Amazon, le géant américain du commerce en ligne, vient d'obtenir un brevet portant sur la revente de fichiers numériques d'occasion sur Internet. Seraient notamment concernés les ebooks, titres musicaux ou autres logiciels déjà achetés légalement sous forme dématérialisée.
En mai 2009, Amazon a déposé devant l’US Patent and Trademark Office (USPTO) une demande de brevet portant sur un « marché secondaire d’objets numériques ». Autrement dit, une sorte de boutique d’occasion des MP3, livres numériques, logiciels ou autres fichiers dématérialisés. Cette requête a justement été validée le 29 janvier dernier par le bureau américain des brevets, comme l’a remarquée GeekWire.
L’idée du géant américain du commerce en ligne est la suivante : proposer une plateforme en ligne où chacun pourrait revendre ses fichiers numériques (chansons, ebooks, vidéos...) acquis légalement. Un peu comme lorsque l’on décide de brader un livre que l’on a déjà lu et qui embarrasse. Sauf que le brevet d’Amazon prend tout particulièrement en compte le fait que les produits dont il est ici question sont numériques. Une fois le fichier uploadé sur l'espace dédié, celui-ci pourra être commercialisé sous plusieurs formes, par exemple en téléchargement ou en streaming.
Consciente du fait que ce type de biens est reproductible à l’infini pour un coût moindre voir quasi nul, l’entreprise américaine précise que des mesures techniques de protection, de type DRM, pourront être mises en place afin de préserver la « rareté » de l’œuvre. Il est ainsi expliqué que « le fichier numérique détenu par l'acheteur initial peut contenir des restrictions de licence ou d'autres restrictions portant sur les transferts ou les utilisations autorisées ». En clair, un fichier pourra contenir des limitations, afin qu’il ne soit par exemple téléchargeable qu’un certain nombre de fois. Le nombre de reventes possibles (dans le cas où l’acheteur du bien d’occasion souhaiterait à nouveau se séparer de son fichier de seconde main) pourra également être restreint selon Amazon.
Si ce brevet s'avérait aussi vaste qu’il y paraît, il pourrait poser quelques soucis à des sites tels que ReDigi, comme le relève PaidContent. Pour rappel, cet éditeur propose depuis 2011 aux internautes de revendre leurs fichiers MP3 (uniquement ceux achetés sur iTunes ou ReDigi, ce qui exclu notamment les morceaux rippés depuis un CD-Audio), ce qui a d’ores et déjà suscité l’ire de certaines majors du disque.