Accusé lundi par le député de l’opposition Philippe Gosselin de polluer les débats au sein de l’Hémicycle, le réseau social Twitter continue de susciter la polémique chez certains parlementaires. Même si le président de l'Assemblée nationale a refusé de couper le Wi-Fi ou de faire usage d'un brouilleur d'ondes, plusieurs élus viennent d'annoncer qu'il souhaitaient que l'utilisation de Twitter soit interdite.
Hier soir, le député UMP Hervé Mariton a estimé que le Wi-Fi, installé depuis l’année dernière au Palais Bourbon, pourrait être désactivé dans l'Hémicycle. « Pourquoi pas » a-t-il ainsi déclaré selon l’AFP. D’après lui, l’utilisation d’Internet via ce réseau sans-fil distrairait les parlementaires. « Vous ne pouvez pas à la fois suivre attentivement le débat et passer votre temps à envoyer des vannes et à regarder ce qu'on dit de vous ».
Brouillages
Néanmoins, désactiver le Wi-Fi n’empêcherait pas pour autant les députés de surfer sur le Web, par exemple depuis leurs téléphones portables. Un brouilleur d’ondes existe toutefois, comme nous l’a confirmé ce matin le cabinet du président de l’Assemblée nationale. Seulement, Claude Bartolone « ne l’active pas ». Pourquoi ? Parce que les appareils potentiellement privés de connexion au réseau s’avèrent être « de nouveaux supports de communication », et « peuvent être une source d’information » que le président de l’Assemblée nationale ne souhaite pas couper.
L’intéressé a d’ailleurs affirmé ce matin dans une interview à I-Télé qu'il n'y aurait ni désactivation du Wi-Fi, ni d'usage de ce brouilleur. « Je n'utiliserai pas le brouilleur, je n'empêcherai pas la communication électronique » a ainsi déclaré Claude Bartolone, comme le rapporte encore une fois l’AFP. Selon le président de l’Assemblée nationale, « il n'y aura pas d'interdiction du Wi-Fi parce qu'aujourd'hui les méthodes de communication électronique font partie de la vie, mais je veux qu'il y ait une règle du jeu » a-t-il précisé. D’après lui, « il ne peut pas y avoir de propos, qui sont insupportables, d'un parlementaire sur un autre ».
Pour rappel, Claude Bartolone a indiqué lundi qu’un groupe de travail avait récemment été mis en place en conférence des présidents, afin de se pencher sur les habitudes de travail des députés, y compris celles ayant trait aux réseaux sociaux.
Deux députés UMP veulent une modification du règlement de l’Assemblée nationale
Plusieurs députés de l’opposition ont toutefois saisi l’occasion pour demander une modification des règles en vigueur au sein de l’Hémicycle. C’est par exemple le cas de Gérald Darmanin, qui a annoncé hier sur Twitter qu’étant donné « les dommages de Twitter pour le travail des députés », il cesserait de tweeter en séance et qu’il proposerait dès aujourd’hui une modification du règlement de l’Assemblée nationale. Sa démarche a été rejointe par Guillaume Larrivé, pour qui « la sérénité des débats » nécessite une interdiction de Twitter au sein de l’Hémicycle.
Nous ne manquerons pas de revenir sur la proposition de ces élus, une fois que celle-ci sera publiée.