Apple a publié hier soir les résultats financiers de son dernier trimestre 2012 et sans surprise, ils sont excellents, avec de multiples records à la clé. La barre des 50 millions d'iPhone n'a pas été atteinte sur le trimestre, mais Apple s'en est au moins fortement rapproché. Les ventes à l'internationale ont été particulièrement importantes, notamment en Chine.
Les Mac ne représentent que 10 % du chiffre d'affaires d'Apple.
Un chiffre d'affaires astronomique, mais des marges réduites
54,5 milliards de dollars en un seul et unique trimestre. C'est le chiffre d'affaires record réalisé par Apple fin 2012. C'est plus que le chiffre d'affaires annuel d'Intel à titre de comparaison. Néanmoins, à l'instar de bien des acteurs de haute technologie, ses marges brutes ont fondu au soleil, passant de 44,7 % fin 2011 à 38,6 % fin 2012. Résultat, son bénéfice net a stagné à 13,1 milliards de dollars, alors que son chiffre d'affaires a pourtant progressé de 17,7 %.
Du côté des ventes, voici les chiffres fournis par Apple :
- iPhone : 47,789 millions (56,2 % du chiffre d'affaires d'Apple)
- iPad : 22,86 millions (19,5 %)
- Mac : 4,061 millions (10,1 %)
- iPod : 12,679 millions (3,9 %)
Si les ventes d'iPhone et d'iPad ont respectivement progressé en un an de 29 et 48 %, celles des Mac et des iPod ont par contre souffert, avec une baisse respective de 22 et 18 %. Si pour les iPod, la baisse est constante depuis quelques années depuis la concurrence de l'iPhone et des smartphones en général, la lourde chute des Mac a tout de même de quoi décevoir.
Notez tout de même que le secteur services et logiciels (iTunes, etc.) a réalisé 3,687 milliards de dollars, en hausse de 22 %, représentant ainsi 6,7 % du chiffre d'affaires de la société. Du fait de la chute des Mac et des iPod, l'iPhone et l'iPad représentent désormais plus des trois quarts du chiffre d'affaires d'Apple. Un taux qui devrait encore augmenter dans les prochaines années, à moins de la sortie d'un tout nouveau produit (type Apple TV).
La montée fulgurante de la Chine
Statistiques intéressantes, la croissance de son chiffre d'affaires a principalement été tirée par la Chine et Taiwan (+67 %) et le Japon (+25 %). Les autres régions du monde ont peu progressé, notamment l'Amérique (+15 %) et l'Europe (+11 %). Ce bond gigantesque en Chine, qui a vu en un an les ventes passer de 4 milliards de dollars à 6,83 milliards, s'explique en grande partie par les ventes par million de l'iPhone 5.
Les smartphones d'Apple ont ainsi vu leurs ventes plus que doubler sur ce territoire. Désormais, la Chine est le deuxième territoire le plus important pour la Pomme derrière les États-Unis. Et il ne serait pas étonnant qu'il devienne son principal marché dans une poignée d'années. D'autant que Tim Cook a réalisé en début d'année un voyage en Chine, afin notamment de discuter avec China Mobile, l'opérateur n°1 au monde, ainsi que des représentants du gouvernement.
Un trésor de guerre gigantesque, des actionnaires méfiants
Autre donnée stratosphérique, Apple dispose désormais d'un trésor de guerre de 137 milliards de dollars, un nouveau record, évidemment. C'est plus que le cash accumulé par Microsoft et Google réunis. Une grande partie de ce trésor, qui servira dans un futur plus ou moins proche à réaliser des acquisitions (entre autres), n'est pas situé aux États-Unis pour des raisons fiscales. En effet, si Apple venait à rapatrier l'intégralité de ces 137 milliards de dollars, la société devra payer des dizaines de milliards de taxes, ce qu'elle ne souhaite évidemment pas. En attendant un assouplissement fiscal, qui ne vient toujours pas, Apple garde donc près de 100 milliards de cash à l'étranger.
Le reste du trésor de guerre situé aux USA servira notamment à rémunérer les actionnaires lors des prochaines années, comme l'a promis Apple l'an passé. 45 milliards seront ainsi reversés aux actionnaires d'ici 2015. Les actionnaires, justement, ont semble-t-il perdu confiance en Apple. Son action après clôture chute en effet lourdement de près de 10 %.
Il faut dire que les rumeurs de ces dernières semaines n'ont pas été à l'avantage de la Pomme, que ce soit au sujet des ventes de son iPhone ou de son iPad pour le premier trimestre 2013. Qui plus est, Apple lui-même n'a pas caché dans ses prévisions que le premier trimestre ne sera pas excellent, tout du moins du côté de ses bénéfices. Son chiffre d'affaires sera en effet plutôt élevé (entre 41 et 43 milliards de dollars), mais sa marge brute ne sera située qu'entre 37,5 et 38,5 %, très loin des 47,4 % de marges du premier trimestre 2012. Son bénéfice pourrait ainsi être inférieur à celui de l'an passé selon ses dépenses.