Mise en place tout aussi bien pour les abonnés fixes que mobiles, l'option de blocage de publicités de Free ne plait pas à tout le monde. L'ARCEP, notamment, s'était inquiétée au début du mois de l'activation par défaut d'une telle option, rappelant à Free que cela allait à l'encontre de la neutralité du net révèle notre confrère L'Express.
Après avoir déchainé les passions durant quelques jours au début de l'année, Free a apaisé bien des esprits en proposant un peu plus tard son option anti-publicité en « opt-in », c'est-à-dire sans être activée par défaut. Toutefois, les quelques jours d'activation par défaut pour les détenteurs d'une Freebox Révolution ont fait couler beaucoup d'encre. Notamment celle de l'Autorité de régulation des télécoms, qui n'a pas caché ses interrogations dans une lettre envoyée le 4 janvier.
Selon L'Express, l'ARCEP a tout d'abord demandé à Iliad, la maison-mère de Free et Free Mobile, d'indiquer « précisément la nature exacte du dispositif en cause, en particulier la nature des mécanismes mis en place » ainsi que les modalités de leur mise en oeuvre technique.
L'Autorité administrative indépendante a surtout tenu à rappeler à Free que dans son rapport au Parlement et au Gouvernement sur la neutralité du net du mois de septembre dernier, l'ARCEP précisait : « si les opérateurs offrent la possibilité à leurs clients de filtrer certains contenus (par exemple dans le cadre d’un système de contrôle parental), les utilisateurs seuls doivent pouvoir actionner le dispositif, en étant informés de son fonctionnement et avec la possibilité de l’interrompre s’ils le souhaitent ».
En somme, l'ARCEP estime que durant les premiers jours, Free n'a pas vraiment respecté ces règles. Un point de vue qui n'est pas totalement partagé par Benjamin Bayart, qui expliquait le 3 janvier que si le système était critiquable, il ne s'agissait pas pour autant d'une atteinte directe à la neutralité du net. Une vision qui n'a toutefois pas été admise par tous, que ce soit sur les réseaux sociaux ou les articles de blogs et de presse.
On notera que dans son rapport du mois de septembre, l'Autorité abordait (page 121) les blocages légaux, à savoir le fait pour un FAI d'être imposé de suspendre un accès à internet, suite à une décision de justice après divers avertissements hadopiens par exemple. Dans ce passage, avant d'aborder le point ci-dessus, l'ARCEP rappelait que « tout blocage extérieur au cadre prévu par la loi renverrait à la question de la discrimination des acteurs » et que les FAI devaient « porter une attention particulière aux possibles effets secondaires non souhaités de tout blocage qui ne se limiterait pas précisément au périmètre requis ».