Le rachat de l'année pourrait être signé Dell, en tant que cible toutefois, et non en tant qu'acheteur. Selon Bloomberg, citant des personnes très proches du dossier, Dell serait en discussion avec au moins deux sociétés spécialisées en capital-investissement afin de racheter toutes les actions de Dell et sortir ainsi la société du marché. La nouvelle a justement fait exploser son action au NASDAQ.
Des discussions encore préliminaires
12,96 %. C'est la croissance hier soir de l'action de Dell au NASDAQ, le marché boursier high-tech de New York, seconde place des États-Unis après le New York Stock Exchange (NYSE). Il faut dire que la rumeur dévoilée par Bloomberg a de quoi faire bondir bien des investisseurs, un rachat massif d'actions par des sociétés d'investissement ayant inévitablement pour conséquence de faire grimper la valeur de Dell.
Selon le journal économique américain, il faut toutefois garder les pieds sur Terre. Certes, il s'agit potentiellement d'une acquisition à plusieurs dizaines de milliards de dollars, ce qui en ferait l'un des rachats les plus importants dans l'histoire pour une société de haute technologie. Mais Bloomberg fait remarquer que les discussions actuelles ne sont que préliminaires et elles pourraient ainsi être abandonnées pour diverses raisons (manque de financement, avenir incertain, etc.).
En effet, le but de ces entreprises est généralement d'investir pour ensuite revendre leurs parts quelques années plus tard, en réalisant bien entendu une plus-value. Cette dernière est donc à la fois calculée sur la future vente de l'entreprise, mais aussi évidemment sur les sommes mises en jeu lors du rachat. Un blocage pourrait ainsi avoir lieu sur ce point par exemple.
Un rachat à 20 milliards de dollars ?
Aujourd'hui, du fait de la hausse d'hier, Dell est valorisée à 21,35 milliards de dollars. Michael Dell, son fondateur (1984) et PDG, détient 15,7 % de sa société. S'il venait à vendre ses parts, il recevrait alors un peu plus de 3 milliards de dollars. Sachant que l'action de Dell a perdu la moitié de sa valeur en cinq ans, et près des trois-quarts en dix ans, et que le marché des PC est particulièrement moribond, Michael Dell ne reverra peut-être jamais une offre aussi alléchante arriver sur son bureau.
Si les discussions ne sont que préliminaires, elles doivent donc être prises au sérieux, tant la période est propice à des investissements de ce genre. La concurrence de plus en plus forte imposée par les géants asiatiques que sont Lenovo, Acer et ASUS, et l'échec de Dell dans le secteur des smartphones et de tablettes tactiles, ont de quoi pousser le constructeur à réfléchir sur son avenir. Quand bien même il serait surtout spécialisé dans les entreprises et les administrations, le grand public ne représentant qu'une part mineure de ses résultats.