Si les boutiques culturelles et de jeux vidéo connaissent de sérieux problèmes en France, en particulier Virgin Megastore et Game ces derniers temps, de l'autre côté de la Manche, l'enseigne HMV souffre aussi. En dépôt de bilan, la société, équivalente à la Fnac, est plombée par de lourdes dettes.
Le site internet de HMV affiche le message suivant depuis quelques heures.
Fondée il y a près d'un siècle, HMV était à l'origine un label britannique, avant de se transformer en boutiques spécialisées dans les produits culturels (livres, CD, DVD, jeux vidéo, billetteries, produits high-tech, etc.). Depuis quelques années, HMV a abandonné ses activités en Amérique du Nord pour se concentrer sur le Royaume-Uni, ainsi que l'Irelande, Hong Kong et Singapour. Cela n'a toutefois pas suffi pour redresser ses comptes. Résultat, la société est endettée à hauteur de 176,1 millions de Livres, soit 212 millions d'euros.
Bien entendu, les journaux britanniques tentent d'expliquer cette faillite d'une enseigne archi connue sur leurs terres. Et les arguments ressemblent sans surprise à ceux que l'on a pu lire récemment en France au sujet de Virgin Megastore. The Independant explique ainsi que HMV a subi « au cours de la dernière décennie la baisse des prix des CD, des DVD et des jeux vidéo, ainsi que la concurrence des grands supermarchés, d'Amazon et du téléchargement numérique ».
The Guardian, pour sa part, cible particulièrement Amazon. Moins chère, beaucoup moins chère que HMV, la filiale britannique d'Amazon est effectivement un concurrent de poids. Notre confrère remarque ainsi qu'un album disponible à 11,25 £ chez HMV est à 6,99 £ chez Amazon. Et un autre CD disponible chez Amazon pour 4,75 £ n'était tout simplement pas disponible chez HMV.
« Le problème de HMV n'était pas juste que c'était onéreux par rapport aux magasins en ligne. C'était que, dans l'ensemble, il était devenu une expérience d'achat horrible. Là où à l'époque il était synonyme de magasinage de musique, il est devenu - du point de vue d'un acheteur de musique - un lieu de dernier recours » résume The Guardian. Un constat qui pourrait bien être réalisé pour les boutiques françaises équivalentes à HMV.
L'enseigne compte plus de 4000 employés pour plus de 240 boutiques. Des repreneurs pourraient toutefois sauver en partie quelques emplois.