants.

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