Le géant américain Netflix, roi du streaming vidéo légal en Amérique du Nord, vient d'annoncer avoir atteint le million d'abonnés au Royaume-Uni et en Irlande, seulement 7 mois après son lancement dans ces territoires. Une très belle performance et un record de vitesse qui devraient pousser la société à lancer ses services partout en Europe. Netflix a d'ailleurs affirmé le 15 août dernier qu'il serait disponible en Norvège, en Suède, en Finlande et au Danemark d'ici la fin de l'année. Les pays d'Europe de l'Ouest devront par contre patienter.
Un succès très rapide
Avec plus de 27 millions d'abonnés à ses services de streaming vidéo partout dans le monde, Netflix est de très loin le leader de son marché. Proposant des films et des séries en illimité contre quelques dollars, pesos ou livres, Netflix n'est pour le moment disponible qu'en Amérique (Nord, Sud et Centrale), au Royaume-Uni et en Irlande. Afin de compenser les éventuels départs des abonnés des États-Unis, Netflix cherche par tous les moyens de s'internationaliser. Après avoir envahi le Canada en 2010, l'Amérique Latine et les Caraïbes en 2011 et le Royaume-Uni et l'Irlande en début d'année, la Scandinavie est donc la nouvelle conquête de Netflix.
Concernant nos voisins d'outre-Manche, Netflix précise qu'atteindre la barre du million d'abonnés en sept mois est un record de vélocité le concernant. Le service américain rajoute qu'il a été quatre fois plus rapide que Twitter et deux fois plus prompt que Facebook et Foursquare pour atteindre le million d'utilisateurs. Selon une étude réalisée pour Netflix, la période préférée des utilisateurs du service est le dimanche soir, sachant que les contenus les plus regardés sont les comédies et les drames.
Après la Scandinavie, l'Espagne ?
Les prochaines cibles de Netflix après le Royaume-Uni et l'Irlande sont donc la Norvège, la Suède, la Finlande et le Danemark. Mais quid des autres pays, notamment en Europe ? Depuis l'an passé, plusieurs rumeurs annoncent que l'Espagne a toutes les chances d'être le premier pays d'Europe de l'Ouest à goûter à Netflix.
Des rumeurs qui plus est confirmées en partie par Netflix lui-même. Ted Sarandos, chargé de l'acquisition des contenus chez Netflix, a ainsi affirmé en octobre dernier : « Nous sommes, en revanche, plus intéressés par l’Espagne qui est ravagée par le piratage (...) car nous avons les outils pour y répondre. »
Et la France ?
Ted Sarandos, s'il s'est dit intéressé par tous les pays du globe, a toutefois avoué que Netflix devait cibler dans un premier temps des pays disposant de certains critères. « Nous nous concentrons sur les marchés où l’Internet haut débit est avancé et où le contexte économique nous est favorable » expliquait-il il y a dix mois. « En France, pour l’instant, le marché est un peu trop régulé » s'était-il contenté d'annoncer, sans plus de précision.
Le problème de la régulation en France vient notamment de la fameuse chronologie des médias qui impose la disponibilité des films sur différents supports à des dates clés. Rémi Tereszkiewicz, le directeur général délégué de Videofutur, nous expliquait ainsi il y a un an pourquoi Netflix ne peut pour l'instant s'installer dans l'Hexagone, quand bien même les lignes haut débit sont bonnes :
« Aujourd'hui, construire une offre purement "SVOD" à l'instar de ce que propose Netflix depuis quelque temps n'est pas possible en France. La restriction des contenus à 36 mois et plus, imposée par la règlementation, empêche d'inclure dans l'offre des films récents qui représentent pourtant la grande majorité des consommations. Et le choix proposé sur ces titres anciens n'est pas assez important pour apporter une promesse d'exhaustivité, comme le DVD peut le faire. »
Avant même l'arrivée de Netflix en France, la concurrence locale a déjà en partie réagi, notamment du côté de Canal+ avec son service CanalPlay Infinity, qui propose de la VoD illimitée à 9,99 euros par mois, sans engagement. Si de nombreuses séries sont accessibles, les films récents manquent logiquement à l'appel.
