En déplacement aujourd’hui à Bruxelles, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a demandé à ses partenaires européens de « convaincre » tous les continents d'agir en vue de mettre un terme à l'impunité juridique dont profiteraient d’après lui certains acteurs de l'Internet, selon des propos rapportés par l’AFP. Il était question lors de cette conférence du rôle joué par Internet dans la propagation des idées extrémistes et terroristes, leur formation et la mise en relation précédant le passage à l'acte.
Le locataire de la Place Beauvau, qui a affirmé que nous faisions actuellement face « à une menace lourde avec la radicalisation d'individus déterminés à nuire », a regretté qu’Internet soit « devenu un vecteur pour la propagation de messages et d'appels ». Manuel Valls a d’ailleurs lancé un avertissement : « L'internet ne peut plus être ce lieu privilégié pour l'échange d'informations, de formations et de techniques », a-t-il déclaré, toujours selon l’AFP.
Pour le ministre de l’Intérieur, « l'action doit impliquer les hébergeurs et les fournisseurs d'accès ». À quelques jours de l’ordonnance rendue par le TGI de Paris dans le cadre de l’affaire Twitter/UEJF, Manuel Valls a insisté sur le fait que « la France a ainsi contraint la plateforme de micro-blogging Twitter à communiquer les données permettant d'identifier les auteurs de propos racistes et antisémites ».
« Mais la segmentation des régimes juridiques dont se joue Internet procure une certaine impunité », a également lancé le locataire de la Place Beauvau. Face à ça, que faire ? « Nous pouvons légiférer au plan national, voire européen, mais les connexions ne tiennent pas compte des frontières », a fait valoir Manuel Valls. Pour lui, « l'Europe doit s'imposer et convaincre les États-Unis qu'il faut concilier liberté d'expression et sécurité ».
Alors que le gouvernement affiche depuis fin décembre son désir de concertation avec Twitter, hébergeur de propos considérés comme illicites, rappelons que le ministre de l'Intérieur avait déjà annoncé il y a quelques semaines qu'il souhaitait que soient mis en place, si nécessaires, des « blocages actifs » sur Internet. Une expression pour le moins hasardeuse laissant imaginer une attitude volontariste de la part des hébergeurs.