Les ambitions de Free Mobile en matière de sites 3G actifs n'ont pas été atteintes. Alors que l'opérateur mobile visait officiellement les 2500 antennes, l'Agence Natonale des Fréquences (ANFR) nous apprend qu'il a été bien loin de son objectif, avec seulement 1779 antennes en service en UMTS 2100 MHz. Et alors que cet objectif n'était en aucun cas une obligation vis-à-vis de l'ARCEP, Stéphane Richard, le patron d'Orange, exige des sanctions.
Un objectif atteint à seulement 70 %
« À fin 2012, Free Mobile disposera de plus de 2 500 sites actifs. » La phrase est tirée d'un communiqué de presse officiel publié par Iliad le 8 mars denier. L'opérateur précisait d'ailleurs dans ce même communiqué que « Free rencontre de grandes difficultés à accéder aux sites propriétés de certains opérateurs historiques qui multiplient les exigences techniques et économiques pour éviter l’accueil d’un concurrent ».
Finalement, suite justement à de nombreuses difficultés à déployer son réseau sur Paris mais aussi dans d'autres villes du territoire, Free n'a reçu un accord de l'ANFR que pour 2277 antennes-relais en 2012, sachant que seulement 1779 antennes sont en service. Une différence de quasi 30 % par rapport aux objectifs que s'était fixés Free Mobile.
La bande 900 MHz en soutien
Cet objectif sera peut-être atteint, voire surpassé dans les semaines ou mois à venir, du fait du déblocage de la situation à Paris et de la mise en service des antennes actuellement endormies. Qui plus est, depuis le début de l'année, Free peut enfin exploiter la bande de fréquences 900 MHz, particulièrement importante pour l'opérateur, dès lors qu'il dispose déjà de 1808 antennes, dont 1143 d'activées au 1er janvier. Pour la 3G, la bande 900 MHz est ainsi capitale pour Free, sachant qu'elle représente d'ores et déjà près de 40 % de ses antennes 3G actives. Chez la concurrence, ce taux est de 10 % pour Orange, 15 % pour Bouygues Telecom et 27 % pour SFR.
Quoi qu'il en soit, avec à peine 1779 antennes actives, Free Mobile est bien loin de son objectif. Juridiquement, cela ne change toutefois pas grand chose, Free n'ayant une obligation auprès de l'ARCEP que de couvrir 27 % de la population début 2012, ce qui a été validée, puis de couvrir 75 % de cette même population en 2015 et 90 % en 2018. Et d'après des données publiées par l'ARCEP en novembre dernier, Free couvrait au 1er juillet 37,3 % de la population.
Stéphane Richard demande des sanctions
Pour Free, cet objectif manqué est donc surtout un problème personnel, cette absence d'antennes actives renforçant sa dépendance auprès d'Orange, ce qui augmente par conséquent ses frais d'itinérance auprès de l'opérateur historique. Fleur Pellerin, la ministre chargée notamment de l'économie numérique, a d'ailleurs recommandé à tous les opérateurs d'engager des pourparlers afin de partager leurs réseaux, Free Mobile rencontrant des problèmes de déploiement principalement en zone urbaine.
Il est ainsi très étonnant de voir Stéphane Richard, le PDG d'Orange, demander des sanctions pour manquement aux engagements, alors qu'il n'est en aucun cas question de cela dans ce cas précis. Qui plus est, comme nous le rappelions en décembre dernier, Orange, en juillet 2003, devait couvrir 58 % de la population en 3G. Or l'opérateur n'a lancé son service que fin 2004 et n'a respecté ses obligations de couvertures que fin 2005, suite à une marge exceptionnelle de 28 mois accordée par l'ARCEP. Ceci sans aucune sanction.
4G (LTE) : Orange domine son sujet
Enfin, l'ANFR n'a pas communiqué uniquement sur la 3G et a aussi publié un premier bilan sur les antennes 4G (LTE) exploitant les bandes 800 MHz, 2600 MHz et même 1800 MHz du fait des tests de Bouygues Telecom. Sans surprise, nous remarquons donc qu'Orange domine largement les débats avec plus de 400 antennes, soit le double de Bouygues Télécom et SFR.
Quant à Free, il n'est pour le moment guère pressé, avec seulement 14 antennes accordées, dont 9 en service. Ces nombres du 1er janvier 2013 devraient toutefois fortement évoluer cette année, tous opérateurs mobiles confondus.