Pendant deux ans, une équipe de chercheurs (Tom Chothia, Marco Cova, Chris Novakovic, and Camilo Gonzalez Toro) de l’Université britannique de Birmingham a observé le trafic de fichiers partagés grâce à des trackers de torrents. S’intéressant plus particulièrement à la surveillance des échanges effectués via des logiciels BitTorrent, ces scientifiques viennent de publier une étude (PDF, signalé par ArsTechnica) qui tente d'appréhender les activités de certaines entreprises qui parcourent par exemple les réseaux P2P pour y constater des atteintes au droit d’auteur.
D’après les résultats de cette étude, ce sont avant tout les contenus les plus populaires qui sont les plus surveillés. « Les agences relevant des infractions au droit d’auteur surveillent seulement les contenus les plus populaires proposés sur des trackers publics », indiquent les chercheurs, qui visent ici le top 100 des fichiers proposés sur The Pirate Bay. Ils précisent par ailleurs que ce sont les films et la musique qui sont les plus fortement traqués.
Il s’avère d’autre part que plus les fichiers sont populaires, plus le repérage peut être rapide d’après les chercheurs. « Lorsque le contenu faisait partie du top 100, il était repéré en l’espace de quelques heures » a expliqué Tom Chothia, l’un des auteurs de l’étude, à la BBC.
Mais l'étude relève que parmi les organismes qui surveillent les échanges de fichiers torrents, il n’y a pas que des entreprises travaillant pour le compte des ayants droit. « Beaucoup d'entreprises conservent simplement les données, explique Tom Chothia. Une telle surveillance est facile à faire et (...) elles pensent qu'elles devraient conserver ces données car elles pourraient être utiles à l'avenir ». Selon le chercheur, l’étude des mouvements des fichiers partagés en P2P a d'autres vertus : « Les données montrent quel contenu est populaire et à quel endroit » a-t-il expliqué à la BBC. Des informations qui pourraient par exemple être utiles d'un point de vue marketing...