Selon Marketwatch (Wall Street Journal), Facebook aurait perdu 1,4 million d'utilisateurs actifs mensuels aux États-Unis au mois de décembre. Si cela ne représente qu'une baisse de 0,8 % de son audience outre-Atlantique, ce recul n'en demeure pas moins problématique dès lors que ses principales sources de revenus viennent de l'Amérique du Nord, et que les autres réseaux sociaux lui font de l'ombre.
Facebook perd des plumes
En juin dernier, l'institut comScore avait déjà annoncé la nouvelle en dévoilant une diminution d'environ un million d'utilisateurs actifs aux USA. Sept mois plus tard, cette perte d'audience est confirmée. Cette information n'est toutefois guère surprenante, dès lors que les dernières statistiques officielles de Facebook montraient une croissance quasi nulle en Amérique du Nord, moyenne en Europe et très forte en Asie et dans les autres régions du monde.
Le problème pour Facebook, c'est qu'un visiteur américain rapporte bien plus qu'un visiteur européen, qui lui-même rapporte largement plus qu'un visiteur asiatique ou d'un autre territoire. Résultat, alors que les Nords américains ne représentent que 18,7 % de son audience mondiale, ils génèrent environ 50 % de son chiffre d'affaires. À titre de comparaison, les internautes asiatiques représentent près de 27 % de son audience mondiale, tout en ne générant que 11 % de son chiffre d'affaires.
Une baisse aux États-Unis n'est donc pas à prendre à la légère. Selon la presse américaine, ce léger déclin serait notamment lié à la nouvelle politique de Facebook en matière d'affichage et de publication des messages et dans la monétisation de ces derniers. Qui plus est, il faut bien comprendre que la très grande majorité des Américains âgés de 13 ans et plus est déjà sur Facebook. En somme, son potentiel de croissance est limité et il ne peut désormais que stagner ou régresser. Une logique qui sera d'ailleurs bientôt similaire en Europe.
La concurrence de Tumblr et Google+
Rajoutons que certains réseaux sociaux et services de blogs attirent de plus en plus d'Américains, captant ainsi une partie de l'audience de Facebook. C'est notamment le cas de Tumblr, qui, d'après une récente étude, devancerait même Facebook parmi les 13-25 ans outre-Atlantique. Et n'oublions pas que Google+ a passé le cap des 100 millions de visiteurs uniques en octobre dernier selon comScore, dont 27 % aux États-Unis, soit près de 29 millions de personnes. Certes, cela ne représente qu'un cinquième de l'audience de Facebook aux USA, mais ces résultats ont surtout été en hausse de près de 80 % aux USA, contre une stagnation pour le leader des réseaux sociaux.
Reste que pour Facebook, si l'audience est importante, la monétisation l'est encore plus. Une légère baisse de ses utilisateurs peut ainsi être largement compensée par une croissance de ses revenus. Néanmoins, la monétisation à outrance pourrait aussi être la raison principale de la baisse de son audience.